Chapitre 6 :
Urik
Urik
J'observe les cheveux de la jeune fille. Leur couleur rouge pourrait se confondre avec celle du sang sur mes ongles.
Elle est en état de choc. Avoir manqué de se faire abuser et assister à une scène d'une telle brutalité en l'espace de quelques instant ne doit pas la laisser indifférente.
Je le sens tremblé comme une feuille entre mes bras. Je ne sais cependant pas si je suis la source de ses tremblement.
Malgré ça je ne pense pas une seule seconde à la lâcher. Trop occuper à la serré contre moi pour lui apporté une chaleurs réconfortante. Une présence allié. Une figure protectrice.
Elle fini par me repousser légèrement. J'aperçois ses yeux emplit de larme. Elle ne prononce pas le moindre mot et s'éloigne de quelques mètres.
Un instants, je l'imagine m'abandonner et retourner jusqu'à Rosgar pour me dénoncer aux autorité compétente.
Mais non, au lieu de cela, elle ramasse son sac en toile et me demande d'une voix sanglotante.
- Est-ce qu'on peut y aller ?
Je reste immobile un instant. Surpris par le fait qu'elle parvienne à m'accepter aussi facilement.
D'un hochement de tête, je fini par acquiescer.
Bien qu'elle n'est pas décider de m'abandonner, la moitié du trajet se déroule dans un silence complet. Elle passe d'ailleurs la majeur partie de ce dernier à plusieurs dizaine de mettre devant moi. Ne se retournant qu'occasionnellement pour vérifié ma présence.
Quand à moi, bien que je fasse de mon mieux pour garder un visage impassible. Je ne peut empêché les images du combat de venir hanté mon esprit. Le visage apeuré du garde, sa chair déchiré au niveau du cou. Je me souviens du moindre détail.
Et pourtant je n'en regrette aucun. Je sais très bien que si j'étais resté en retrait, mon accompagnatrice aurait eu a subir bien pire que la simple vision de la mort du garde.
Machinalement, mon regard est attiré par mes mains. Je les observes sous plusieurs angles. Toujours perturbé par leurs transformation. Bien que cela ne soit pas tout à fait nouveau pour moi. J'inspire une grande bouffé d'air afin de pensé à autre chose.
Je ferme les yeux et continue d'avancer en ligne droite. Profitant uniquement du bruit du vent qui siffle dans les feuilles hautes des arbres. Le bruit des oiseaux qui ne se soucie de rien et se questionnent peut-être sur notre passage dans leurs forêt. Je me demande s'ils savent à quel point les humains peuvent être horrible.
Un gargouillement dans mon ventre me ramène à la réalité. Je réalise soudainement à quel point je suis affamé.
J'arrête de marcher et interpelle ma compagne de fuite. Je remarque que je ne connais toujours pas son nom.
- Hé ! Tu a faim ?
Elle s'immobilise et légèrement se retourne vers moi. Le regard baissé, les bras entrecroisé comme le ferait un enfant gêné.
J'aperçois un hochement de tête quasiment imperceptible, lui souris et m'approche doucement d'elle pour ne pas l'effrayer.
Nous nous asseyions à même le sol, pas une seconde je n'ose espérer une discussion quelconque. Et en effet, nous mangeons dans un silence particulièrement étouffant.
À un moment cependant, je regarde le visage de la jeune femme attiré vers un bosquet d'arbre.
D'abord surprise et effrayé, je voie ses traits s'adoucir quand une petite créature émerge de la végétation.
Très petite, elle s'approche très lentement de notre position.
Intrigué, nous restons le plus immobile possible.
Ses oreilles en forme de cône se dressent sur le sommet de son crâne. Ses trois yeux disposé en triangle son tous orienté dans notre direction. Elle guette le moindre mouvement de notre part.
Du coin de l'œil je voie mon accompagnatrice s'abaisser doucement et poser au sol, à une distance d'un bras d'elle, une poignées de baie.
Intrigué, la créature s'avance doucement vers nous. Un œil posé sur la nourriture, les deux autres vers nous.
Tout à coup, elle se précipite vers sa cible et en saisi une poignée avant de repartir en sens inverse tout aussi vite.
Quelques instant, l'aura de la créature semble rester autour de nous. Nos regards sont toujours braqué vers le bosquet dans lequel le Lofas à disparu.
Puis en un instant, comme si quelqu'un avait remis nos esprits en marche, nous nous tournons l'un vers l'autre. Et contre toute attente, la jeune femme éclate de rire. Le contraste avec son comportement lors du reste du trajet me saisis et je ne sais comment réagir. Alors je reste immobile, mon regard braqué dans le sien.
