Chapitre 7

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Choquée, Yüna le dévisagea, les yeux écarquillés.

— Boss ! s'exclama Shrinlo. Tu... veux pas partager la chambre avec nous ? Comme ça, elle... pourra être tranquille.

— C'est une idée, mais vous oubliez un truc. On a pas pris assez de chambres pour qu'elle puisse être seule. Et même si c'était le cas, comment on fait pour justifier qu'on souhaite une chambre en plus ? intervint X-Life.

Le chauffeur japonais démarra, tandis que les garçons et leur manager discutaient du plan d'action, ainsi que de leur agenda du jour.

[...]

— On est arrivés, Monsieur ! annonça le chauffeur au manager, environ une trentaine de minutes plus tard.

Le van s'arrêta devant un hôtel luxueux, mais assez petit, donnant un aspect « m'as-tu vu ». Ils descendirent du véhicule et récupérèrent leurs bagages, mais quand
Yüna voulut récupérer sa valise, Ho Ly la devança. Elle voulut la lui reprendre, mais le manager l'attira vers sa droite, la planquant dans le groupe d'idoles qui se voyait être assiégé par les paparazzi déjà présents et qui les avaient attendus un certain temps. On les fit entrer et la sécurité fut avertie de tenir éloignés les importuns.

— Bonjour, nous avons une réservation pour une nuit, dit le manager en japonais à un homme debout derrière le comptoir d'accueil.

— À quel nom ? lui demanda ce dernier.

— ToXy Entrainement.

L'homme au comptoir chercha dans son registre, avant de lui fournir plusieurs badges et flyers sur l'hôtel, puis leur indiqua la direction sans bouger de sa position.

Il leur souhaita une bonne journée et retourna à ses occupations, alors que ses collègues poussaient des cris d'oisillons en suivant la troupe du regard.

— Au travail ! s'exclama-t-il la mine sévère, chassant ainsi cet air ébahi de leurs visages.

[...]


Une fois arrivés à l'étage qui leur avait été réservé, le groupe et le staff se séparèrent, laissant Yüna accompagner Hawkly, comme convenu, dans la chambre du jeune homme.

— Rendez-vous ici dans 20 minutes ! s'exclama le manager, avant de les abandonner devant la porte de Hawkly.

Hawkly prit son badge et le présenta à la borne qui faisait office de serrure sophistiquée. La porte s'ouvrit et la lumière de la chambre s'alluma, comme pour les accueillir.

— Entre, lui dit-il en s'effaçant pour la laisser passer en premier.

Ni une ni deux, elle lui prit sa valise des mains et s'engouffra dans la pièce pour aller droit vers les rideaux et les tirer.

Le jeune homme pouffa.

— On... on ne sait jamais. Ils peuvent nous voir de loin, se justifia-t-elle, les joues rouges.

— Merci, fit-il en posant son sac de voyage sur le petit banc installé contre le mur face aux lits.

Il prit la chaise de bureau pour s'y asseoir.

— Yüna.

— Oui ?

— Mika nous a dit pour les questions de ton psychologue.

Aussitôt elle se figea.

— Et tu penses que je suis là pour te mettre le grappin dessus afin de calmer mes crises ? lança-t-elle d'une traite sans le regarder, les mains agrippées à son pantalon, la tête baissée, debout à côté de la fenêtre.

Furieux de ce qu'elle venait de dire, Hawkly se leva d'un bond, l'effrayant au passage et la faisant reculer pour se prendre les pieds dans le rideau. Le chanteur lui prit le menton et plongea son regard dans le sien.

— Non. Ce n'est pas du tout ce que je crois. dit-il durement. C'est moi qui lui ai demandé ces informations.

— Mais... P-Pourquoi ? Que... Je... Je ne suis personne !! s'écria-t-elle, à bout.

Sentant qu'elle commençait à perdre pied, il la prit dans ses bras, berçant la jeune femme contre lui en fredonnant à son oreille. Le chanteur lui caressa le dos, l'aidant à récupérer sa respiration.

