Chapitre 2 :
Stein
Mes doigts pianotent sur la grande table en bois. Le son généré embrume mon esprit depuis déjà plusieurs minutes. Autour de moi de nombreuses conversations ont lieu, les différentes personnes présentent discutent. Essayant de faire connaissance pour certain, se racontant des histoires pour d'autres se connaissant déjà.
Je me retrouve dans cette grande salle pour la toute première fois, nouveau en ville, tout juste transféré depuis Arnoth. La pièce est gigantesque, situé dans un palais en plein milieu de la ville de Loran. Le plafond haut d'une vingtaine de mètres donne une sensation de vertige accentué par l'écho des conversation. La table est tellement longue qu'il est impossible pour moi de discerner le visage de ceux présent de l'autre côté de celle-ci, non pas que je le veuille. D'énorme chandelier sont dressés au dessus de nos tête. Je suis persuadé qu'ils suffiraient à illuminer toute la pièce si les fenêtres n'existaient pas.
La porte de la salle est impressionnante. Très grande, faite de bois massive et recouverte de signe métallique en tout genre lui donnant un air luxueux. Je rie en me disant que son poids est sans aucun doute plus élevé que tout ce que contient ma demeure. Et pourtant je suis loin d'être pauvre.
Je continue de tapoter sur la table, essayant par n'importe quel moyen de passer le temps. En attendant celui qui nous à tous convié ici.
Hier matin encore, je me reveillais dans mon lit, chez moi. Et voilà que je me retrouve à des centaines de kilomètres de mon foyer. Tout ça pour récompenser mes qualités de soldat. Si j'avais sus que je serai amener à partir aussi loin, j'aurai mieux fait de faire comme les autres, le moins possible. Un léger rictus se dessine sur mon visage quand je pense à Meriq et à Luona. Mes deux seuls amis. Toujours prêt à tout pour s'amuser.
La porte s'ouvre alors lentement, frottant de tout son poids contre le sol en pierre, provoquant un raclement assez désagréable.
Trois personnes pénètrent alors dans la pièce. Le seigneur de Loran accompagné de ses deux garde du corps et conseiller. Le héros royal ainsi que le mage royal. Bien que je ne les ai jamais vue à l'action, je sais que leurs puissance est légendaire. Ils ont tout deux un très grand nombre d'exploit à leurs actifs d'après ce que l'on m'a raconté.
Le premier aurait vaincu des armés de troll à lui tout seul.
Le deuxième aurait réussi à vaincre un nid de wyvern sans difficulté.
Prenant place au centre de la table, je prend le temps de les observer. Le seigneur est un homme d'une soixantaine d'années très apprécié par son peuple. Ses cheveux gris lui tombe sur les épaules et un large sourire prend place sur son visage.
Cependant bien que j'ai souvent entendu parler des exploits de ses deux protecteurs, aucun de ceux qui me les avaient conté ne les avaient vu. Et leurs apparence me fait un choc. Moi qui imaginé le héros comme un homme massif et le mage tel un vieille homme tenant à peine sur ses jambes, me voilà surpris.
Le mage est en fait un jeune homme d'une vingtaine d'années. Je voie de long cheveux blonds tomber dans son dos. Le héros quand à lui, est en réalité une héroïne. Une femme d'environ quarante ans, une chevelure rouge comme le sang coule fièrement le long de son crâne.
Le seigneur après avoir échange un dernier mot à l'oreille de sa voisine, se met debout et dresse les bras vers le ciel avant de prendre la parole.
- Je vous souhaite à tous la bienvenue au palais. Merci à vous d'avoir accepté mon invitation. Merci également à ceux qui viennent de loin. Si vous êtes ici, c'est que votre supérieur ne manquait pas d'éloges à votre égard. Je suis Olak deuxième du nom, seigneur de Shari. Voici Bess, l'héroïne royal et Ikni, le mage royal.
Ces deux derniers hochent la tête après avoir entendu leurs nom. Observant les visages qui les entoure.
