L…icencieusement vôtre
Qui l’eût cru ? Voici le retour, autant inespéré que déterminé, de Monsieur Évasion afin d’expérimenter le scénario non réalisé lors de notre première rencontre.
Dès qu’il s’agit de satisfaire ses désirs, il semble déployer une motivation toute particulière emprunte d’intensité et d’ouverture d’esprit. Tel un prédateur avec sa proie, il me tient. La distance physique n’existe plus tant il est présent à l’excès. Je me laisse volontiers envahir par son aura magnétique et qu’il dit débridée à mon contact (really?) comme s’il se lâchait pour la première fois de sa vie. Il me donne l’impression de traverser une seconde jeunesse à ses 50 ans passés avec l’envie folle de réaliser tous ses fantasmes. Je serais donc un « moyen » de lui faire vivre une de ses obsessions érotiques.
Il aspire à me métamorphoser en vraie domina cette fois-ci. Une mise en scène par écrit s’installe, un dialogue bien rodé entre un esclave et sa maitresse. Celle-ci devra redoubler de fermeté, car plus elle est ferme et plus il prend son pied, mais plus il prend son pied et moins je le prends. Il fout une pression pas possible (sans s’en rendre compte), car il désire que je sois à la hauteur !
Ben voyons… Et moi donc, j’aimerais bien que son attribut soit à la hauteur de mes espérances cette fois-ci (eh ben non, toujours pas !)
Je me transforme alors en garce dénuée de sensualité. Un personnage aux antipodes de mon moi réel. Un jeu d’actrice donc. Soit. Cela fait partie des préliminaires. Voyons donc en vrai ce que ça donne. Je l’attends assise sur une balançoire qui trône au milieu du salon dans un Airbnb qu’il a loué au centre-ville. À son arrivée, j’ai le souffle coupé, lui aussi. Il suit le scénario à la lettre, se déshabille, se douche et s’en remet à mon pouvoir. C’est parti pour une séance mi-improvisée, mi-anticipée. Je manie la corde et la cravache, l’attache, l’affuble d’accessoires.
Résultat : quelques beaux moments d’ivresse érotique partagés au milieu d’un déroulé de séquences pornographiques qui me laissent pantoise. Bref, j'ai fais des trucs de dominatrice.
D’ailleurs, il décide d’arrêter ce cirque en cours de route. Une envie d’autre chose, un élan plus authentique ? Non. Il vient de se défoncer la lèvre supérieure intérieure (oups, je sais comment, mais je ne dirais rien). Puis, il a froid, a mal à la gorge, a faim. Intermède. Nous dinons. Il me fait bien rire, car il est foncièrement optimiste, perché, tête en l’air, spontané et a toujours le mot pour rire. C’est agréable de l’écouter refaire le monde et en même temps je trouve ça triste de constater qu’on ne puisse pas avoir ce genre de rapport amical tout bonnement.
Je ne raconte pas grand-chose. La nuit est encore longue et j’ai d’autres projets pour son petit cul. L’esclave s’amochera un peu plus en se cognant la tête contre la poutre de la mezzanine. Il me fera décidément beaucoup rire. Toujours ça de pris. J’irai jusqu’au bout de ma mission. Il sera satisfait. Sa maitresse un peu moins.
Une sourde tristesse s’empara de moi dès le lendemain, car je m’attends à ce qu’une distance s’installe à nouveau. En effet, rebelote. Alors, je me désintéresse et je ne fais aucun effort. Il apparaît de temps en temps, désirant garder le contact. Serait-il qu’un être égocentrique, obsessionnel et superficiel ? Je me sens vraiment la troisième roue du carrosse. Je mérite mieux que ça. Qui plus est, il me saoule, car mon ressenti ne l’intéresse pas et le fait disparaitre comme il est venu.
Conclusion : Comme un besoin de me sentir valorisée pour qui je suis.
Actions à mettre en place : Ne plus donner suite… vraiment !
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