02. Papa câlin, Papa coquin
Allan
— Allez, Albane, aide-moi à débarrasser la table et ensuite, file prendre ta douche. J’ai encore plein de choses à faire avant que ta mère ne rentre, tout à l’heure.
A commencer par mettre les jumeaux au lit. Vu leur énervement et leur état d’excitation, ce soir, ça ne va pas être facile. Ils sont tous les deux en train de s’envoyer une petite balle en mousse et je dois me précipiter pour éviter qu’ils ne la balancent par la fenêtre qui est restée ouverte.
— Attention, voyons ! Vous êtes tellement forts qu’elle va finir dans la mer, si vous continuez comme ça ! Allez, c’est l’heure d’aller au lit. Et on passe par la salle de bain avant que votre sœur ne la réquisitionne pour la soirée. Albane, tu lances le lave-vaisselle, s’il te plaît ?
— Tu sais que l’abolition de l’esclavage date du dix-neuvième siècle ? Sérieux, vivement qu’ils soient assez grands pour partager les tâches ménagères plutôt que de nous en rajouter, râle-t-elle.
— Tu sais que le code civil prévoit l’assistance à sa famille sous peine d’extradition vers les goulags de l’Est ? rétorqué-je en souriant.
J’attrape les deux petits, un sous chaque bras, et monte les marches en faisant des bruits d’avion jusqu’à la salle de bain où je les dépose devant le lavabo.
— Allez, chacun prend sa brosse à dents et on frotte.
Je sais qu’ils ne sont pas encore capables de le faire tout seuls, mais au moins, ils prennent de bonnes habitudes. Et puis, avec trois enfants alors que je suis seul, je ne peux pas faire grand-chose d’autre. J’aide Mika avec sa brosse alors que Nora s’amuse à taper la sienne contre le lavabo. Je m’occupe ensuite de la petite, puis les entraîne vers leur chambre.
— Tout va bien, Albane ? crié-je depuis le haut des escaliers. Tu peux venir prendre ta douche, la salle de bain est libre.
— Je suis plus un bébé ! Je sais ce que j’ai à faire, Papa !
Heureusement qu'elle n'est plus un bébé, sinon je ne sais pas comment je m'en sortirais. Je vérifie sur mon téléphone et suis soulagé de n'y trouver aucun message de Maeva qui m'annoncerait un nouveau retard. Il me reste donc une heure trente pour mettre les enfants au lit et finir mes préparations culinaires.
J'aide Mika et Nora à enfiler leurs pyjamas sans oublier de mettre une couche à mon petit garçon qui n'est toujours pas propre la nuit, contrairement à sa sœur qui n'a pas eu d'accident depuis presque trois semaines. Ils grandissent et tant mieux, parce que ce n'est pas toujours facile au quotidien. Je leur lis l'histoire du soir et leur fais un petit bisou et un gros câlin avant d'éteindre la lumière, laissant cependant la veilleuse allumée. Albane sort de la salle de bain et va aussi leur faire des papouilles. Je l'accompagne dans sa chambre et la borde avant de profiter de mon câlin avec elle.
— Bonne nuit, ma Princesse. Merci de ton aide !
— De rien… Vous pourrez peut-être réfléchir à me donner un peu plus d’argent de poche, du coup, non ?
Elle ne perd pas le Nord, le portrait craché de sa mère et cela me fait sourire.
— Je t'ai déjà dit que l'on fonctionnait ici comme dans une commune du dix-neuvième siècle ! De chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins. Tes besoins n'ont pas évolué, que je sache ?
— Tu sais ce que c’est d’être une fille, à mon âge, Papa ? On n’a jamais assez d’argent pour faire comme les copines. Et puis, on est au vingt-et-unième siècle. Y a pas un Président qui a dit “Travailler plus pour gagner plus” ?
— Oui, et il y a ton père qui te dit qu'il faut savoir vivre d'amour et d'eau fraîche. Tu as déjà ta gourde avec de l'eau, et voici ta dose d'amour ! Bonne nuit !
Je lui fais un gros bisou avant de me relever et d'éteindre sa lumière. Je passe par la salle de bain rapidement pour me débarrasser de mon tee-shirt plein de bave et enfile une petite chemisette bleu ciel que Maeva adore. Je descends et installe deux bougies sur la table avant de jeter un œil au four pour m'assurer que les lasagnes ne sont pas en train de brûler. Tout va bien et je me mets donc à la vaisselle qu’il reste après avoir passé un tablier pour ne pas me salir.
J'entends le bruit d'une voiture dans l'allée puis celui de clés qui tournent dans la porte d'entrée. C'est elle ! En plus, elle est en avance ! Quelle chance !
— Coucou, Chérie, je suis là ! l'appelé-je en frottant les dernières casseroles.
— Bonsoir, mon petit mari, me répond-elle en se collant contre mon dos pour m’enlacer. Ou mon grand et fort mari, plutôt !