Quelque chose dans l'apparence de Ikni me rend mal à l'aise. Il semble différent sans que je ne sache dire pourquoi. Mais avant que j'ai pu spéculer autour de ça, le seigneur reprend, commençant à marcher le long de la table.
- Vous vous demandez sans doute pour la majeur partie d'entre vous, pourquoi je vous ai fait venir ici. Et bien vous aurez le temps de l'apprendre car j'ai une proposition à vous faire. Comme vous le savez probablement, la troisième division de l'armé royale a récemment terminé son service. Fini pour eux la carrière militaire, ils peuvent maintenant profiter de leurs familles et de leurs passions. Mais il me faut leur trouvé des remplaçants. Et c'est pour cela que j'ai demandé à chaque seigneur de Loran de me faire parvenir leurs meilleurs atouts. Et vous voilà aujourd'hui.
Il est maintenant au bout de la table, après avoir poser ses mains sur la surface lisse et s'être légèrement penché dessus, il nous regarde tous, le visage empli de fierté. Puis c'est d'une voix toujours aussi passionnée qu'il reprend.
- Je vous ai convié afin de vous donner l'opportunité de devenir des guerriers royaux. Fini les missions confiées par de vieux paysans qui vous demandent de les rassurer en voyant leurs vieilles bêtes vivre leur dernier instant. Place aux quêtes dont chacun d'entre vous à toujours rêver. Ici vous pourrez potentiellement être mit sur les traces de trolls, de chimères et même de titans. La possibilité de devenir des héros, peut-être même des légendes ! Votre nom se retrouvera peut être écrits dans les livres, votre portrait sera peint et vos histoires contées à travers les âges !
Au fur et à mesure de son monologue, sa voix prend de plus en plus de prestance et de force. Tellement qu'à la fin, sans m'en rendre compte, une énergie en moi me donne envie de me lever et de hurler la main lever que oui je le voulais. Je voulais le rejoindre. Je voulais devenir quelqu'un. Je voulais être reconnu. Mais je parviens à maîtriser cette énergie, ne gardant qu'un tremblement incontrôlable dans tout mon bras gauche. Mon visage entièrement recouvert d'un large sourire.
- Ou alors si vous préféré, vous pouvez rentrer chez vous. Rejoindre vos familles et vos amis, ce que je comprendrais parfaitement. Mais j'ose espérer que certain parmi vous resterons et passerons le test pour nous rejoindre.
Il se redresse lentement et retourne en direction de la place qu'il avait quitté plus tôt. Tandis que moi, mon sourire redescend lentement. Comment ça un test ? Cela n'était pas prévu. On aurait dû me prévenir. Je sais que mon ancien seigneur n'avait jamais tari d'éloges à mon égard mais je vivais dans l'une des plus petites région de Shari. Il ne fait aucun doute que je suis l'un des plus faible invités autour de cette table.
Toute mon excitation soudaine retombe et laisse place à une certaine déception, je reporte encore une fois mon attention sur Olak qui nous observe tous, essayant de déceler des traces de motivation en chacun de nous. Il balaie la table du regard puis quelque chose d'étrange survient. Son regard se pose sur moi et je vois bien qu'il s'y attarde quelques seconde. Je bloque mon regard dans le sien, essayant de ne pas montrer la moindre trace de faiblesse. Même si je ne crois que très peu en mes chances de réussir le test, je suis quand même prêt à mettre tout ce que je peut de mon côté. Je vois son sourire s'élargir et son visage prendre une expression intriguée, puis lentement il reprend son tour d'observation. Quand à moi, je lève les yeux au ciel. Réfléchissant à ce qui vient d'arriver.
Rapidement, j'entends une chaise racler le sol et je me concentre pour observer la scène. Je vois alors le seigneur se relever, accompagné de ses deux gardes et se rapprocher de la grande porte. Mais après que ceux-ci la lui ai ouverte, il s'attarde quelques secondes sur le seuil puis d'une voix douce dit:
- Que ceux qui souhaite passer le test se regroupe ici à la même heure demain. N'oubliez pas.
