Chapitre 25

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Shi Ji se battait contre ses pulsions.

Il fit pivoter Yüna pour lui faire face et planter son regard dans le sien, leur laissant quelques instants pour se jauger, tels deux gladiateurs avant d'attaquer.

L'éclat particulier dans ses yeux azurs quand l'excitation monta en elle mettait Shi Ji au supplice.

— Il t'a fait mal ? demanda ce dernier d'une voix rauque et sombre.

— Moralement, oui, répondit-elle dans un souffle.

— Et physiquement ?

Shi Ji n'avait qu'une peur en cet instant, c'était qu'elle lui réponde « oui ».

— Non. Je n'ai rien senti.

Shi Ji laissa un long soupir vider sa cage thoracique. Il ne put néanmoins retenir un petit sourire à cette pique non déguisée. Tout ce qu'elle lui livrait donnait encore plus envie au chanteur de prendre soin d'elle, de faire en sorte qu'elle se sente assez à l'aise pour partager avec lui son cœur et ses blessures, autant qu'il souhaitait le faire.

— Est-ce que tu as mal ? lui demanda-t-elle.

Shi Ji sursauta, se rendant compte qu'il s'était perdu dans ses pensées. Elle montra sa grande cicatrice qui lui barrait l'abdomen.

— Plus depuis longtemps, répondit-il.

Comme fascinée, elle posa ses doigts sur la longue balafre qui partait d'un côté de sa taille, traversant tout le contour de son abdomen pour finir au niveau de l'aine droite.

Elle avait mal pour lui.

L'accident qu'il avait eu étant petit l'avait marqué à vie et, alors que la plupart des gens en aurait peur ou tenterait de s'en cacher, Shi Ji, lui, n'en avait pas honte. Il arborait cette cicatrice comme une marque de son combat contre la vie et la mort. Il n'allait pas non plus s'exhiber pour la montrer, mais en était fier, car elle signifiait qu'il était encore en vie. Elle faisait partie de lui, rappelant à tous qu'il était le survivant d'une époque douloureuse.

Comme mue par une volonté dissociée de son conscient, Yüna se pencha et vint poser ses lèvres sur le haut de la cicatrice, en suivit le tracé, embrassant cette dernière, frôlant l'anatomie irriguée du jeune homme qu'elle vit tressauter.

Shi Ji balança la tête en arrière et glissa doucement ses doigts dans ses cheveux mouillés pour ne pas l'effrayer. Sa bouche sur son corps l'électrisait tout entier et il dut se retenir de ne pas jouir dans l'immédiat tant la sensation était inédite pour lui. Personne avant elle n'avait touché cette marque et encore moins prit le temps de l'honorer de cette manière.

— A... Arrête, souffla-t-il en tirant sa tête en arrière, la ramenant à lui pour dévorer cette femme qui le faisait vibrer de vie.

— Je t'ai fait mal ? s'enquit-elle entre deux baisers.

— Non... c'est juste étrange. répondit-il.

— Désolée...

— Non ! Non, c'est pas ce que tu crois ! Je... J'ai failli... Tu m'as...

Il ne savait plus où il en était ni ce qu'il voulait dire. Il était totalement perdu et elle en était la seule fautive.

Il la vit lever une main et la poser sur sa joue.

— Tourne-toi, dit-il alors.

Elle s'exécuta, à sa grande surprise. Shi Ji prit un gant et du savon, puis entreprit de lui laver le corps avec une certaine concentration. Quand il passa sur ses épaules, il put l'entendre soupirer d'aise. Le chanteur lui écarta les cheveux, approcha sa bouche de sa nuque pour y déposer quelques baisers furtifs.

Chacun leur tour, ils se frottèrent, échauffant encore plus leurs corps et agaçant leurs nerfs à fleur de peau. Si la chaleur de l'eau n'était pas déjà présente, la leur pouvait recouvrir la vitre de la douche d'une buée épaisse.

[...]

Après une douche érotique où ils avaient expérimenté un jeu du chat et de la souris, cherchant à faire grimper la température sans pour autant y succomber, ils se rendirent dans la chambre.

Cette fois-ci, Yüna le savait, plus aucun retour en arrière n'était possible.

