Chapitre 7 - Maleïka
Les doigts de Maleïka effleuraient le manche de la cuillère d’argent tandis qu’elle réfléchissait. Trois lettres étaient dépliées devant elle et dans chacune la même angoisse.
-Que pourrais-je bien faire ?
Parler à voix haute l’aidait. Elle repoussa la chaise et parcourut la salle, la mine soucieuse.
-Aucune cage ne pourrait nous retenir alors certainement pas une porte en bois.
Les assassinats s’accumulaient les mois défilants et Maleïka ne trouvait aucune réponse satisfaisante à leur servir. Les mots ne leur convenaient plus, c’étaient d’actes dont ils avaient besoin.
-Comment les protéger de nous alors que nous ignorons qui nous sommes réellement ?
Il y avait une solution. Une solution qui résoudrait bien des problèmes mais dont les sœurs se refusaient à aborder. Autant, les sœurs différaient des deux autres mais quelques points communs les unissaient dont l’amour du pouvoir. Si Cilanna refusait d’asseoir son autorité sur un peuple, elle adorait user de diverses manipulations sur les hommes et les femmes pour les asservir à sa cause.
-Des sentinelles.
Les traqueurs sont invisibles aux yeux du peuple, lui avaient un jour dit Cilanna. Ils veulent se sentir protéger.
-Protégés ? J’ai ordonné à ce qu’il y ait des gardes dans chacune des villes.
-Ce n’est pas suffisant, avait répliqué son ainé. Peu d’hommes se destinent à la Reigaa comme nous le faisons.
-Tu parles des mariages forcés ?
Freya avait acquiescé. Lorsqu’elles avaient atteint l’âge de leurs premières saignées, les courtisanes de leurs mères s’étaient mis en tête de leur dénicher des maris. Leur Père avait soutenu ses filles qui refusaient de se lier à des hommes tandis que leur mère était curieusement restée muette à ce sujet.
-Peu d’hommes et de femmes aiment ce pays comme moi je l’aime.
Seul le silence lui répondit mais Maleïka avait fait son choix. Elle s’approcha d’une table où un plan de la Reigaa était gravé. En quelques minutes, elle réajusta les pions éparpillés sur son plateau et les chevaliers amassés près de la frontière se retrouvaient à sillonner le territoire. Cela en faisait deux ou trois pour chaque grande cité. Trop peu. Or, Freya rentrerait bientôt et avec elle deux milliers d’hommes.
-Si elle ne repart pas tout de suite en guerre, j’aurais assez d’hommes pour sécuriser les grands axes et les villes.
Elle devait exposer son plan à sa sœur et la sorcière. Cette fois-ci, elle se rendit directement dans les appartements de Cilanna au lieu de la quémander par un domestique. Le château était suffisamment grand pour que chacune de Reines puisse avoir quelques pièces réservées. Seuls des domestiques choisis pouvaient y pénétrer. Maleïka trouva sa sœur dans un des petits salons. Des cartes, des globes, des instruments de musique, des livres par dizaines ainsi qu’un arc et un pantin, pendu au plafond. Cilanna était assise au milieu de ce capharnaüm, un livre sur les genoux. Elle n’avait pas pris le temps de se débarbouiller ce matin et ne portait qu’une ample chemise de nuit. Même ainsi, elle était la plus belle des trois sœurs.
-J’ai peut-être une solution pour calmer notre peuple.
-Hum.
Cilanna lécha le bout de son index pour tourner la page.
-Est-ce que tu m’écoutes ?
-Non, répondit-elle laconiquement.
Maleïka leva les yeux au ciel. Quelque fois, elle avait envie de secouer sa sœur comme un prunier.
-Je te parle de notre secret.
Sa voix était devenue dure et impérieuse. Cilanna releva lentement la tête un index posé sur une ligne de son ouvrage.
-Je suis fatiguée Maleïka. Fatiguée de chercher mille et une parades pour quelque chose que je n’ai pas demandé. J’aimerai seulement profiter de ce que la vie nous a offert.
Profiter ? Songea Maleïka. Alors que d’autres travaillent, son arrière-train est confortablement posé sur un coussin.
-Ces mensonges m’usent. N’as-tu jamais pensé à ce que tu pourrais faire si tu ne devais pas gérer (elle désigna la fenêtre) toutes ces émeutes ?
