TOUS NOS CRÉDOS, MOINS UN...
Dans cette psyché, un monde
Qu’on n’oserait dépeindre…
Fêlé, pâle et dérisoire.
Saveur acrimonieuse des illusions
Odeur trop pernicieuse de nos dilutions,
Définitions de l’être
Confinées au voisin,
Lassé, à sa fenêtre.
Tous nos crédos, moins un…
Pour aller nous asseoir,
Voir le soleil s’éteindre.
Démange-curé et croque-roi
Dans l’ombre castratrice de cette longue croix
Main sur le cœur, cœur sur la main :
L’imposture, pure, sous nos yeux
Est-ce le même qu’hier ?
Que contera-t-il demain ?
Qui tiendra la cuiller
De bois au bout du chemin ?
Tous nos crédos, moins deux…
Pour panser nos blessures
Devant le rouge azur.
De par les rues avancent
Dans la furie des jours tendus
Les fous tondus en survivance
Moribonderie de cours morfondues.
Se targuant de narguer la Camarde
Un quidam crie qu’il en a marre de
Ferrailler. Fiers, par les autres se fait railler !
Sur ses chaussures coulent ses mirettes
Tous nos crédos, moins trois…
Si notre orgueil s’y prête
Nos dogmes se font étroits.
Tous nos crédos, moins notre peur
Notre faiblesse, nos pulsions et nos détresses
Nos émotions incontrôlées, notre honte à vapeur
D’être ce que l’on est, que l’on naît, nos maladresses
Notre envie, notre pudeur,
Nos caprices : rêver un monde meilleur !
Nos colères, l’indifférence... et la tendresse !
Les querelles permanentes entre la tête, le cœur
Tous nos crédos, moins tout…
Les mots sourds en caresses
Le silence pleure pour nous.
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