Rapidement elle se calme et d'une voix calme me dis.
- Je suis désolé pour tout.
Je ne comprend pas, pourquoi pourrait elle bien s'excuser ? Son silence de la journée ?
Voyant que je ne répond pas, elle s'explique.
- Je ne pensais pas que le masque aurait cette effet là sur toi. Tu n'était pas sensé devenir cette chose.
Ses paroles me coupe le souffle. C'est donc bien comme qu'elle m'a vue ?
En même temps cela n'est pas très étonnant. C'est ce que je suis. C'est ce que j'ai toujours été. Le regard des gens ne changera donc jamais.
Involontairement, je lui répond d'une voix bien plus sèche que je ne l'aurait voulu.
- Tu n'y est pour rien. Ton masque n'a rien à voir dans tout ça.
Je me lève brusquement détournement mon regard de la jeune femme.
Ne voulant pas m'énerver, je pose mon regard sur le ciel et aspire une grande bouffé d'air.
- Tu n'a pas l'air de comprendre, répond alors une voix douce dans mon dos. Ce masque est spécial. Tu a dut t'en rendre compte en le mettant non ? Il a la capacité de changer les gens.
J'imagine qu'elle fait allusion aux runes étrange, celles-là même qui sont apparu dans mon champ de vision au moment ou le masque est rentré en contact avec mon visage.
- C'est toi qui ne comprend pas. J'ai bien compris que ce masque était spécial. Mais cette chose que je suis. Ce monstre que tu a vue. Il est en moi depuis toujours.
Un silence pesant s'installe alors entre nous. Je fini par me retourner vers ma jeune amie. Voyant qu'aucune parole de sort de sa bouche, je comprend que la tension présente entre nous depuis plusieurs heures est de retour.
Mais cette fois-ci cela ne me dérange pas.
Je profite seulement de sa présence proche pour lui dire.
- D'ici deux jours de marche nous arriverons à Inis. Tu pourra t'y installer, tu ne risquera rien là-bas. Je ne te causerait plus de problème c'est promis.
Je me retourne pour me remettre en marche sans attendre de réponse. Quand contre toute attente, une intense douleur se répand dans tout le côté droit de mon visage.
Je manque de perdre l'équilibre, ma vision est brouillé et les sons indistinct. Un grésillement continue dans mes oreilles me fait perdre mes repères.
Tout cela ne dure que quelques seconde mais le temps m'apparaît beaucoup plus long.
Lorsque enfin je retrouve tout mes sens, je ne perd pas une seconde pour chercher la cause de cette douleur.
Quelle n'est pas surprise en voyant ma protégé, la main levé et le visage rouge de colère.
Ses yeux plissé et ses lèvres tremblante me coupe l'envie de répliquer.
- Me causer des problèmes, tu es sérieux ! hurle elle dans ma direction. Tu pense que c'est comme ça que je te voie ? Dois-je te rappeler que tu m'a sauver la vie ?
J'ouvre la bouche, prêt à lui envoyer un argument impossible à contredire, mais elle reprend.
- Et ne te permet pas de me dire que c'est de ta faute si j'ai été dans une situation aussi pourri. C'était ma propre décision de partir de Rosgar.
Je reste bouche bée quelques instant. Bien qu'elle est raison par rapport à ça. Je sais que le garde ne serait pas intervenu si je n'avais pas agressé la vieille femme dans sa propre demeure. Mais encore une fois je ne l'avais fais que pour accomplir la demande de la jeune femme.
Sachant que la moindre discussion est vaine. Et honteux de m'être frappé de la sorte. Je me détourne d'elle et reprend ma marche.
Elle accourt alors, se plaçant à côté de moi pour la première fois depuis notre départ de Rosgar.
Il aura suffit d'une gifle pour que la situation entre nous se détende.
- Je me rend compte que je ne sais toujours pas comment tu t'appelle. C'est bizarre non ? dit-elle en riant légèrement.
Je souris légèrement en tournant la tête vers elle. Son sourire est si large que je ne discerne même plus la couleur de ses yeux.
- Appelle moi Urik, dis-je en lui faisant un clin-d'œil. Et ... je commence.
- Je suis Enma. Enchanté Urik. dit-elle en tendant sa main vers moi.
Je la lui sert en rigolant. Sentir l'atmosphère se détendre entre nous me fait le plus grand bien.
- Le soleil est entrain de se coucher, on ferait peut être mieux de préparer le camp tant qu'on y voie encore non ? dit-elle en regardant vers le ciel.
En effet, je remarque que la nuit est déjà en train de s'installer. Inutile de prendre le risque de marcher en pleine nuit.
