09 - Christophe rassure Matt
L'appartement de Matt n'avait rien d'extraordinaire. Un trois pièces dans un immeuble de deux étages, situé dans un quartier tranquille et familial dans l’hyper centre de la ville, situé à quelques rues du bassin saint Pierre. Ses voisins le connaissaient à peine, mais le saluaient courtoisement chaque fois qu'il le croisait, par simple politesse. Connu et apprécié pour son caractère avenant et tranquille, il n'attirait pas sur lui la curiosité. D'ailleurs, jamais personne n'avait eu à se plaindre de lui. Un homme ordinaire, un célibataire sans histoire, qui recevait régulièrement des amis, voilà ce que l’on pouvait dire de lui. Il faut reconnaître que dans ce quartier les gens ne faisaient guère plus attention que ça aux voisins. Bonjour, bonsoir, et la conversation n’allait généralement pas plus loin. Alors, comment auraient-ils pu savoir que l’homme qui habitait à deux pas de chez eux, était connu des services de polices depuis des années. Matt connaissait ses voisins par leur noms de famille, connaissait la composition de chaque foyer, surveillait les habitudes de chacun. En professionnel, il ne laissait rien au hasard. Son casier judiciaire ne cumulait que des petits délits qui lui avaient valu plusieurs comparutions devant les tribunaux, ce qui lui avait coûté un court séjour en prison, pour une bricole, une escroquerie de faux coursiers et un complice qui n’avait pas su tenir sa langue. Une arnaque à la carte bancaire bien rodé. Il faisait croire à ses interlocuteurs qu'elles avaient été piratées et que leurs données bancaires étaient compromises. Son charisme et son éloquence endormait ses victimes. Il était rusé et tout ce qu’il entreprenait, finissait toujours par lui rapporter gros. Personne n’avait réussi jusqu'à ce jour à apporter assez de preuves pour le coincer, une vraie anguille. Il pouvait ainsi continuer à organiser ses petites affaires sans jamais être inquiété, ni déranger par son voisinage. La discrétion, c'était sa règle, ne jamais attirer l’attention.
*
Matt, installé dans son canapé, buvant lentement son verre de Yoichi single malt, attendait Christophe qui ne tarderait pas à arriver. Il lui avait imposé de se retrouver en fin d'après-midi chez lui pour évoquer l’incident d’hier, qu’il l’avait mis dans une rage ineffable. Il s'était rendu seul chez Samy. Tout ce qu’il avait prévu pour la soirée avait été remis en question par l'apparition du fils de Christophe.
- Alors ta nouvelle recrue n’est pas venue ? lui avait demandé Samy.
- Non, un léger contretemps.
- Dommage, je me faisais une joie de le rencontrer ton petit prodige.
- Ça viendra. Tu finiras par le rencontrer.
Matt contrarié poursuivait malgré tout ses petites affaires. Il ne supportait pas ce genre de contretemps et Christophe lui devait des explications. Mais maintenant il savait que le fils de Christophe poserait un problème. Ce petit fouineur s'était retrouvé là, devant la maison, aidé par son copain Thomas. Il fallait se débarrasser de lui pour qu’il ait les mains libres, qu’il puisse manipuler Christophe à sa guise.
Christophe appuya sur le bouton de l’interphone à l’entrée du bâtiment. Sans qu’il eut à se présenter, la gâche électrique émit un grésillement. Il poussa l’imposant battant vitré et monta par l'escalier jusqu’au deuxième étage. L'entrée de l’appartement s’ouvrit, visiblement il était attendu. Matt se tenait derrière la porte entrebâillée et patientait qu’il gravisse les deux étages. Il s'effaça, le fit entrer, referma la porte et tourna le verrou. Il avait enchaîné tous ces gestes avec une rapidité surprenante.
- Simple précaution, précisa t-il, après avoir surpris le regard inquiet de Christophe.
Que pouvait craindre Matt, dans un quartier tranquille comme celui-là, dans un immeuble où chacun devait se connaître par son nom de famille ? Si Matt prenait cette précaution, c’est qu’il devait avoir ses raisons.