— Tout va bien, ma petite femme ?
Je me retourne et l’enlace en m’emparant de ses lèvres avec empressement. J'adore la retrouver parce qu'à chaque fois, je la trouve magnifique. Je ne sais pas comment elle fait, mais même après une journée au boulot, elle respire la fraîcheur de vivre. Je porte tout de suite mes mains sur ses fesses dodues qui m'excitent tant et enfouis ma tête dans son cou qu'elle offre à mon adoration. Elle est beaucoup plus petite que moi et disparaît presque dans mes bras en gémissant doucement sous mes baisers.
Lorsque je m'écarte un peu, je suis heureux de voir ses joues rosies et ses magnifiques yeux bleus qui brillent. Elle essaie de remettre de l'ordre dans ses cheveux bouclés d'un ton châtain qui me rappelle le chocolat, mais je vois à la pointe de ses tétons tout tendus que j'ai réussi à l'exciter. Malgré sa poitrine voluptueuse, presque imposante, elle ne s'enferme jamais dans ce qu'elle appelle "la prison du soutien gorge", d'autant plus qu'elle sait à quel point cela attise mon désir.
— Je nous ai préparé des lasagnes pour dîner. Je n'ai pas eu le temps d'allumer les bougies par contre…
— Oh… Je suis désolée, Chéri, j’ai déjà dîné. J’ai mangé sur le pouce, ce midi, du coup j’étais affamée, j’ai commandé en début de soirée de quoi manger en finissant de bosser, grimace-t-elle. Mais… mets-toi à table, je vais embrasser les enfants et m’installer avec toi…
— Oh, c'est vrai ? Je t'avais dit pourtant que j'allais m'occuper de toi, ce soir… Je ne vais pas manger tout seul…
Elle ne m'écoute cependant déjà plus et lance sa veste de tailleur sur le canapé avant de monter voir nos enfants. Je suis vraiment déçu et essaie de me faire une raison, mais je lui en veux un peu de son attitude légèrement désinvolte. Je n'étais pas obligé de cuisiner, j'aurais pu faire des plats préparés, je crois qu'elle n'aurait pas vu la différence… Je sors le plat du four et me sers un tout petit morceau pour goûter.
Lorsqu'elle redescend quelques instants plus tard, je constate qu'elle s'est mise à l'aise et ne porte plus qu'une petite culotte en dentelle rose et un top qui couvre à peine son ventre et laisse ses épaules totalement dénudées. Mon désir d'elle se réveille tout de suite et malgré nos plus de quatorze ans de mariage, j'ai toujours cette même folle envie de l’embrasser et lui faire l'amour.
— Wow. Tu sais que tu es superbe ?
— Vraiment ? Y a des jours où le miroir me fait peur, pourtant, rit Maeva en se pressant contre mon flanc. Tu me fais goûter ?
Une de mes mains vient immédiatement se poser sur son magnifique fessier tandis que l'autre porte une fourchette vers sa bouche. Elle se penche pour venir déguster mon plat, m'offrant une vue paradisiaque sur son décolleté. La sensualité avec laquelle ses lèvres se referment sur les lasagnes finit de contribuer à me faire me sentir à l'étroit dans mon jean.
— Il n'y a pas plus belle et plus désirable que toi, mon Amour.
— C’est délicieux, pour info. Pour le reste, tu m’expliques pourquoi je suis encore habillée, alors ? me demande-t-elle en déboutonnant ma chemise. J’ai follement envie de toi.
L'envie est clairement partagée et j'ai vite fait de la dénuder complètement. Je l'aide à défaire mon pantalon et elle vient s'emparer avec gourmandise de mon sexe fièrement dressé. Comme d'habitude, je m'extasie sur son habileté avec sa langue et ses lèvres. J'aime tellement la voir ainsi, agenouillée devant moi, mes mains dans ses cheveux qui accompagnent sa fellation. Je sais que si je la laisse faire, je vais finir par jouir mais je me fais violence et la soulève dans mes bras pour l'installer sur le plan de travail au-dessus du lave-vaisselle. Clairement, elle a autant envie que moi de me sentir en elle mais je m'amuse quelques instants à sucer ses tétons et à jouer de mes doigts dans sa jolie toison brune humidifiée par son excitation.
— Tu es si délicieuse… Je t'aime, murmuré-je à son oreille en m'enfonçant enfin en elle.
— Oh bon sang, je t’aime aussi, gémit-elle en s’accrochant à mes épaules. Et encore plus quand tu me possèdes.
Elle s'abandonne totalement à mes caresses. Elle répond à tous mes coups de reins et ne retient aucun gémissement. Elle me rend fou de désir en s'offrant ainsi à moi et elle ne tarde pas à jouir contre moi. Tout son corps se tend et tremble, ce qui provoque mon orgasme. J'explose au fond d'elle, rassuré qu'après toutes ces années, le plaisir soit toujours aussi intense et le désir toujours aussi présent.
Annotations