Et le voilà parti. Nous laissant tous à nos pensées. Je profite du fait qu'il soit enfin partie pour laisser tomber mon visage entre mes mains.
J'avais accepté de venir ici après que le seigneur que j'ai toujours servi, m'ait annonce avec fierté qu'il avait réussi à me faire convier à la table du grand seigneur.
Pas un seul instant je n'avais pensé pouvoir accepter l'offre. Et pourtant pendant toute la durée du discours je n'ai pas réussi à penser à autre chose. Moi un héros ... Une légende.
Les chances d'y parvenir sont très faible et je le sais mais et si c'était possible ? Comment pourrai-je simplement refuser d'essayer ? Si cela ne fonctionne pas, je n'aurai qu'à rentrer chez moi.
Je sursaute, remarquant que je suis maintenant presque seul dans la pièce. En effet seul une jeune femme d'environs mon âge se trouve juste derrière moi, une expression fuyante sur le visage. Elle vient de me taper sur l'épaule, certainement pour me faire remarquer que tout les autres sont déjà sortie.
J'essaie d'esquisser un sourire mais je ne sais pas si j'y parviens. Je baisse mon regard vers le sol et quitte la salle après l'avoir remercié d'un hochement de tête.
Une fois dehors, je prend le temps d'observer quelques instant ce qui m'entoure. Trop effrayé d'arriver en retard à l'aller, je n'avais pas prit le temps de regarder plus que nécessaire.
Je me trouve au pied du palais, sur une petite place situées tout en haut de deux escaliers en pierre. Une fontaine représentant deux personnages en plein combat se trouve en plein milieu de la place.
En bas des escaliers, je vois une place marchande bien plus grande que celle-ci. Parmi la population, je discerne des humains, des elfes, des nains en plus petit nombre, des Nayi et quelques Fhuli.
Les Nayi sont des êtres à la peau de différentes teintes de bleu ou de gris, qui après avoir été reclus il y a des siècles, ont été poussé à vivre prêt des rivages. Leurs évolution les a forcées à s'adapter. Maintenant capable de respirer sous l'eau et d'y voir sans le moindre soucis, leurs corps se sont également adaptés en permettant des mouvements plus agiles et souples. Les rendant très bon en combat rapproché. Leurs nez plats leur permettent de mieux situer ce qui les entoure grâce à leur odorat et ne pas retrouver de choses gênantes encombrées dedans. Enfin, leurs yeux globuleux sont recouverts d'une épaisse mixture qui remplace l'utilité des paupières qu'ils n'ont pas.
Les Fhuli en revanche sont plus proche de nous, à la fois par leurs apparences et par nos relations. Bien que leurs origine soit assez sombres d'après les dires d'ivrognes régulier.
Selon eux, ils seraient apparu après qu'un homme qui se sentait très seul ai regarder son animal de compagnie avec beaucoup d'amour. Après le lui avoir exprimé, le premier Fhuli serait apparu.
Une créature à forme humaine recouvert de poil pour certain ou de plumes pour d'autres. Ils sont un mélange entre humain et animaux en tout genre. En "évoluant". Ils aurait prit notre apparence tout en gardant les caractéristique de leur côté animal.
Bien que longtemps méprisé par le peuple, ils sont maintenant très intégrés et respectés. Cela est sûrement dut au fait que plus personne ne doute de l'absurdité grossière de leurs origines expliquée par les ivrognes. Bien que l'ont ne connaisse toujours pas la vérité.
Évidemment, il y a toujours des gens pour les insulter et les rabaisser mais ils sont en grande majorité, intégré et apprécié.
Une présence dans mon dos me fait frissonner. Je suis surpris de revoir la fille à l'air hébété qui me regarde en souriant. Intrigué, je plante mon regard dans le sien en attendant de voir ce qu'elle me veut.
