- Mais enfin ! Parle Anthon, parle ! gronda le Roi en s’installant dans son trône.

- Je suis allé au Royaume de Wutor comme vous me l’avez demandé. Et j’ai appris par l’envoyé du Roi Leokar que, là-bas aussi, des enfants disparaissaient. Comme ici, à une différence près, ils sont enlevés la journée et non la nuit, expliqua Anthon

- Ils disparaissent aussi ! La journée ? s’indigna le souverain.

- Oui, et ce n’est pas tout mon Roi, ajouta-t-il.

- J’attends Anthon !

- Les enfants royaux ont été enlevés il y a deux jours, déclara l’homme, grave.

- Par Rygtia, c’est impossible, qui peut faire ça et la journée en plus !? Il est bien évident que Leokar m’est inférieur, on ne peut pas enlever des enfants en plein jour sans que personne ne le remarque ! s’exclama à nouveau Edvin.

- Edvin ! Crois-tu que c’est le moment de faire ce genre de remarque !? s’indigna la Reine.

- Veuillez m’excuser de vous interrompre, mon Roi, mais nous allons commencer à enquêter, intervint Andrew.

- Bien. Faîtes vite de quoi avez-vous besoin ?

- De la liste complète des enfants qui ont été enlevés.

- Bien sûr. Madina ! Allez voir Darry et demandez-lui cette liste, exigea Aebby.

- Et pourquoi donc ? demanda le Roi.

- Eh bien, nous allons interroger les proches des victimes, essayer de chercher un lien entre ses disparitions, si tous les enfants enlevés avaient un point commun ou n’importe quoi qui pourrait les relier, expliqua le détective.

- Inutile ! Il n’y a aucun lien entre ces gosses des rues et Kyllan et sa sœur.

- Sans vouloir vous manquez de respect, mon Roi, vous n’allez pas m’apprendre mon travail, rétorqua calmement Andrew.

Tout le long de l’échange, Meryl était restée silencieuse, ce qui bien évidemment était inhabituel. Elle réfléchissait, des hypothèses naissant à toute vitesse dans son esprit. L’adolescente avait bien compris qu’elle n’était pas très appréciée. Le Roi Edvin ne cessait de la fixer d’un regard mauvais, seul la Reine semblait accepter sa présence. Aebby se leva de son trône et monta les escaliers avant de disparaître dans un couloir.

- Je vous préviens Nicholson, si mon fils n’est pas de retour avant le solstice dans 28 jours, vous aurez de gros problèmes, gronda le souverain.

- Il ne sert à rien de me menacer, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour retrouver vos enfants.

- Je préfèrerais que vous restiez totalement professionnel.

- Qu’est-ce que vous entendez par là ?! s’énerva Andrew.

- La gamine reste ici, vous devez retrouver Kyllan, pas faire garderie.

- Hors de question, Meryl travaille avec moi depuis des années, elle ne m’a jamais dérangé au contraire, décida-t-il.

- Arrêtez-là ! ordonna Edvin.

Meryl se rapprocha lentement d’Andrew, terrifiée. Les gardes avançaient vers eux, les encerclant peu à peu. Andrew attrapa son bras et la fit passer derrière lui. Il scruta la demi-douzaine de soldats et posa sa main sur le manche de son poignard. Un garde se jeta sur lui l’empêchant de le sortir et de faire le moindre mouvement, par la même occasion. Deux autres attrapèrent la jeune fille par les bras, Meryl tenta de se débattre mais l’un deux la fit tomber à genoux.

- Lâchez-là ! Je ne partirais pas sans elle, déclara-t-il.

- Vous n’êtes pas en mesure de négocier, Andrew.

- Je ramènerai votre fils, qu’elle soit avec moi ne m’empêchera pas de le faire.

- Très bien, vous n’avez pas l’air de comprendre. Soldat Thomils, faîtes donc.

Andrew regarda avec horreur le Roi, puis le soldat récupérer un couteau. Il s’approcha de Meryl et approcha la lame de son cou. L’adolescente poussa un cri de terreur.

- Non !! Ne faîtes pas ça !

Thomils continua à effleurer la peau de la jeune fille avec son couteau, tandis que le détective se débattait.

- Qu’est-ce que ?! Edvin ! Arrête ça tout de suite ! s’écria la Reine en pénétrant dans la salle.

- Je fais régner l’ordre, tu n’es pas en mesure de décider.

- Éliminer les seuls personnes capables de retrouver nos enfants, c’est ça ton plan !?

Les deux souverains se fixèrent pendant un court instant avant que le Roi ne se tourne vers le détective et son apprentie. Andrew gardait son regard sur Meryl qui se retenait de pleurer et crier. L’adolescente ne comprenait pas, elle n’avait rien fait, s’était tût et à aucun moment elle n’était intervenue, pourquoi ne la laissait-il pas tranquille ? Pourquoi voulait-il l’éliminer ?