Chapitre 3

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Idri était toujours dans l’expectative de trouver une échappatoire face à Meroem, qui faisait le fier devant son auditoire en faisant craquer ses poignets. Ils étaient un peu cachés de la fête par les arbustes au bout du parc aquatique, juste avant le petit chemin de sable menant à la rive droite, beaucoup moins fréquentée. Meroem se tenait encore à distance raisonnable et faisait durer le plaisir de voir Idri se décomposer devant la menace de la bagarre imminente. Idri aimait la course à pied, le lancer de poids, la natation et avait le goût de l’effort, mais écraser la face de quiconque lui répugnait au plus haut point.

- Bon, si on passait aux choses sérieuses, assez plaisanté.

Meroem allait lui sauter à la gorge, le poing serré, lorsque des bruits de pas de course les interrompirent. Le messager du roi arrivait à petites foulées, et, nullement effrayé, se planta droit comme un i entre Idri et son assaillant.

- Monsieur Idri, annonça-t-il sans avoir perdu son souffle, le roi vous attend, veuillez me suivre.

- Qu’est ce que… qu’est ce que vous faites là vous? pesta Meroem, ce n'est pas le moment pour vous pointer! Tu ne perds rien pour attendre Idri, ragea-t-il en s’éloignant, la prochaine fois, papa ne sera pas là pour te sauver!

En suivant le messager, Idri regardait ses pieds. Il n’était pas particulièrement fier de lui. Meroem était certes plus fort, mais il faudrait trouver un moyen de lui tenir tête. Ce n’était pas la première fois qu’il perdait la face devant lui, même si jusque là Meroem n’avait jamais osé en venir aux mains. Les enjeux de ce jour particulier avaient peut-être exacerbé sa jalousie. La prochaine fois, il n’allait pas le rater. Idri pensait à tout cela tandis qu’il suivait le messager et ses ailes grises. Un des seuls des anges encore vivants dans le royaume et occupant un poste intellectuel. Les autres anges étaient plutôt affectés à la carrière pour l’extraction des pierres.

Idri ne connaissait pas exactement l’histoire de cet ange là, il devait être à peine plus âgé que lui, mais il était au service de son père depuis de nombreuses années et était chargé des plus importantes missions. Il aurait eu tellement de questions à lui poser, sur sa mère, sur ses origines, sur la sensation d’avoir des ailes. Mais il n’osait pas dévoiler son secret. Si quelqu’un venait à le savoir, cela affaiblirait son père et le royaume.

De l’autre côté de la rive, Idri voyait de loin la fête qui battait toujours son plein et regrettait amèrement ces minutes d’insouciance, gâchées par Meroem et sa stupidité. Ils passèrent par une porte de service sur le côté du palais. Ils traversèrent le petit couloir, des effluves alléchantes sortaient des cuisines sur leur droite, puis rejoignirent les escaliers. Le bureau du roi se situait au premier étage. Arrivés devant la porte du bureau, gardé par deux sentinelles au regard méfiant, le messager s’éclipsa, laissant à Idri le soin de frapper à la porte et découvrir ce que le roi avait de si important à lui dire.

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