40. La parenthèse se referme

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Allan


Le soleil qui a été si présent durant tout notre séjour est encore bien là ce matin et je n’ose pas bouger pour ne pas réveiller Maeva qui dort encore, lovée contre moi, une main sur mon torse et l’autre contre mon visage. Ses doigts bougent un peu contre ma barbe et je pense qu’elle est en train de rêver. Je suis, moi, réveillé depuis une bonne demi-heure et repense à tous ces bons moments que nous avons passés en Irlande. Comme lors de notre lune de miel, tout s’est vraiment déroulé de la meilleure des façons malgré quelques péripéties. On repart avec plein de bons souvenirs et surtout une complicité retrouvée. Hier, c’était vraiment le top du top, à Galway. La petite ville touristique est vraiment superbe et les enfants ont été aussi subjugués que nous par les couleurs des maisons, la luminosité si particulière que fournit le soleil qui sait jouer avec les nuages. J’avoue que je suis heureux de la façon dont s’est déroulé ce séjour et de la relation que j’ai renouée avec Maeva.

Je caresse tendrement ses jolis cheveux chocolat, ce qui la réveille et elle s’étire à mes côtés. J’admire ses courbes magnifiques et ne résiste pas à la tentation de passer ma main sur sa peau nue et toute chaude.

— Bonjour Chérie. Tu sais que tu es belle quand tu dors ? Et quand tu te réveilles aussi, ajouté-je en la voyant me sourire.

— Bonjour, mon petit mari. T’es pas mal non plus.

Elle se penche sur moi et ses lèvres se posent sur les miennes. J’adore sentir ses jolis seins appuyer contre mon torse et ses fesses rebondies sous mes mains qui la pressent encore plus contre moi. Je sais que nous n’avons pas le temps de faire de nouvelles folies ce matin car nous devons reprendre l’avion, mais elle est clairement dans le même état d’esprit que le mien si j’en juge à ses doigts qui se referment sur mon érection.

— J’ai l’impression que je te donne des envies, petite coquine. Par contre, la marmotte a trop dormi et on a trois enfants qu’il faut aider à se préparer si on ne veut pas rater notre avion.

Mes mots ne sont pas en adéquation avec mon corps qui commence à onduler entre ses doigts, ne faisant que renforcer mon excitation matinale.

— Tu as le don pour casser l’ambiance, Chéri… Une douche rapide avant de réveiller les monstres ?

— Rapide ? demandé-je en regardant l’heure. Ça se tente…

J’ai à peine fini de parler que déjà elle m’attrape par la main et m’attire dans cette douche qui nous a déjà permis de nous retrouver à de nombreuses reprises pendant ce séjour. Je me laisse faire et la suis sans rechigner, me collant dans son dos à peine la porte de la salle de bain refermée. Elle appuie sur le bouton pour lancer la douche et c’est sous un jet d’eau qui se réchauffe vite que je me positionne derrière elle. Elle se penche en avant et se cambre bien, facilitant ainsi ma pénétration que j’essaie de maîtriser afin de ne pas lui faire mal. Mais apparemment, elle est aussi excitée que moi car je m’enfonce sans aucune difficulté et nous profitons de cet instant avec délice. Elle ondule contre moi et gémit sans se retenir. Je suis obligé de bien m’arrimer à ses hanches pour accompagner ses mouvements et nous ne tardons pas à jouir dans une communion toujours aussi forte malgré les années qui passent.

— Mmmm Chérie, j’adore te voir aussi excitée. Quel plaisir, murmuré-je à son oreille alors qu’elle se redresse et m’enlace le cou pour m’embrasser.

— Tu me fais un effet dingue, Allan, j’y peux rien, c’est ta faute !

— C’est toujours de ma faute. On ne dirait pas que je suis marié avec la plus jolie des femmes !

Elle rit et nous finissons de nous frotter alors que nos corps, toujours sous l’effet de l’orgasme, sont très réactifs et nous passons un agréable moment sous cette douche qui se finit trop rapidement, malheureusement.

— Allez, je m’occupe des jumeaux, je te laisse faire le petit déjeuner et réveiller Albane ? lui demandé-je en la frottant dans la serviette mise à disposition par le Bed & Breakfast.

— Ça marche, soupire-t-elle en se lovant contre moi. J’ai pas envie de rentrer…

— Il faut bien qu’on reprenne le cours normal de nos vies…

— C’est obligatoire ? Parce que j’appréhende déjà le retour, vu le nombre de fois où Gaëlle a essayé de m’appeler.

— Je suis content que tu aies réussi à résister à la tentation. C’était bien d’avoir ce temps pour nous. Tu n’as même pas regardé tes mails pour savoir ce qu’elle a de si important à te dire ?

Je sais que ça ne va malheureusement pas durer, cette tranquillité, vu ce qu’elle dit et j’appréhende le moment où elle va se reconnecter à son travail. Est-ce que tout va reprendre exactement comme avant ? Est-ce que ce voyage n’était qu’une parenthèse dorée ?

— Non… et j’ai peur de ce qui va me tomber sur le coin du nez quand j’y retournerai lundi. Bref ! Je verrai avec elle comment on s’organise pour le mois d’Août, histoire d’avoir au moins une semaine de vacances en plus, dans tous les cas.