- Tu a raison. On a qu'à rester ici et repartir tôt demain.
Elle hoche la tête et laisse tomber son sac en toile à ses pieds. Elle s'agenouille au côté de celui-ci et commence à fouiller dedans.
Contre toute attente, elle en sort ce qui me semble être une protection runique.
Je reste bouche bée devant une telle vision.
En voyant mon regard choqué, elle souris et dit.
- On peut dire merci au vieux voisins. Au moins grâce à eux, les créatures ne nous tuerons pas cette nuit.
La protection runique est composé de deux éléments lié entre eux. Une longue corde que nous allons entouré autour du camp et d'une feuille d'or orné d'une rune. Il s'agit d'un objet si rare que je n'en avais encore jamais vue. Je n'aurai pas cru en voir en sa possession.
Nous nous attelons alors à la mise en place du camp. Un feu, une couverture sorti du sac de Enma et mon épée.
- Je monterai la garde cette nuit. Tu pourra dormir tranquille.
Je remarque dans son regard un mélange de doute et d'inquiétude. Je tente alors de la rassuré.
- Ne t'en fais pas pour moi, j'ai beaucoup dormi cette nuit et c'est assez inhabituel. J'ai assez d'énergie pour tenir quelque temps.
Elle jette un regard autour du camp puis me dit.
- Cela m'étonnerait beaucoup que des Êtres passe par là. Et les créatures ne peuvent rien contre nous. Nous ne sommes pas obligé de monter la garde tu sait.
Je rie nerveusement. Après ce que l'on a vécu aujourd'hui, cela m'étonne qu'elle puisse dire quelque chose comme ça.
- C'est hors de question. Je ne laisserai pas nos vie reposer sur une supposition. Même si les chances sont faible, elles ne sont pas inexistante. Je ne prendrais pas le moindre risque.
Elle acquiesce et sans un mot, s'allonge sous la couverture près du feu. Je ne suis moi même pas très loin de la source de chaleur. Inutile de subir la chute de température nocturne. La présence du feu ne me fera pas de mal.
Je garde les yeux ouvert toute la nuit. Guettant le moindre signe de vie à proximité. Certain rugissement ou cri d'agonie proche me force à garder l'attention au aguets et ce malgré la protection runique.
Heureusement le pire danger de la nuit n'est autre qu'un Rastic, assez curieux pour être resté une bonne heure à me tenir compagnie derrière la barrière. Il ne lui aura pas fallut plus de temps pour comprendre que nous étions hors de porté. Il aura donc été contraint de porter son dévolu sur une cible plus facile.
Les premières lueurs du matin finissent par transparaître à travers les feuillages de la forêt.
Le réveil de la nature m'indique qu'il est temps de reprendre la route.
Lentement je m'approche de Enma et la secoue doucement. Elle remue légèrement dans son sommeil, résistant au réveil.
J'insiste, ne pouvant me permettre de perdre plus de temps ici.
Elle ouvre finalement ses yeux. Quand mon visage entre dans son champ de vision cependant, elle sursaute et recule de plusieurs mètre en rampant par terre.
Je reste immobile, ne comprenant rien à la situation. Je ne souhaite pas la faire paniquer. Alors j'attends un mouvement de sa part.
Je suis rassuré en voyant son expression faciale de détendre. Comme si toute la journée d'hier n'avais pas existé et qu'un parfait étranger était penché au dessus d'elle.
- Désolé, je ne t'avait pas reconnu ... dit-elle à mon intention. J'ai eu un sommeil un peu agité. rajoute elle en souriant timidement.
Je hoche la tête. Lui expliquant qu'elle n'a pas à se justifié.
- Nous partons bientôt. Tu es prête ?
Nous nous remettons en route. Discutant de chose sans réel intérêt dans le seul but de créé un divertissement entre nous. La monotonie lors de long silence me rendent terriblement mal à l'aise. Je préfère encore discuté de la couleur des fleurs.
Cependant, après un silence un peu trop long à mon goût. Une question germe dans mon esprit. Une question que je souhaite lui poser tout en sachant que la réponse pourrait ne pas être des plus joviale.
- Enma, dis-je doucement.
- Hmmm, répond-elle en regardant dans ma direction.
- Que faisait tu, seule, à Rosgar ? je lui demande en parlant le plus calmement et le plus sereinement possible pour ne pas la brusqué.
- Comment cela ? elle me répond d'un thon curieux. Qu'est-ce qui te fait dire que j'étais seule ?
Je rapporte mon attention sur le chemin. J'en profite pour tendre l'oreille afin de vérifié de potentiels sons suspect.