Elle allait devoir surpasser cette peur ultime qui l'avait dégoûtée de son propre corps. Shi Ji s'installa sur le bord du lit, la serviette recouvrant le bas de son corps, et lui prit la main pour l'attirer à lui. Chassant toute hésitation, Yüna dû se positionner à califourchon sur ses cuisses. Les pans de sa serviette s'ouvrirent, collant sa féminité à la barre brûlante de son compagnon recouverte du drap de bain. L'érection de Shi Ji n'avait pas faibli, elle se demanda même si elle n'avait pas évolué. La panique prit possession d'elle en même temps qu'elle pouvait sentir cette chaleur moite couler le long de ses cuisses.

— Regarde-moi, ordonna-t-il. Tu ne crains rien avec moi. Je ne suis pas lui et il n'est pas moi. Tu comprends ?

— Ou... Oui... Mais-

— Shh... Tu es belle, courageuse et combative. Si vraiment tu me répugnais, je ne t'aurais pas approchée. Tu es la femme la plus belle que je connaisse et pour rien au monde je ne te mentirais sur ça. Tu m'entends ?

— Oui... souffla-t-elle, touchée par cette déclaration.

Elle sentit les deux mains de Shi Ji se poser sur ses cuisses, remonter sur son corps, puis redescendre vers ses genoux. Il la caressa avec douceur, enserrant sa taille entre ses doigts pour marquer sa peau de son empreinte. Quand il la sentit plus attentive et moins sur la défensive, il alla plus loin. Empoignant fermement ses fesses, il entendit Yüna pousser un petit cri de surprise, mais ne recula pas pour autant.

Ils progressaient et pour la récompenser, il posa sa bouche contre sa gorge, happant sa peau sensible pour la marquer d'une tâche violacée.

Le jeune homme lui fit écarter les cuisses un peu plus pour glisser ses pouces à l'intérieur, la massant en faisant des cercles, partant de ses genoux jusqu'à son aine. Yüna se raidit une première fois. Elle se cambra au deuxième passage, puis se mit à soupirer au troisième.

Elle se pencha en arrière et dû prendre appui sur les cuisses du chanteur, le corps frissonnant à chacune de ses caresses. C'était un supplice, elle était la prisonnière d'un geôlier expert dans l'art de traiter avec son corps. Il jouait avec ses nerfs et il s'amusait à la rendre folle, jusqu'à ce qu'il ne pose son premier doigt sur sa fleur. Elle ne se rendit même pas compte que sa propre serviette s'était défaite et dévoilait à présent son corps nu aux yeux affamés du chanteur.

— Shi Ji ! s'exclama-t-elle.

Mais elle n'eut pas assez de force pour résister, alors qu'il la caressait déjà plus intimement. Foudroyée, la jeune femme se mit à trembler, traversée par plusieurs décharges qui la mettaient dans un état second.

À partir de ce moment-là, il pouvait faire ce qu'il voulait d'elle. Il passa un bras derrière son dos pour venir l'allonger sur le lit et s'accroupit face à elle. Il lui prit une cuisse qu'il posa sur son épaule, lui tenant l'autre écartée. Ainsi prisonnière, Yüna se laissa explorer.

D'abord en surface, Shi Ji étudiait ce corps qu'il désirait, cherchant à tout prix à faire connaître à sa compagne ce qu'elle n'avait jamais pu ressentir. Il voulait lui apprendre les vraies sensations, aussi l'ouvrit-il telle une rose et la pénétra doucement de son index. Aventurier curieux, il se fraya un chemin en elle. Yüna se couvrit la bouche d'une main, tout en se raccrochant au lit de l'autre.

Elle était en transe et il en était fier.

Enhardi, il approcha sa bouche pour venir la goûter et ne trouva rien de plus exquis. C'était comme découvrir un vin très rare dont la saveur allait bien au-delà de tout ce que le monde pouvait créer. Il voulut en avoir plus et sa gourmandise eut raison de la bretonne qui connut son tout premier orgasme.

— Shi Ji ! hurla-t-elle, les cuisses enserrant sa tête, une main plaquant son visage contre elle, le corps arqué et les yeux clos.

Elle tremblait de tout son corps, son cœur n'était plus qu'une horde de chevaux lancés au galop. Son corps ne lui appartenait déjà plus, il en était le Maître et venait de le lui montrer.

— Tout va bien ? demanda le chanteur quand elle put enfin le libérer.

— Je... C'était... J'ai pas les mots...

— Tant mieux, parce que ce n'est que le début...

***

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