— On revient ici ? lui demandé-je en la laissant s’éloigner de moi pour qu’elle puisse s’habiller.

— On peut peut-être viser le sud et les plages, cette fois, non ? Ou l’Espagne, le Portugal ?

— Tant qu’on est loin de tout, ça me va.

Et quand je dis “tout”, c’est surtout loin de son travail, mais je me suis promis d’essayer de le critiquer moins qu’avant.

— J’aimerais bien emmener ma mère avec nous, si on revient ici… Ça te dérangerait ? Ça fait une éternité qu’elle n’est pas partie…

— Ah, mais tu me vends du rêve, là ! ris-je. Enfin, ça ne me dérange pas, hein ? Tant qu’elle a sa propre chambre…

— Ah oui, non, on vise un truc où les gosses ont leur chambre, et elle aussi, cette fois. Juste… qu’ils profitent d’elle, et qu’elle, elle ne soit pas seule et voie du pays. Et puis, on pourra sortir en tête à tête le soir, une fois les petits couchés, comme ça, sourit-elle en attachant ses cheveux tout en me lançant un regard entendu.

— Parfait, alors. Vive Belle Maman si elle fait la nounou. Et arrête d’être aussi jolie sinon, on risque de vraiment rater l’avion, indiqué-je en lui volant un petit baiser.

— Tu remercieras ma mère pour les gènes ! Allez, au boulot…

Et au boulot, on s’y met. Ce n’est pas une sinécure de s’assurer que tout le monde est prêt à l’heure, surtout vu le petit retard qu’on a pris au départ, mais nous parvenons à arriver à l’aéroport à peu près à l’heure prévue. Alors que nous sommes dans le hall d’embarquement, je constate que Maeva n’a pas résisté à la tentation de regarder ses mails car elle a l’air soucieuse en faisant défiler des messages sur son téléphone.

— Alors, c’est si terrible que ça ? finis-je par lui demander. Tu avais presque réussi à éviter le travail jusqu’à ton retour en France, souris-je. Dommage, ça veut dire que tu perds le droit de refuser des bisous, conclus-je en lui déposant un petit baiser dans le cou.

— Je ne dis jamais non à des bisous, mais je n’étais pas au courant de ce deal, dis-donc. C’est… galère, mais elle a dû gérer depuis, j’imagine.

Je suis surpris de constater qu’elle a à peine repris contact avec son travail que déjà elle s’éloigne de moi. Elle ne me repousse pas, loin de là, mais j’ai perdu le lien qui s’était si bien renforcé pendant notre séjour ici. Elle est physiquement avec nous, mais dans sa tête, elle est déjà loin, de retour en France, à Belle Breizh.

— Il se passe quoi ?

Je tente de m’intéresser à ce qu’il se passe, même si l’éloignement psychique qu’elle nous impose ne me facilite pas la tâche.

— Notre fournisseur d’Aloé Véra, qui ne répondait plus depuis plusieurs semaines, a mis la clé sous la porte. Autant te dire que c’est la merde vu qu’il y en a dans la moitié de nos produits à peu près, grimace-t-elle en stoppant Mika qui se fait la malle de sa main libre. Tu m’étonnes qu’elle ait essayé de m’appeler, elle n’a jamais géré ce genre de choses.

— Tu aurais fait quoi, à sa place ? Tu crois qu’elle n’a rien fait en t’attendant ?

— Gaëlle est incapable de prendre une décision seule, elle a besoin de mon aval pour choisir un nouveau fournisseur. Et c’est pas plus mal étant donné qu’elle prend le premier d’une liste ou presque, ou se cantonne juste aux tarifs…

— Et ton Yoann, il n’est pas intervenu ? J’espère qu’il en a un peu plus dans la tête, sinon, ça va recommencer comme avant les vacances…

— Il va sans aucun doute avoir comparé les fournisseurs, négocié les tarifs, mais je doute qu’il entérine la collaboration de lui-même vu qu’il est à l’essai. Espérons que Gaëlle ait pris en compte son avis et choisi la bonne boîte. Bref, j’appellerai plus tard pour savoir le fin mot de l’histoire, puisqu’elle a dû être vexée que je ne réponde pas et ne m’a pas informée de la suite.

Je constate qu’elle éteint son téléphone et le remet dans son sac. J’aime l’air décidé qu’elle arbore quand elle agit ainsi et surtout le regard plein d’amour qu’elle me lance avant de se lover contre moi et de me faire un câlin. Immédiatement, notre proximité psychique renaît et je m’en veux d’être aussi content de cette petite victoire que j’enregistre contre son travail. J’ai beau savoir que ce n’est qu’une escarmouche, que cette victoire est très temporaire, elle me fait énormément plaisir. Et j’essaie de refouler au loin ces pensées qui tentent de trouver un chemin jusqu’à mon cerveau et qui cherchent à me faire comprendre que je n’ai aucune chance face à Belle Breizh. Demain, ce soir peut-être déjà, je vais perdre le combat. Tout paraît joué d’avance vu la différence d’enjeu entre ce travail qui semble si challenging et notre amour qui est acquis et si naturel. Ai-je encore une chance de l’emporter au final ? Faudrait-il que je voie les choses différemment ?

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