Le Roi sourit en voyant la grimace sur le visage de Meryl. Le soldat Thomils continuait d’exécuter l’ordre de son souverain, tandis qu’Andrew tentait toujours en vain de se libérer.

- Lâchez-les, ordonna le Roi, non sans soupirer.

Andrew se précipita vers son apprentie dès qu’il fut libre. Il la prit dans ses bras et jeta un regard noir au soldat qui lui avait infligé ça. Le détective examina l’adolescente sous tous les angles, repérant le grand nombre de coupures sur son corps.

- Hors de ma vue. Faîtes votre travail, mais ne remettez pas les pieds ici sans mon fils, quand à la gosse, je ne veux plus la voir dans mon palais, jamais, décréta Edvin en s’installant dans son trône.

Meryl souffrait en silence ne voulant pas s’attirer à nouveau les foudres du Roi, une grande ligne rouge traversait sa joue, tâchant son visage de sang pourpre. Ses vêtements déjà usés étaient maintenant imbibés du liquide rouge.

Une grande rousse aux cheveux bouclés arriva en courant.

- Voilà la liste, ma Reine.

- Merci Madina, vous pouvez disposer.

Elle se retira et Aebby s’approcha pour la leur donner.

- Voilà, faîtes donc, et veuillez nous excusez des dommages occasionnés.

- Bien sûr, nous allons nous retirer, si vous le permettez.

- Allez-y. Ramenez-moi mes enfants, je vous en prie, les supplia la Reine.

- Je ferais tout pour, ma Reine.

Andrew attrapa Meryl, la prenant dans ses bras, il quitta le palais et arriva rapidement jusqu’à leur charrette. Il monta et déposa l’adolescente sur le matelas peu épais, rabattant la couverture sur son corps.

- Nic’…

- Chut, reposes-toi, je vais nous conduire à une auberge, on te soignera là-bas, pour l’instant, essaie de dormir, déclara l’homme en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille.

- Je suis désolée, soupira-t-elle avant de fermer les yeux.

- Tu as été parfaite Meryl, tu n’as pas à t’en faire.

Andrew sortit et s’installa, quelques minutes plus tard, le véhicule déambulait dans les rues. Le détective cherchait un endroit où dormir. Il s’arrêta près d’une ruelle où discutaient deux adolescents. Andrew descendit et s’approcha d’eux.

- Excusez-moi ?

- Désolé m’sieur, on s’en va, vous nous r'verrez pas promis ! Nous dénoncez pas, j'vous en supplie, paniqua le garçon.

- Eh, du calme, je cherche juste un endroit où dormir et où trouver de quoi soigner quelqu’un.

- Z'êtes pas d’ici, m’sieur ? renchérit la fille.

- Non, alors vous savez ?

- Bah, on loge dans une auberge, un peu miteuse mais c’est là que s'réfugie tous les étrangers et les voleurs, enfin ceux qui veulent pas s'faire choper par l’Holowkrown.

- Montez, je vous y mène, vous m’indiquerez le chemin, s’il vous plaît, déclara Andrew.

- Euh, ok.

- Col’, qui nous dit qu’on ne va pas se retrouver dans l'cachot du palais ou pire sur l’échafaud !? s’exclama la fille en lui tirant la manche.

- T’inquiètes pas Sam’, tu n’y retourneras pas, c’est promis, assura l’adolescent.

- Allez, montez, j’en viens du palais et je compte pas y retourner de sitôt, leur promit le détective.

- Pourquoi ? C’est passé quoi ? demanda-t-il.

- Le Roi a ordonné de tuer Meryl, si la Reine n’était pas intervenue, elle serait sûrement morte.

- C’est horrible ! Vous savez, not'mère était médecin, et j'm'y connais un peu, déclara l’adolescente.

- Elle est à l’arrière, jette un coup d’œil, si tu veux.

Elle rentra dans l’habitacle. Dehors, Andrew restait silencieux.

- Au fait, moi c’est Colhin, et ma sœur, Samara. Et vous ?

- Andrew Nicholson, je suis détective et je dois retrouver les héritiers, avant je dois interroger chacun des proches des enfants disparus.

- Vraiment !?

- Oui.

- Notre petite sœur a été enlevée, dans les premiers, il y a 18 jours, on l’a cherché mais pas de trace d’elle, ni des autres d’ailleurs.

- J’ai une liste des enfants disparus, elle doit être dessus, on la retrouvera petit.

- Merci, m’sieur. Mais elle n’y sera pas…, assura Colhin.

- Et pourquoi donc ?

- Nos parents sont morts il y a 2 ans, on n’a pas recensé sa disparition, sinon on se serait fait chopé.

- Je vois, et…, commença Andrew avant d’être coupé par un cri provenant de l’intérieur.

Il arrêta immédiatement sa charrette et pénétra dans l’habitacle suivi de près par Colhin.