Bonheur d'un soir.

La vie ne vaut d'être vécue que si elle est accompagnée d'expériences empiriques. Non celles des expérimentations scientifiques dont la finalité fut déjà prétendue et estimée, mais bien celles qui nous laissent sans voix dans l'incommensurable surprise des effets et spectacles de la nature et de l'univers.

En ce soir, dimanche 16 octobre 2016

La lune brille de mille éclats, comme jamais depuis longtemps. Ce satellite naturel n'est non sans conséquence sur le vivant, une correspondance est établie entre elle et nous. Nous la voyons et elle nous illumine en pleine nuit. Nos corps réagissent à cet appel, nos sens sont alors éveillés en cette glorieuse nuit. Nous sommes ainsi tout émoustillés, chacun à sa manière, l'Homme est incontestablement un être sensible et de désir. La vue, l'ouïe, l'odorat et le toucher, par ces quatre sens, nous goûtons réellement à la vie. Combien d'entre nous faisons en ce moment l'amour, sous cette chaude atmosphère de reproduction ? Combien prendront pĺaisir à l'acte, tandis qu'une petite poignée de gens, dont moi, se contenteront de lire Les Misérables de V. Hugo ?

Sommes-nous si misérables ? Méritons-nous d'être sauvés ?

Certains se montreront sceptiques à cette interrogation, pessimistes de la vision du monde qu'ils en retirent. D'autres seront plus optimistes, ou plutôt épicuriens: " Ne nous contentons pas de vivre à motié ce que nous faisons, même les choses les plus folles, même si elles le sont toutes ! puisqu'une fois mort, il n'y a plus de plaisir " car les sens périssent également lorsque nous quittons le monde des mortels.

Mais que dit la Lune en cette nuit ?

Elle vient de revêtir sa plus belle robe, telle une conviée au milieu d'un bal rempli de stars venant prononcer une bonne nouvelle. C'était du jamais vu ! Et cette fois-ci, sans la voir à travers un écran de pixels, sans une photographie non immortalisant mais figeant ce grand moment d'émerveillement. Comment pouvons-nous réellement éprouver un sentiment, si nous fixons nos yeux sur une image morte puisque ce moment n'est plus ?

Alors, il faut le vivre !

Comment la décrire ? La lune était si belle d'un jaune très pâle, ou rouge pour certains. Un doux bleu vint alors l'envelopper de toute sa forme ronde. Ce contour était assez large et brillait autant que le centre jaune, comme une sorte d'auréole venant marquer l'innocence de la lune. Cette dernière brillait si fort que les autres étoiles semblaient toutes inexistantes à côté d'elle. Elle rayonnait alors comme un phare dans ce ciel assombri, éclairant les âmes perdues de ce monde, leur montrant la voie. Le chemin à emprunter.

La lune était un ange venant annoncer une bonne nouvelle !

L'admirer était avoir le privilège de le faire. Que dire ? Cette dernière fut si proche que cette impression de pouvoir l'atteindre, si je traversais ce champs près de chez moi, m'effleura plus d'une fois l'esprit. La lune se présentait alors comme une promesse, le rappel d'une bonne espérance à qui prenait le temps de la contempler. Ses énergies bleutées, qui se détachaient de son auréole, semblaient telle une porte ouverte, une invitation à aller au-delà de l'inconnu. Elle fut comme un énorme point d'attache entre la Terre.

Et un autre monde.

J'ai cette intime conviction, qu'eux de même, étaient en train de regarder ce spectacle. Il l'ont vu, ils ont en fait l'expérience et ils ont goûté à la félicité.

Un jour, de même, j'y goûterai !