Le psy : Vous avez outrepassé vos droits. Nous avons perdu une cliente.

Dr Lejeune : Elle va revenir. Ce genre de clientes je les connais bien. Elles menacent de ne plus venir et sont les premières à revenir. (Pause) Si elle m’a laissé son dictaphone sans autre instruction, c’est qu’inconsciemment elle se doutait que j’allais retourner la cassette et écouter les autres enregistrements.

Le psy : Vous êtes trop sûr de vous.

Dr Lejeune : Elle le voulait, je vous dis. Si je n’avais pas écouté, elle m’aurait demandé : « Avez-vous écouté le reste ? » et, devant ma réponse négative, elle m’aurait rétorqué : « Vous auriez pu. Je ne dois pas avoir de secrets pour vous. »

Le psy : Visiblement elle en a puisque vous ne connaissez ni Chatoune, ni Margot.

Dr Lejeune : Chatoune doit être Sylviane ; sa compagne. Quant à Margot… (Il laisse la phrase en suspens) Elle m’en parlera à la prochaine séance.

Le psy : Vous êtes bien optimiste.

Dr Lejeune : Je vous dis qu’elle reviendra. Je vais vous le prouver. (Il se lève vau au téléphone, actionne un bouton et prend le récepteur) Guillemette, est-ce que mademoiselle Dupin a demandé un nouveau rendez-vous ?... Ah, très bien, merci Guillemette ?... Monsieur Mollet ?... Je le reçois dans deux minutes. (Il repose le combiné et retourne s’allonger) Et toc ! Elle a pris rendez-vous pour la semaine prochaine.

Le psy : Très bien. Au temps pour moi.

Dr Lejeune : Bon, il est temps que je reçoive mon nouveau patient.

(Il se lève, réajuste les coussins, ouvre la fenêtre, il va au fond du cabinet, ouvre une porte, entre, en ressort quelques instants après. Il parfume la pièce et referme la fenêtre, enfin, décroche le téléphone) Vous pouvez faire entrer monsieur Mollet.