CHAPITRE 1 La Faucheuse
La peur et le danger. Deux sentiments tellement proches qu'on a du mal à les distinguer.
Moi, j’suis une peureuse, et le danger, je le sens. Pas comme Spider man. Mais je ressens une chose dans mon ventre dès qu'un danger approche.
Un fourmillement.
Je parle de la peur car, lorsqu'on fait un métier comme le mien, la peur peut devenir très vite un handicap et peut nuire.
Ma profession ?!
Assassin !
Ça peut en choquer plus d’un mais je n’en ai rien à faire. Ça fait longtemps que je ne ressens plus de remords, s’il m’était déjà donné d’en ressentir…
On me paye pour exécuter des contrats et je le fais, je ne discute pas. Certes, ce n’est pas une profession reconnue et je ne signe aucun contrat. Je n'ai pas de fiches de paye et je ne déclare rien aux impôts. L'argent est considéré comme de l'argent sale.
Je parle de ma vie mais je ne me suis pas présentée, je m'appelle Jade, Jade Dessone, enfin en ce moment… J’ai 35 ans, je suis une jolie brune aux cheveux courts et aux yeux en amande, enfin en ce moment… Avec ma profession, je change souvent de style, je n’ai pas trop le choix. Je suis recherchée dans plusieurs pays du monde. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre moi sur quasiment tous les continents.
Je fais partie de la liste noire des 10 personnes les plus recherchées au monde !
Ce qui me fait doucement sourire, c’est que cette soi-disant liste noire est censée être secrète et que c’est la priorité numéro 1 de la CIA, du MI6 ou de la DGSE.
Le seul problème : Ce sont mes plus gros clients !!!
Ils font partie de mes clients « réguliers ». C’est beaucoup plus simple de refiler le sale boulot à un tueur à gages, plutôt que de le faire soi-même.
Je sais très bien le surnom qu’ils me donnent : l’Exécutrice.
Ils estiment que lorsque j’effectue un contrat, c’est une exécution voire même parfois une sorte de rituel. Pas faux…. Or, ce n’est pas moi qui mets en place ces exécutions ou ces rituels, ce sont mes clients qui décident la manière dont je dois tuer ma cible. Parfois, j’ai des clients loufoques, eux sont les plus marrants. Ils tiennent absolument à ce que je filme le meurtre pour leur prouver que je respecte bien les consignes. Chose que je refuse ! J’envoie une photo du cadavre. Point.
Je ne fais ni plus ni moins.
Dernièrement, ce sont les Russes qui m’avaient engagée, c’était un contrat qui m’a valu tout de même 2 millions de dollars !!!! Ils tenaient absolument à ce que lorsque j’entrerai dans l’appartement, la victime soit attachée sur une chaise, qu’ils puissent voir la terreur dans ses yeux et cela tout en mettant la musique de « Renée la taupe » !!!!!!!!!!!
J’ai failli exploser de rire avant de lui faire sauter la cervelle.
Quand j’effectue ce genre de rituels, mon visage est toujours dissimulé par une cagoule. C’est déjà assez fatigant de mener une double vie et de devoir se cacher. Mais si on venait à me reconnaître …je serais foutue.
Bref, ça c’est moi. Je n’ai pas de cœur et aucun principe !!! Je tue de sang-froid et sans aucun remords.
Cela permet de ne jamais me détourner de mes objectifs. Je sais que je suis cruelle.
Mais en journée, je suis quelqu’un d’autre. J’ai fait plusieurs métiers et si je commence à les énumérer, autant publier un livre, pas un CV !!!
J’ai bossé dans différentes entreprises et sous différentes identités. J’ai travaillé aux Etats-Unis,en Europe ou encore en Asie.
Le dernier contrat que j’ai dû exécuter était en Australie. Quel dommage d’avoir dû quitter ce beau pays, je m’y plaisais beaucoup… Je me suis occupée d’un cas particulièrement intéressant là-bas, un homme et sa femme. Je n’ai jamais vu un homme me tenir tête aussi longtemps alors qu’il savait pertinemment qu’il allait mourir. Mais juste avant de rendre l’âme, il m’a laissé des informations particulièrement intéressantes. Des pistes qui méritent d’être explorées car elles me touchent tout particulièrement.
Il faisait partie de ces gens qui en savent trop et qui doivent mourir. Mais il m’a dit des choses que seule moi pouvais connaître. Ce qui me mène aujourd’hui à Paris, et là, je n’ai plus le choix de mon confort habituel. Car je possède déjà des biens à Paris sous mon vrai nom. Mais je ne peux occuper les lieux avant d’avoir pris ma retraite anticipée. J’ai juré qu’à 45ans j’arrêterai tout, mais je n’ai pas l’intention de trouver un homme et de me « maquer » qui plus est, je suis bi, donc j’aime avoir le choix !!!!
Ça peut choquer mais je m’en fous pas mal, je suis tombée amoureuse une seule fois dans ma vie, c’était une sorte de mauvais garçon…
Mais ce n’est pas près de se reproduire !!!
D’ailleurs, c’est à cause de lui qu’aujourd’hui je suis ce que je suis…
En même temps, je n’ai rien contre les gens que j’exécute. Ce sont des contrats, ils ne représentent strictement rien à mes yeux. Et c’est vrai que leur douleur ne m’atteint pas du tout et, pour être franche, je n’en ai totalement rien à faire.
En général, je n’aime pas être proche de ma victime et il arrive que parfois je n’aie pas le choix du tout. Si je veux la descendre, je suis obligée de m’en approcher.
Mon retour sur Paris va être beaucoup plus difficile que prévu, cela faisait un moment que j’étais en Australie. Il faut que je reprenne le rythme et que je recommence à vivre comme une vraie Parisienne, toujours pressée et stressée. Courir, ne pas avoir le temps… Tout cela me paraît si ironique quand je sais que je n’ai pas besoin de travailler et que le temps, je l’ai largement… Le plus compliqué est que les lois ont changé, elles sont beaucoup plus dures et malheureusement le travail devient rarissime.
De toute façon, je trouverai une solution, comme toujours…
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