14 avril, Acropole d’Athènes.
Beaucoup trop de Français là-haut. Mais c’est l’occasion de revoir de très près mes chers compatriotes. Pour la plupart, je les reconnais de loin, sans même les entendre parler. Mille façons les trahissent, on pourrait facilement tirer leur portrait : soupe au lait mais pas dur à cuir. Se tient prêt à dire c’est n’importe quoi. Ne se départ que rarement de son regard coquin. Satisfait de lui-même, insatisfait du reste. Condescendant parce que Paris. Parle anglais quand il le désire, avec un bel accent bien franchouillard, fièrement monocorde. Aime à dire qu’il est fatigué, pour s’arrêter prendre un verre en terrasse. Apprécie beaucoup parler de son assiette en mangeant. Arbitre des élégances, mais peut manquer de classe à l’occasion, en raison d’un pantacourt. S’il est enfant, portera le maillot de Mbappé. S’il est baroudeur, portera des vêtements Quechua. Dans tous les cas, s’est fait greffé un guide du routard à la main droite. Attachant dans son rapport au monde : la culture d’abord, on verra pour le reste. Enfin, ne peut s’empêcher de tout contredire, et le prouvera par la démonstration de nombreuses exceptions à ce portrait-robot fantasque. Éventuellement moustachu.
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