12 mars, Rispescia.
Jour de marché ; ce qui signifie par ailleurs l’imminence de notre départ. La famille est au complet, l’ambiance est au beau fixe, et les parents de Guido, pimpants, ne sont pas les derniers à prêter main-forte. Une fois les produits disposés sur l’étal, il faut vendre, échanger, faire rire ou faire goûter. Valeria se révèle imbattable à ce jeu-là.
Sur un autre étal, on trouve un large éventail de la littérature engagée. Je discute avec le vendeur, mais le type est dans le gaz, comme il mâchouille sans arrêt le bout de sa roulée. Communication difficile. Il comprend que je suis français, s’absente un instant puis revient pour me montrer une carte à fond blanc sur laquelle est écrit en noir : « Il capitalista e’ peggio della merda » Louis-Ferdinand Céline. Il veut me la vendre à tout prix, je refuse, il baisse son prix, je refuse, alors il me la donne. Puis je retrouve Marie dans le coin des légumes, toute guillerette, elle vient d’acheter des blettes et de la farine de pois chiche.
Pas moyen d’éluder davantage, il faut se dire au revoir maintenant… Sous un magnolia, la mère de Guido nous prend tous ensemble en photo. Adieux lourds de tous les bons moments passés chez eux. Guido écrase une larme qui n’existe pas, et finit par dire, en montrant les arbres : « It’s the allergies ! » Egayant, Xeno se met à crier merci beaucoup, merci beaucoup tandis que nous nous éloignons vers le parking, et nous sourions…
Te revoilà, Bucéphale.
Annotations
Versions