- Je n'avais jamais vue une demeure aussi vide que la tienne. Toute tes affaires tiennent dans ton sac. dis-je en pointant le sac en question de l'index. Et il t'aura suffit de rencontrer un parfait inconnu pour décider de partir avec lui. Avoue que c'est pas commun.
Elle continue de marcher, gardant le regard droit devant elle. Du coin de l'œil je voie sa main se serré dans le vide et ses lèvres se mettent à trembler.
Sans étonnement, elle ne répond pas et je décide de ne pas insister. Je suis bien placé pour savoir que chacun à ses petits secret.
Après une légère hésitation, je fini par lui dire.
- Tu pourra rester aussi longtemps que tu le souhaite à mes côtés. Je sais que ce n'est pas la situation la plus sûre pour toi ! Si tu veut partir je comprendrait sans problème. Mais tu es la bienvenue. Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu quelqu'un avec qui parler. Et même si je ne voulais pas me l'admettre, ça fait un bien fou.
À la fin de mon monologue, je me rend compte que j'ai parler très rapidement. Je prend alors une grande inspiration pour compensé l'oxygène utilisé.
Étonnement elle se retourne vers moi une nouvelle fois. Et sans que je puisse m'y préparer, elle se jette dans mes bras.
D'abord déstabiliser, je lui rend son étreinte.
Je ne ressent pas le besoin de parler et elle non plus. Je comprend que je n'étais pas le seul à avoir souffert de solitude. Cela doit lui faire du bien à elle aussi.
La soleil atteint le zénith et je commence à sentir mon estomac réclamé une pause.
Nous décidons de nous arrêter à l'ombre d'un grand arbre. Sortant de nos sac quelque rations de nourriture.
Nous mangeons dans un silence complet, profitant de cette pause bien mérité.
Enma se laisse mollement tombé dans l'herbe une fois son repas terminé. Elle place ses mains devant ses yeux et reste ainsi quelques minutes.
Je décide de ne pas la brusqué. Quelques instant de repos supplémentaire de nous fera pas de mal. Il nous reste beaucoup de marche alors autant la laisser se reposer.
En attendant, je me dirige vers une petite marre situé juste à côté afin de me rafraîchir.
Je m'assois au bord de la source d'eau et plonge mes mains dedans avant de frotter mes mains humide contre mon visage.
Je ne peut retenir un râle de plaisir de s'échapper de ma bouche.
Tout à coup un craquement de branche proche me fait sursauter. Me relevant rapidement, je regarde autour de moi.
Je ne discerne rien d'étrange et pourtant une mauvaise intuition me dit de prendre mes jambes à mon cou.
Je ne perd pas une seconde et cours en direction de Enma, sans me retourner.
La peur s'empare de mon esprit en pensant à elle, peut être à elle eu un problème. Je n'aurai pas dût la laisser seule ! Je me mord la joue intérieur pour ne pas céder à la panique et augmente ma cadence de course.
J'arrive au pied de l'arbre et heureusement elle est toujours là, allongé dans la même position qu'au moment ou je l'ai laisser.
- Debout ! On y va ! dis-je d'une voix paniqué en ramassant rapidement nos affaires qui trainent.
Elle se lève mollement et me répond tristement.
- Déjà ? Je suis fatigué Urik ...
Je me tourne vers elle et lui répond d'une voix bien plus sèche que je ne l'aurai voulu.
- On est pas seul. Quelqu'un nous observe. Alors dépêche toi de te lever !
Son visage se fragmente en quelque seconde et tout comme moi, elle s'active en un instant.
Nous commençons à courir le plus vite possible dans la direction de Inis. Croisant les doigts pour que les visiteurs ne s'intéressent pas à nous.
Malheureusement cela aurait été trop beau. À peine avons nous dépasser un bosquet d'arbre qu'une force colossale me projette violemment au sol, face contre terre.
Le choc me coupe le souffle et il me faut quelques seconde pour reprendre mes esprits.
Je me relève difficilement. Les mains tremblante et le souffle court.
Nous sommes encerclé par un groupe composé de plusieurs type d'Êtres différent féminin et masculin. Je compte une dizaine d'invidus environs. Je ne discerne aucun écusson sur leurs tunique.
Heureusement Enma est derrière moi et ne semble pas être en danger imminent.
- Qu'est-ce que vous nous voulez ! s'exclame une voix féminine.
La voix provient de l'une des femmes du groupe qui nous fait face.
Une grimace d'incompréhension se dessine sur mon visage.
- Ce qu'on vous veux ? C'est vous qui nous avez attaqué ! répond Enma dans un mélange d'inquiétude et de colère.
- Alors pourquoi vous nous suivez ? demande une voix masculine du groupe.
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