La vision de l'ange Bleu
Je n’avais rien à contempler
Plus personne à qui murmurer
Ces éternelles promesses
Mes immortelles faiblesses
Celle qui traverse les siècles
celle qui nous mène à la lumière
Notre rencontre était création donnant naissance au jardin des Dieux. Ma nouvelle cosmogonie, enfin ma mythologie, mon arbre de vie, ma nouvelle essence. Un jardin et un ciel, une fleur baignée dans sa pleine lumière. L’aveuglement suprême.
Le doux vent éternel soufflait sur ces terres fleuries par ton sourire, ton rire, ta joie.
T’aurais-je crée pour me sauver par la démence ?
N’es-tu là que pour briser mes silences ?
Notre rencontre était création, où est née notre horizon, l’objet de nos contemplations. Le temps fut une amante, une autre dimension. Je la parcourais de mes passions éveillées, pour mes doux sens ensorcelés. Ce fut le jour où mon sourire est revenu comme une réponse aux miracles, suivi de mon rire, de ma joie. Ils ont fait de moi un roi, juste pour embrasser mon amoureuse d’un soir, le soir précédant une nuit éternelle.
Notre rencontre était création au milieu de l’enfer, où la première fleur jaillit aux lumières d’un soleil enfant, d’un soleil levant éblouissant. Sur notre jardin fleuri de notre histoire, se sont parsemés au gré d’un vent parfumé nos doux rêves, nos grands projets, nos rires secrets.
De ce monde qui nous protège
Contre le mal qui nous assiège
De cette création qui nous sauvera
De mon ancien et vain combat
Contre le vide, contre moi
Contre la mort, contre le froid
Un frêle bourgeon d’été s’est éveillé. À ton sourire, ma belle, à notre amour, notre univers. À cette tempête impassible, à notre abri si tranquille. Un frêle bourgeon d’été a poussé, dans notre jardin divin, dans l’arbre de vie, près de ton sourire. Bientôt il sera fleur, bientôt il sera fruit. Portera-t-il notre enfant ?
Je te tiens par la main pour ne jamais t’oublier. J’observe ce si jeune fruit d’été. Je me souviens de l’hiver, je me crois hors du temps, et je le suis. Ma main accrochée à mon Dieu, je parcours les cieux éclairés par ton feu.
Alors je ferme les yeux.
Et je vois le temps, l’espace, l’infini. Je nous vois enfants, je nous vois dansant sur le regard amusé de nos parents. Je nous vois espérant l’autre, priant qu’il ne soit pas le fruit de nos espoirs perdus. Je nous vois, éclairés par la faible lueur d’un soir d’été, quand nous avons su que notre rencontre serait la dernière.
Je vois le passé comme je lis l’avenir.
Le réel s’écarte tout doucement et laisse mon esprit libre, offert tout entier à mes songes divins, à tes yeux, à ton feu. Je le vois briller sous les mille flammes, illuminant le vaste empire créé par cet instant de paix. Je le vois, abritant merveilles, celles de nos rêves, celles qui nous semblaient éternelles. Je te vois, ma reine, comme un soleil s’élever dans le ciel. Je te vois, le cœur et l’âme apaisée sous ta robe d’or, ton aura céleste, ton sourire encore lui, qui n’abrite oh oui, aucune frayeur, aucune peur, aucune horreur.
Je suis ma contemplation, je suis le spectacle de l’invraisemblance. Je suis l’ivresse et cet être de lumière, s’élevant sans cesse pour révéler les splendeurs de l’univers. Je suis celui qui réveille les étoiles à l’agonie, par sa grâce sa flamme, aux côtés des anges bleus et leur mélodie de l'amour.
Quelques notes de piano, et la lumière m’aveugle.
Quelques notes de piano, et la chaleur m’envahit.
Je ferme alors une seconde fois les yeux. Je pars à la rencontre des dieux. Je remonte une calme rivière. Face à moi une lune verte démesurée, illuminant un monde et ses mystères. Porté en douceur par un nuage de soie, je suis là, tout prêt de toi, pour un voyage que je sais protéger du temps.
Je sens ton cœur ne jamais faiblir, ta beauté à jamais préservée, ton âme enfant qu’aucun monstre ne saurait effrayer. Je te vois, je te sens, je te comprends puisque nous partageons un même être, puisque nous sommes maintenant une même lumière.
Je te souris, je me souris.
Je ris de te voir rire.
Je t’embrasse et tu m’enlaces.
Je te promesse, tu me tendresse.
Alors je te suis, et tu me souris.
Notre rencontre était création succédant aux siècles de ténèbres. De l’ombre sont née nos merveilles. Notre arbre de vie, nous l’avons semé dans un océan de feux noirs. Je ne saurais contredire le monde, si me voilà sauvé. Dans les limbes de notre idéal, dans les méandres sacrés de notre fractale, une poésie secrètte et silencieuse est murmurée…
Si je redoutais hier de te voir devenir poussière,
Si j’étais une peur accrochée à ton cœur,
Si je voyais hier encore seulement l’avenir dans l’usure de ton corps,
Et qu’absurdes fantaisies dans nos promesses, dans nos paroles, dans notre lit.
Que dire, que dire à tes yeux troublés, quand dans mon esprit, je nous vois noyer dans le grand poème de notre amour.
Que dire, que dire à tes yeux paniqués, quand je nous vois jouant, riant, s’embrassant dans le jardin de nos enfants.
Que dire, que dire à tes yeux usés, quand je contemple ta beauté, cette perfection magnifique, ce sourire comme une voûte céleste.
Que dire, que dire à tes yeux horrifiés, à ton cœur immobilisé, à ton souffle coupé, quand j’observe, en mon être ainsi sauvé, le sourire d’une reine souveraine révélée par une douce lumière lunaire.
J’aime à me perdre dans notre jardin secret.
J’aime me perdre, j’aime me perdre dans notre jardin, loin du réel
Dans le doux jardin de notre amour
Aux pieds d’un arbre mystique, sur un tapis de fleurs d’été, un doux vent d’arôme sucré vient secouer les pétales colorés. Un faible nuage bleuté continu sa route dans le ciel. Les deux soleils rouges affranchis réchauffent mon corps en transe. Le chant d’un oiseau amoureux me berce tendrement, quand je vois au loin s’approcher, l’être innocent et incarné, ma belle et sa beauté, aux pieds nus foulant la terre sacré.
Elle s’approche de moi pour me tendre un baiser.
Et je traverse ainsi le temps, apaisé.
Avant que la mort vienne tout emporter.
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