« Vous avez des pyjamas ? »
Le jour où le reste de ma vie a basculé au XXeme siècle
Les détails de cette belle aventure humaine et amoureuse vous les retrouvez distillés dans diverses œuvres ici présentes. Plusieurs jours et nuits se sont passés à s’écrire et se parler sans pouvoir se voir pour échanger le premier baiser.
Plusieurs jours et nuits se sont passés à me demander pourquoi ça me chamboulait tant. La foudre est capable de tuer un arbre et pourtant je me sentais vivante. Je savais bien qu’on avait atterri et que donc mes non pattes blanches comme ma lingerie rouge ne m’avaient pas propulsé dans le début d’une autre vie.
C’est au premier baiser, aux premiers émois de deux corps nus à croiser nos regards qui rendaient la vie arc en ciel plus que foie gras (oui les oies servent à ça aussi ! J’aime manger des pâtes au foie gras aussi !) … c’est à ce moment-là que j’ai compris, et pardonné.
À la daronne, celle-là même qui m’a donné la vie et qui me l’a pulvérisée un midi d’été à ma majorité.
Le choc de ce jour fut incroyable et tellement peu surprenant finalement. Ce jour-là, assises à une terrasse dans une ville loin de la nôtre, prétextant la fin des soldes. J’ai marché dans la combine sans me méfier une seule seconde du traquenard. Ma mère détestait faire les magasins et encore plus en période de solde. Peu importe il me fallait des chemises de nuit pour ma prochaine hospitalisation vu que l’opération était programmée en plein mois d’été et qu’il me fallait du change pour cette semaine alitée (et les suivantes). Vous conviendrez que 100 bornes pour des pyjamas d’été ça fait loin mais l’essence n’était pas si cher au siècle dernier. Enfin un peu quand même … bref je découvre les magasins Tatie et leurs fringues cheap et classes, tout comme le magasin Hermès des Champs-Élysées pour faire ma rentrée.
Le contraste de grand écart que j’ai gardé d’ailleurs. Je suis toujours multi styles multi coûts mais on s’en fout.
Midi en terrasse où là elle commence un laïus que je vais vous épargner car pourquoi faire long quand on peut faire court p? Donc droit au but pour moi, après des minutes de tournage autour du pot de fleurs : « ton père n’est pas ton père ! » (et là vous avez la voix de Luc Skywalker « je suis ton père ! Qui résonne normalement. De rien c’est cadeau). Je vous épargne la suite des échanges et les détails quasi croustillants que je me prends en pleine face alors que depuis 20 ans, je fréquente deux hommes qui sont mes papas … un au quotidien, l’autre aux vacances scolaires ou presque.
Elle m’a menti.
Elle m’a trahi.
Elle m’a menti.
Je la hais.
De ce jour ma vie a eu une autre saveur et je voulais me venger d’elle, me venger de ce qu’elle m’a fait subir (oui je sais, il y a pire, j’ai eu une enfance heureuse, sans inceste ni viol ni drogue ni alcool dans le cercle familial ou amical). Et en même temps, tout cela au fond de moi je le savais … sauf que je sortais de cette terrasse sans savoir qui il était car elle m’avait dit « tu n’as pas à le savoir ! ». La révélation est venue bien plus tard, bien bien plus tard.
jFA
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