- Salut champion, entre, dit-il en s'éloignant vers le fond du couloir.
Christophe n’aimait pas qu’il l'appelle par ce surnom, mais il acquiesça sans rien dire, avait-il le choix ? Il n'appréciait pas qu’il le réduise à ce sobriquet ridicule. S’il était venu c'était avant tout pour éclaircir la situation; parlait de son fils et de sa dette de jeu. Depuis qu’il avait cédé à l’invitation de Matt, les choses étaient allées très vite, peut-être trop vite. Vendredi soir, Matt lui avait présenté le lieu où ils se réunissaient pour jouer. Une maison magnifique, au décor moderne, avec de nombreuses pièces, des chambres à l'étage et une salle immense côté jardin et au centre une grande table de jeu où pouvaient tenir huit joueurs. Dans l’euphorie de cette première soirée, il s'était laissé emporter, sous estimant ses adversaires, sûr de ses capacités à les battre. Il avait bu, trop bu, il avait perdu ses moyens, il s'était laissé distraire par l’ambiance, les filles qui ne cessaient de lui tourner autour. Cette atmosphère l’avait déstabilisé. Les autres joueurs l'avaient bien compris et en avaient profité pour le plumer. Il avait perdu beaucoup, beaucoup trop. Matt lui avait proposé de le soutenir pour cette fois où les véritables enjeux n'étaient pas à cette soirée, mais pour les suivantes. Cette mise en bouche n'était qu’un test, qu’un tour de chauffe. Matt regrettait peut-être déjà d'avoir cru en lui. Il n'avait pas été à la hauteur, il pouvait faire mieux, beaucoup mieux. S'il voulait continuer à jouer il fallait qu’il se reprenne, qu’il montre à Matt son vrai talent. Maintenant il lui devait de l'argent. Cette situation le mettait en difficulté, il était redevable de cet homme qui ne plaisantait pas. Malgré tout, il avait envie d’en savoir plus. Il avait besoin d’aller plus loin, de voir ce qui se cachait derrière tout ça, attirait parce qu’il n’avait fait qu’entrevoir. Il ressentait ce besoin comme un junky a besoin de sa dose, l’envie de jouer brûlait en lui. Accepter les contraintes, c'était s'assurer de jouer autant qu’il le voudrait. Remboursait sa dette, oui, mais aussi participait à de véritables parties de poker où le jeu et l’argent seraient la quintessence, les éléments centraux, vitaux. Il ne jouerait plus avec des amateurs mais de vrais joueurs qui iraient jusqu’au bout. Matt avait rejoint le salon et s’était assis dans le grand canapé blanc qui occupé pratiquement toute un coté de l’appartement. Au-dessus, un tableau de peinture abstraite couvrait une partie du mur. Derrière les portes fermées, il imaginait les chambres probablement aussi sobrement meublées que la pièce principale, qui faisait office de salle-salon ouverte sur une cuisine américaine d’un blanc écru éclatant. Par la baie vitrée, il aperçut le feuillage des arbres qui bordaient l’immeuble. Quelques photos posées sur le meuble bas, où trônait un téléviseur immense, rappelaient la vie familiale et sociale de Matt. Qui étaient ces gens ? Probablement de la famille. Christophe avait du mal à imaginer cet homme dans d'autres circonstances que celles qu'il lui connaissait habituellement. Un anniversaire, une réunion de famille quelconque, il souriait, heureux sur les clichés. Dans ce décor banal, rien ne trahissait les activités de Matt. Son appartement ressemblait à celui d’un homme ordinaire, sans problème. Un homme qu’il aurait pu croiser au supermarché, poussant son chariot. Qui était-il vraiment ? Quelle était son histoire ? A bien y réfléchir il ne savait rien de lui. Était-ce une façade, construite pour les apparences, où Matt avait vraiment deux vies parallèles qui ne se rencontraient jamais ? Pourquoi l’avoir convoqué dans son appartement ? Pourquoi le faire pénétrer dans son intimité ? Matt était chez lui, sur son terrain. Christophe l’avait suivi sans rien dire, redoutant les prochaines minutes. Matt avait devant lui son verre qu’il prit, et bu une gorgée avant d'interroger Christophe qui était restait debout, les mains dans les poches de son jeans, attendant que Matt s’adresse à lui.