— Calme-toi, murmura-t-il. Tout va bien. J'ai eu peur pour toi.

Elle voulait tant lui poser des questions, mais tout son être se refusait à la laisser faire, ce qui permit au chanteur de continuer son monologue :

— Ça fait un moment que je t'ai repérée sur le tchat des lives. J'ai eu des échos d'une fervente guerrière qui nous défend bec et ongles. Surtout moi, de ce que j'ai compris. J'ai gardé un œil sur toi pendant toutes ses années. Tu as toujours été dans mon esprit jusqu'à ce fameux soir où je me suis senti complètement démuni et inutile. Je m'en suis tellement voulu de pas avoir pu t'aider... Jusqu'à ce que Mika nous contacte pour nous donner de tes nouvelles. Quand elle nous a tout raconté, j'ai été soulagé, mais je me suis senti encore plus minable...

Yüna, dont les tremblements commençaient à s'espacer et à ralentir, planta son regard brillant de larmes, dans le sien.

— Tu... Tu n'as pas à te sentir coupable. On ne se connaît pas. dit-elle entre deux sanglots.

Hawkly lui adressa un sourire mi-figue mi-raisin et lui essuya les larmes qui ruinaient son beau visage.

— Laisse-moi t'aider à aller mieux. L'implora-t-il. Laisse-moi être ce point de sécurité pour toi.

Yüna lui adressa un regard qui fut bien plus parlant que n'importe quels mots qui pourraient sortir de sa bouche.

— Ce n'est pas pour alléger ma conscience, mais j'ai fait une promesse à ton amie ainsi qu'à moi-même. Te protéger.

— Mais on...

— Ne se connaît pas ? Tu as raison, du moins en partie. Mais compte sur moi pour y remédier.

Yüna ne sut ce qu'il se passa à ce moment-là dans sa tête. Elle lui prit le visage entre ses mains, caressa ses joues avant de se hisser sur la pointe des pieds et déposer un baiser timide sur les lèvres du jeune homme.

Shi Ji ne broncha pas.

Beaucoup trop surpris par ce baiser, mais surtout par le fait que ce soit elle qui ait pris l'initiative ! Mais il en rêvait secrètement depuis que Mika lui avait envoyé une photo de la jeune femme.

Quand elle s'éloigna, tout son corps lui criait de recommencer, mais il s'aperçut bien vite qu'elle était dans un état qu'elle-même ne comprenait visiblement pas.

— Tout va bien. tenta-t-il pour la rassurer.

— Je... viens de t'embrasser ! s'écria-t-elle horrifiée par ce qu'elle venait de faire. Je... suis désolée ! Je n'aurai pas dû ! Mon Dieu...

— Non, ne t'excuse pas ! Regarde-moi, Yüna... S'il te plaît, regarde-moi. Tout va bien. Tu n'as rien fait de mal.

— Pou-pourquoi est-ce qu'avec toi, je n'ai pas... cette... peur ? dit-elle, plus pour elle-même que pour avoir une réponse de sa part.

— C'est-à-dire ?

— D'habitude, je ne veux pas qu'on m'approche. Et je n'oserais jamais faire ça pas même avec ma famille !! Mais toi... avec toi, c'est...

— Différent ?

Elle hocha la tête.

Shi Ji leva lentement sa main vers le visage de la jeune femme et suspendit son geste comme dans l'attente de son approbation. Elle la lui accorda en venant d'elle-même coller sa joue contre la paume de sa main. Ils se regardèrent l'un et l'autre, tandis qu'il fit glisser la pulpe de son doigt sur sa peau qu'il trouvait très douce. Il se prit à vouloir continuer de la toucher, de la caresser, de sentir le grain parfait sous ses doigts, mais dut se faire violence, car son corps lui fit signe qu'elle ne le laissait clairement pas indifférent. Ce fut donc à contre-cœur qu'il retira sa main.

— Qu'est-ce que tu as ressenti ? lui demanda-t-il, yeux dans les yeux.

— Que je veux recommencer. répondit-elle sans lâcher son regard.

***

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