L'arrivée du roi
Éléon se réveilla trente-sept minutes et quarante deux secondes plus tard, la tête lourde, sans doute à cause de la doyenne qui l'avait confondue avec un siège.
"Pardon, doyenne, mais j'aimerai me relever... Suffoca Éléon.
- Plaît-il ? Marylin, vous changerez ce siège, vous voyez bien qu'il parle ! Et les sièges sur lesquels je m'assois ne sont pas censé me répondre !
- Doyenne, le siège ne parle pas. Il s'agit d'Éléon.
La doyenne, un peu surprise se releva péniblement pour s'affaler sur le sol, en tailleur, comme un enfant (à condition que l'enfant en question soit âgée de plusieurs millénaires...). Elle commença à osciller de la tête, en fermant les yeux.
- Et qu'est-ce qui t'amène ici, Éléon, fils de Traduil et Doriscuo, petit-fils de Ruopiza et Fridenou, arrière petit-fils de...
- Je viens juste prévenir que le roi arrive. Coupa Éléon, d'une voix pâteuse. Il veut vous voir, doyenne.
- Bien. Et quand doit-il arriver ?
- Après ta mort, ce qui ne devrait pas tarder. Souffla Marylin, d'un air moqueur à l'intention d'Éléon.
- Je t'ai entendu Marylin ! Siffla la vieille doyenne. Je te signale que mon ouïe est excellente !
C'est vrai qu'elle entend toujours tout... Je me demande comment c'est possible que le son parvienne à ses oreilles vu les touffes qui s'y trouvent... Pire que Maître Yoda... Songea le garçon.
(Il ne savait pas qui était maître Yoda, mais il se dit que ce nom était parfait pour un vieux avec du poil dans les oreilles)
- Donc, reprit la doyenne, le roi doit venir quand ?
- Il a dit qu'il passerait à 15H45 précise. Répondit docilement Éléon.
- Il est 35. Soupira Marylin. Il ne devrait pas tarder...
Au même moment, la porte s'ouvrit. C'était...
- Radiso ! Tu gâche notre joie, là ! On s'attendait à quelqu'un d'autre ! S'énerva la jeune femme.
- Ravi de savoir qu'on m'apprécie...
- Dégage ! C'est pas toi qu'on attend ! Vilain garçon ! Se plaignit la doyenne.
Elle joignit les mains et remua son corps de gauche à droite, comme un gamin boudeur, laissant un Radiso malheureux quitter la pièce. Les minutes s'écoulèrent lentement quand, soudain, la porte s'ouvrit.
- Bonjour mon roi... Commença Éléon.
- Radiso ! Sors de cette pièce et ne reviens plus ! Hurla la doyenne.
- Oh, ça va...
Encore quelques minutes passèrent et la porte se rouvrit une troisième fois.
- Radiso, si c'est toi, je prends ma canne pour t'arracher les yeux, t'ouvrir le ventre et me repaître de tes entrailles ! Oh, mon roi...
- En effet. Un roi est toujours à l'heure.
Le roi était arrivé à 15H45 précise.
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