- Tu sais pourquoi je t’ai demandé de venir. Alors, dis moi, où en sont mes affaires ?
Par cette introduction, Matt voulait faire comprendre à Christophe que tout ce qui se passait ici, dans cet appartement n’avait d’autre but que de mettre au point ce qu’il appelait, ses affaires. Ce qui impliquait pour le moment Christophe et tout ce qui gravitait autour de lui, sa famille, ses amis, son travail. Matt lui faisait ressentir qu’il avait la maîtrise de tout, que désormais il ne pourrait rien faire sans son accord. Il n'admetterait aucun imprévu, aucune erreur, aucun contretemps, aucunes incertitudes. Tout devait être clair, sûr et précis. Christophe avait compris qu’il devait parler de son fils, qu’il faisait allusion à ce qui s'était passé hier et qu'il attendait des éclaircissements. Adam avait trouvé la maison, aidé de son camarade, avait fait des photos, maintenant il savait où jouer son père, ce qui se passait à l'intérieur et il fallait expliquer à Matt que tout ceci n'était que le hasard.
- J’ai fait ce qu’il faut. J’ai parlé à mon fils, il ne reviendra plus roder et mettre son nez dans mes affaires.
Christophe avait été direct et pensait à tort que ces paroles suffirait à apaiser la tension qu'avait suscité l’incident d'hier soir. Il espérait vraiment, du fond du cœur et du fond de son âme, qu’Adam ne reviendrait jamais traîner dans ce quartier. Il savait que s’il revenait, les choses tourneraient mal. Matt le dévisageait, fronçant les sourcils.
- Dans tes affaires ? dans tes affaires ? Martela Matt une seconde fois. J'aimerais bien savoir ce qui est à toi ici ? Tu as une dette envers moi. Tu mets redevable d’un service. Alors, si je revois ton fils fouiner dans mes affaires. Je m'occuperai du problème personnellement.
Il avait appuyé sur, mes, pour que Christophe comprenne bien où était le centre, ce que Matt incarnait, que tout convergeaient vers ce centre, que tout revenait à lui, que tout gravitait autour de lui et qu'il ne laisserait personne revendiquer cette position, même y faire la moindre allusion. Il était chez lui, il avait obtenu son titre de caïd dans le milieu du jeu et il entendait se faire respecter. Christophe était pris au piège, il le savait tout les deux. Il ressentait les paroles de Matt comme une menace, une menace pour son fils.
- En clair, tu lui a dis quoi ?
- Je lui ai demandé de rester tranquille. De ne parler à personne de ce qu’il a vu.
Matt écoutait sans plus manifester le moindre signe, sans que Christophe ne puisse savoir si cela lui convenait ou pas. Dans l'incertitude il poursuivit.
- J’ai récupéré son téléphone et j’ai effacé les photos. J’ai tout vérifié. Je me suis assuré qu’il ne les avait pas partagées avec quelqu’un et je lui ai demandé d’en parler à personne. Je crois qu'il a compris le message.
- Tu as effacé toutes les photos ?
- Oui il ne reste rien.
- Et en bon père que tu es, tu penses que ça suffira. Que ton fils t'écoutera ? Qu’il ne reviendra pas rodait à la recherche de son papa. Mais moi, comment puis-je en être sûr ? La prochaine rencontre à lieu dans deux jours. Je veux que mardi soir tout soit parfait, aucune surprise. S’il fout tout en l’air maintenant et que tu ne me rembourse pas ce que tu me dois. Il faudra que je me paye d’une façon ou d’une autre. J’attends de toi que tu sois en forme champion, non seulement tu dois me rembourser, mais je veux gagner de l’argent. Je te finance, tu joues, c'est le deal. Il y aura du beau monde, des gens bien placés. Bien sûr, ils ne doivent pas savoir qu’on se connaît. Je ne veux pas perdre leur confiance. S’ils apprennent que c’est une arnaque, tout s'arrêtera et plus personne ne gagnera d’argent. Une fois que tu m’auras remboursé, je te donnerai vingt pour cent sur les gains. Ça peut faire une belle somme. Alors pas de dérapage, tu ne bois pas, tu restes lucide et ne te laisse pas distraire par les filles. Les filles c’est pour l'ambiance, pour les invités.
