L’heure de la grande guerre approche à grand pas. Nos esprits vont sombrer dans le néant et subir une force invisible.

Nous allons attaquer dans la nuit. Décimer tous les anges. Détruire leur âme. Déchiqueter leurs ailes.

Ça y est, ça a commencé. Ma vision se floute, les mots sortent d’eux-mêmes. Je ne maîtrise plus mon corps. L’Invertist a débuté son travail.

Dans quelques heures, la mort régnera dans le ciel. Les nuages seront couverts de sang.

Ce soir, beaucoup de camarades partiront. Beaucoup d’étoiles scintilleront.

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Nos armes claquent dans le ciel. L’essaim que nous formons inspire la crainte. Notre visage n’est plus qu’un amas de haine. La vengeance a sonné.

Les anges vont regretter leurs actes. L’amour, la mort et le sang seront les dernières choses qu’ils visualiseront avant de sombrer dans une tempête de flammes.

La nuit est un moment propice pour lancer l’offensive. Un démon est efficace aux côtés de la lune, l’ange, dans l’angle du soleil. Telle est la vie. Et nous allons abréger cette existence.

Le royaume auquel nous faisons face est d’une clarté sans nom. Suffisamment éblouissant pour nous montrer la voie, mais terriblement bien gardé. Nous l’avons assiégé plus d’une fois, et maintenant, nous allons en finir.

Je guette mes camarades lorsque mon chef se place devant ses troupes, composées de milliers de démons au visage défiguré par la violence, et proclame qu’il est l’heure de les exterminer.

Un seul camp, un seul Dieu, deux ailes noires dans le ciel.

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Un soir, je suis réveillé par des cris dans ma tête. L’horreur me revient en mémoire. Je tressaillis. Je revois tous ces anges étalés sur le sol, maculés de sang. Les images vrillent sans cesse.

Je me rappelle de notre chef, Rexel, zigzagant entre les cadavres, coupant des membres, ses yeux rouges couleurs de la mort, et son visage comme flétri sous les coups d’une force mystique.

Je me rappelle de ce moment où tout le monde est tombé. Un flash me revient. Une pensée. Cet instant où les regards se perdent. Où la vie ne prend meilleure apparence qu’échappée d’une pupille apeurée.

L’Invertist a cessé son emprise.

À l’instant où j’écris ces lignes, cela fait plusieurs jours qu’il ne s’est pas manifesté. L’accalmie procure un bien fou. Des visions me transcendent depuis quelque temps, comme espérant me faire parvenir un message à la dérive.

Mon esprit s’illumine. Dans la seconde qui suit, mon regard s’assombrit.

Malgré des cicatrices trop profondes pour se pardonner, j’ai l’impression que les anges et les démons vont devoir s’allier pour combattre un ennemi encore plus puissant que nos armées réunies ; l’Invertist va prendre forme pour rétablir ses lois et écraser ses opposants. J’en suis presque certain.

Rexel doit être mis au courant.