4eme séance Le psy et Dani Ranchet

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Le psy : (Lui tendant la main) Bonjour madame Ran… (Il laisse la phrase en suspens car Dani, lui saut au cou et l’embrasse sur la bouche. Se reculant) Madame Ranchet.

Dani : Désolée docteur, je suis folle amoureuse de vous.

Le psy : Dans ce cas je ne peux plus être votre thérapeute.

Dani : Ah non, ne me faites pas ça, sinon je m’ouvre les veines, ici, dans votre cabinet. (Le psy va pour dire quelque chose) Je sais, je sais, je m’étais promis de ne pas vous faire cette démonstration amoureuse, mais ça a été plus fort que moi ; surtout après le rêve de cette nuit.

Le psy : Vous m’avez embrassé madame Ranchet.

Dani : Je peux me mettre toute nue, si vous me le demandez. Nous pourrions faire l’amour. Je n’attends que ça.

Le psy : Vous vous rendez compte que, vu la situation, je ne peux plus être votre thérapeute ?

Dani : Vous vous rendez compte que je peux sortir les petits ciseaux de mon sac et me couper les veines ? (Suppliante) Je vous en conjure, restez mon thérapeute. Je me comporterai comme une cliente normale. Ne plus vous voir c’est me condamner à mort.

Le psy : (Avec douceur) Madame Ranchet, lorsque je vous dis que je ne peux plus être votre thérapeute, vous ne devez pas sous-entendre que je ne veux plus vous voir. Au contraire. Je pourrais vous inviter au cinéma, puis au restaurant, et enfin, à boire un dernier verre dans ma garçonnière, sans enfreindre la déontologie.

Dani : Vous ne seriez plus mon thérapeute, vous deviendriez mon amant.

Dani : Je vois que je vous fais de l’effet.

Le psy : Vous êtes désirable.

Dani : Merci… Mais non.

Le psy : Non, quoi ?

Dani : Je ne veux pas devenir votre maîtresse. J’ai déjà un amant, et je l’aime… et j’aime aussi mon mari.

Le psy : Alors, qu’est-ce que vous voulez exactement ?

Dani : Continuer à être votre patiente amoureuse, fantasmant sur vous.

Le psy : Le baiser que vous m’avez donné, n’étais pas un fantasme.

Dani : Bien sûr que non. Si je me donnais à vous, ce ne serait pas du fantasme non plus.

Le psy : Alors, je ne comprends pas.

Dani : Ce n’est pas compliqué. Pas de restaurant, pas de cinéma, pas de cinq à sept dans une chambre d’hôtel ou dans votre garçonnière ; pas plus qu’escapade de deux jours en amoureux. Pas de mensonges à mon mari, ni à mon amant. Tous les deux savent qu’une fois par semaine je viens en thérapie chez vous.

Le psy : Et vous voulez transformer nos séances thérapeutiques, en séances amoureuses.

Dani : Voilà.

Le psy : Déontologiquement je ne le peux pas.

Dani : Personne ne le saurait.

Le psy : Et ma conscience professionnelle, qu’en faites-vous ?

Dani : Oubliez-la. Vous ne seriez pas le premier thérapeute à avoir une liaison avec l’une de ses clientes.

Le psy : Très bien. Mais qui vous dit que moi j’aie envie d’avoir des relations avec vous ?

Dani : Ne soyez pas hypocrite. Vous m’avez dit, je vous cite : « lorsque je vous dis que je ne peux plus être votre thérapeute, vous ne devez pas sous-entendre que je ne veux plus vous voir. » Ensuite vous m’avez proposé un cinéma, un restaurant et un dernier verre dans votre garçonnière en ajoutant : « Sans enfreindre la déontologie ».

Le psy : J’ai dit cela d’une manière générale. Je ne couche pas avec mes clientes. À la rigueur, je les envoie faire une thérapie chez un confrère, tandis que je pourrai me laisser à la séduire.

Dani : Et moi, quand je vous ai parlé de me taillader les veines, je ne l’ai pas dit d’une manière générale. Je le ferai pour de vrai.

Le psy : Si je n’étais plus votre thérapeute, vous avez dit. Or je continuerai à l’être.

Dani : Alors, en tant que patiente, je vous supplie de faire l’amour avec moi.

Le psy : En tant que patiente, vous m’avez promis de vous comporter comme telle. (Il lui indique le divan) Allongez-vous madame Ranchet, nous avons perdu déjà beaucoup de temps.

Dani : (Qui s’est allongée sur le divan) Venez vous allonger sur moi.

Le psy : (Qui s’est assis sur sa chaise) Madame Ranchet, je vous en prie.

Dani : Très bien. (Elle commence à déboutonner son chemisier)

Le psy : Que faites-vous ?

Dani : (Continuant à se déshabiller) Vous le voyez, je me déshabille. Je veux voir si vous résisterez une fois que je serai toute nue.

(Elle a ôté son chemisier et s’apprête à ôter son soutien-gorge, lorsqu’on entend des vociférations à l’extérieur. La voix de Guillemette, la secrétaire disant : « Vous ne pouvez pas entrer. » Et celle d’un homme hurlant : « Je vais me gêner. Je vais lui apprendre les bonnes manières à celui-là ! » Elle referme son chemisier. La porte s’ouvre avec fracas. Dubœuf entre comme une furie, regarde Dani, puis allant vers le psy)

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