- Je sais, je sais, il n’y aura pas de problèmes, insista Christophe. Je jouerai pour toi comme prévu et je te rembourserai.
- J'espère bien et tu lui as demandé ce qu’il faisait là, à nous espionner ?
- Ce n’est qu’un malentendu, un hasard. Il cherchait à savoir où j'allais le soir, sûrement pour rassurer sa mère. On s’est un peu accrochés avec ma femme et il aura écouté notre dispute. C’est juste un môme inquiet qui à surpris ses parents s'engueuler. Je lui ai dit de ne plus chercher à savoir désormais où je suis et ce que je fais.
- Un hasard ? Non, il ne sait pas trouvé là par hasard. S'il était là à nous observer, c’est qu’on lui a dit où chercher. Ce n’est pas toi qui lui a demandé de venir fouiller par là. De faire des photos pour assurer tes arrières.
- Non, non absolument pas, se défendit Christophe.
- Ok. Tu sais ce qui se passera si je vois une de ces photos…
Matt roulait son verre entre ses deux mains, laissant le temps s’installer dans la pièce, étirant les silences, provoquant le doute, l'inquiétude chez Christophe, comme s’il voulait mettre en tension ses nerfs déjà à vif.
- Je veux que tu lui demandes de partir quelques jours.
- Quoi ?
- Quand tout sera calmé et que je serais sûr que rien n'aura été diffusé sur les réseaux sociaux, on en reparle… Je ne veux pas que ton fils revienne avant que je donne mon feu vert.
- Mais il ne voudra jamais partir.
- C'est à toi de trouver une solution, Champion, c’est ton fils.
Christophe semblait déconcerté par cette demande. Il sentait monter en lui la colère. Jamais personne ne lui aurait parlé de cette façon autrefois, personne ne lui aurait imposé de faire quelque chose qu’il ne souhaité pas.
- Adam n'acceptera jamais de partir.
- J’ai besoin d'être sûr qu’il ne reviendra pas fouiner. Ça doit lui servir de leçon.
Christophe se contenait. Si c’était pour le préserver, le mettre à l’abri le temps que Matt oubli, alors il lui demanderait. Christophe, qui était resté debout, sortit les mains de ses poches et croisa les bras.
- Ok. Il ira passer quelques jours chez un de ses copains au bord de la mer près de Grandcamp. Il a un camarade qui habite dans une maison à deux rues de la plage.
- Au bord de la mer ?
- Oui au bord de la mer.
Pourquoi Matt soulevait ce détail ? Alors Christophe ajouta, pour conforter Matt.
- Tu as raison, ça me semble être une bonne idée pour l'éloigner un peu. Comme ça, il ne reviendra pas mettre le nez dans tes affaires.
Christophe avait appuis sur “tes” pour signifier à Matt qu’il se rangeait à son idées, mais ne voulait pas pour autant lui donner l'impression qu’il pouvait faire de lui ce qu’il voulait, exigeait tout et n’importe quoi.
- Parfait, on est d’accord.
Matt repris.
- On est allé voir Thomas.
Il laissa en suspens son propos et guetta la réaction de Christophe à l'évocation de ce prénom, espérant lire sur son visage une attitude qui pourrait le trahir.
- Thomas ? répéta Christophe en fronçant les sourcils.
Visiblement, dans ce moment de stress ou il avait reconnu son fils sur la video, il avait oublier le prénom de l’autre gamin. Il avait effacé de sa mémoire les détails, ne gardant que l'essentiel pour lui, ce qui concernait son fils.