Après s'être sans doute rendue compte que nous attendions tout les deux la même chose, elle se décide à parler.
- Alors tu es intéressé par ce qu'il a dit ? dit-elle d'une voix enjouée et le regard pétillant.
- De qui parles-tu ? je lui réponds encore absorbé par mes pensées.
Contre toute attente un rire s'échappe de sa bouche, qu'elle s'empresse de bloquer avec ses mains. Elle ouvre grand les yeux, comme étonnée de ce qu'elle vient de faire.
- Je suis désolée ! crie elle sans hésitation. Je ne voulais pas.
Sa voix se perd pendant qu'elle dit cette phrase et je vois son regard se fixer sur un point imaginaire. Elle semble comme absente.
Alors que je commence à m'inquiéter pour elle, son expression redevient normale et elle reprend.
- Alors qu'en as-tu pensé ?
Je ne sais pas quoi répondre. Encore perdu par ce qui vient de se passer.
- Le seigneur ! Sa proposition, dit-elle à nouveau enjouée.
- Oh euh ... Et bien pour être honnête je ne sais pas. Ça m'intéresse mais je ne pense pas être fait pour ça.
Comme ignorant complètement ma réponse, elle s'accoude à côté de moi sur le muret qui nous sépare du vide. Donnant une vision sur la place du marché, tout en bas.
- C'est magnifique. J'ai toujours rêvé de visiter Loran. Le seigneur a l'air gentil. Tu savait qu'il était le chef de tout les autres seigneurs ? elle tourne la tête vers moi et du rouge lui monte aux joues, elle reprend. Enfin j'imagine que tu le savais.
En effet, bien que son titre devrait être de roi. Il a toujours préféré être appelé seigneur pour ne pas montrer de différences envers ses confrères.
Je ne peux empêcher un sourire de se frayer une place sur mon visage. Bien qu'elle semble perdue, son innocence me fait du bien. Elle me permet de penser à autre chose que ce maudit test.
Comme si elle avait lu dans mes pensés elle me dit d'une voix très calme en regardant à nouveau l'horizon face à nous.
- Tu sais, tu ne devrais pas abandonner l'idée de faire quelque chose qui te plais avant même d'avoir essayé. Peut être que tu n'y arriveras pas mais si tu essaie, tu ne regretteras pas de ne pas l'avoir fait. Moi même si je suis venue, c'était uniquement pour faire plaisir à ma mère, mais je ne pense pas pouvoir intégrer la garde royal. On aura qu'à essayer ensemble ? demande elle timidement.
Je tourne le regard vers elle et l'observe réellement pour la première fois. Elle est humaine, ses joues rondes parsemée de tâches de rousseurs donnent un aspect innocent à son visage. Ses yeux bleu pétillant illumine son visage d'une intense joie. Sa longue chevelure dorée descend jusqu'au milieu de son dos, voltigeant au gré du vent.
Je lui souris en roulant des yeux et afin de répondre à sa remarque, j'acquiesce.
Un sourire bien plus grand que tout ceux que j'avais pu voir sur son visage jusqu'à maintenant se dessine. Étonnamment ma réponse semblait très importante pour elle. Je devine à sa façon de parler et son expression qu'elle n'a pas l'habitude de parler à de nouvelles personnes. Peut être que mon isolement lui à donner envie de devenir mon ami. Et nul doute qu'une présence à mes côtés ne me fera pas le moindre mal.
Je reporte mon regard sur l'horizon, les hautes montagnes m'ont toujours intrigué. Depuis tout petit je me suis demandé ce qui pouvait se cacher derrière. Et je me rends compte qu'en accédant au rang de soldat royal, je pourrais découvrir tout ce qui m'a toujours été inaccessible.
- Comment t'appelle tu ? demande alors la jeune fille sans me regarder, son sourire toujours présent sur son visage.
- Stein, je lui réponds, et toi ?
- Evelyn.
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