- Oui, l’autre môme qui était avec ton fils. Tu n’as pas oublié quand même. Le gars en scooter, précisa t-il.
- Ah oui, je n'avais pas retenu son prénom.
- Eh bien, on est allé lui rendre une petite visite, pour en savoir un peu plus et il nous a raconté la même histoire. Alors je suis tenté de croire que tout ceci est vrai, que ces deux gamins nous disent la vérité. Qu’ils étaient là par hasard, que tu n'étais pas au courant de leur intention. Que ces photos ce n’était qu’un geste stupide, non prémédité.
Matt prenait son temps, entrecoupait ses phrases par de courtes pauses où il portait son verre de whisky à sa bouche, parfois sans même boire une gorgée, laissant le bord du verre froid reposer sur sa lèvre inférieure, respirant les notes marines et finement tourbé du breuvage.
- C'est fou ce que ce môme est bavard, reprit-il. Il faut dire qu’on l’a secoué un peu fort. Matt souria. Je pense qu’il s'en souviendra longtemps et qu’il sera moins curieux à l’avenir.
Il y eut un long silence, Matt se leva et se dirigea vers Christophe et lui posa la main sur l’épaule.
- Et attention, maintenant je ne veux plus te voir tricher.
- Tricher ? s'étonna Christophe.
- Oui tricher, comme tu le fais avec tes collègues de bureau, comme tu l’as fait par le passé. Ne joue pas à ça avec moi. Ces amateurs n’ont pas vu que tu les roulais. Tu es plutôt habile, j’ai mis du temps à comprendre. Mais j’ai repéré ton petit manège. Crois moi les gens avec qui tu joueras maintenant ne plaisante pas. Si tu triches, ils le verront et alors je ne donne pas cher de ta peau, ni de la mienne qui aura invité un tricheur à la table de jeu.
C'était un rappel, une mise en garde sur un ton amical. Mais derrière cette évocation du passé, Matt faisait remonter en Christophe des souvenirs qu’il aurait voulu à jamais enfouis. Il profitait de la faiblesse de ses adversaires, de son habileté à manipuler les cartes pour mettre le jeu à son avantage.
- C'était pour m’amuser un peu, les parties étaient trop calmes. Je ne triche jamais avec des pro, trop dangereux. Je sais avec qui je peux tricher.
- Tant mieux.
Matt raccompagna Christophe à la porte. La tension entre les deux hommes s'était apaisée. La mise au point et les explications de Christophe satisfaisaient Matt. En apparence, tout pouvait continuer comme prévu.
- Prochaine rencontre mardi soir, soit en forme. Je veux un champion en pleine possession de ses moyens. Repose toi, baisse ta femme ou si tu veux une fille demande. Elle te plaisait bien celle de l’autre jour.
- Merci Matt, je vais suivre tes conseils. Si j’ai besoin je t'appelle.
Quand Christophe fut parti, il prit son téléphone et appela son acolyte. Ces rencontres demandaient la plus grande discrétion. Il avait une confiance limitée en son champion, pas question de voir une photo sur un de ces réseaux sociaux à la con où tout se retrouver déballé sans filtre. A partir du moment où ça faisait le buzz, tout était bon pour ces petits merdeux. Thomas avait compris la leçon, restait maintenant au fils de Christophe d’apprendre la sienne. Sans un bonjour, il dicta ses ordres.
- Demain matin, je veux que tu ailles secouer l’autre gamin, le fils du champion. Je veux que notre champion sente qu’on ne le lâchera pas. Il faut mettre la pression sur lui. J’ai investi trop de temps et d’argent dans l’organisation de ces rencontres pour tout compromettre maintenant. Aprés, on passera dire un petit bonjour à sa femme. Je veux savoir ce qu’elle fait, ou elle travaille, qui elle voit, tout ce que tu peux obtenir comme info. Tu as toute l'après-midi. Il faut lui montrer qu’on ne plaisante pas et qu’il a tout intérêt à travailler avec nous.
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