-Ces mensonges, comme tu dis, te gardent en vie. Aurais-tu préféré dire la vérité et passer le reste de tes jours en cage sans tes précieux livres ?
Cilanna se rembrunit.
-Nous sommes toutes les trois Reines. Mais c’est grâce à toi que le pays est encore uni. Tu es sa préférée. La plus belle, la plus gentille. Celle qui vient pour les rassurer. Sont-ce là encore des mensonges ?
-Non, tu ne comprends pas. J’aime mon rôle autant que tu aimes le tien. Ce que je hais : c’est le loup qui m’habite.
Les loups. Bientôt ils renaitraient de leurs cendres et une nouvelle vague de terreur les suivra.
-Ne t’es-tu jamais demandé pourquoi nous ? Qu’avons-nous fait pour mériter cela ?
Maleïka contourna le fauteuil pour se poster près de la fenêtre. Les jardins s’étendaient sur un mile et entouraient le château. Des fleurs aux nombreuses couleurs avaient été plantées donnant un aperçu minime de la beauté des arcs-en-ciel. Au centre se tenait une fontaine. Simple et élégante au milieu des allées.
-Tu le sais autant que moi. C’est de notre mère que nous tenons cette malédiction.
-Ne sois pas si caractéristique. Oublie un instant que tu es la régente et ouvre les yeux. Et s’il y avait un moyen de briser cette malédiction ? Y as-tu seulement songé ?
Maleïka haussa les sourcils. Il y a quelques années, elle tenait le même discours avant d’enfouir ces idées saugrenues au fond de son esprit. Une malédiction existait pour une bonne raison et le seul moyen de la briser était la bonne foi de la sorcière. Si elle laissait entendre que l’amour, le temps ou une autre sottise pouvait les délivrer, il fallait se contenter de ses maigres informations.
-Et même s’il y avait un moyen, nous ne connaissons rien de l’origine de cette malédiction. Elle a été prononcée bien avant notre naissance, c’est tout ce que nous savons.
-Ça te convient ? Fulmina-t-elle.
-Je suis réaliste, Cilanna. Nous ne sommes pas dans tes histoires où les baisers réveillent des princesses. Notre monde est cruel. Les sorcières le sont, le peuple l’est. Que crois-tu qu’il nous fera une fois qu’il a aura découvert que nous sommes les monstres de leurs cauchemars ?
Cilanna la rejoignit près de la fenêtre. Ses longs cheveux caressaient presque le sol.
-Comment arrives-tu à le supporter ? Demanda-t-elle finalement d’une voix douce. Je n’arrive plus à accepter le fait que je suis dépossédée de mon corps.
-Je n’y pense pas.
-Alors tu renies ton identité ?
Cette fois, Maleïka se tourna vers sa sœur.
-C’est ça ou me laisser détruire. Cette malédiction vole le quart de ta vie, ne laisse pas le reste t’échapper.
La Reine à longue chevelure fixa le lointain, son bras appuyé sur la poutre au-dessus d’elle.
-J’ai peur, Maleïka. Le peuple commence à se rebeller. Il ne comprend pas pourquoi on met autant de temps à les abattre. J’ai peur qu’ils le découvrent.
L’angoisse. Ce sentiment plus tranchant qu’aucune épée. Des rois plus sages avaient tout perdu pour s’y être abandonné un instant.
-J’ai joué ma dernière carte, déclara Cilanna ses yeux portés sur l’horizon sur un point qu’elle seule voyait. Je leur ai parlé d’un piège mais j’ignore encore lequel.
Maleïka acquiesça, croisa les bras sur sa poitrine.
-Une fois que Freya sera revenue avec ses deux milles hommes, nous les expédierons dans les villes et sécuriserons les grosses routes. Ça nous laissera du temps pour construire ce piège.
Piège subtil et dangereux. Il devrait tromper les foules et non les Agkars. Pourtant, les sœurs ignoraient comment agissaient les loups. Etaient-ils des machines à tuer ou des bêtes pourvues d’intelligence ?
-Je m’en occupe, rétorqua Cilanna. Peut-être trouverai-je une piste dans ces livres.
-Encore une chose. Shagal a dépêché ses troupes. Il souhaite me parler. J’ai peur que ce soit en rapport avec la victoire écrasante de Freya le mois dernier.
-Ce ne serait pas la première fois qu’un roi refuse d’abandonner ses terres à d’autres souverains.
-Dans tes livres, peut-être. Dans la réalité ni moi ni père n’avons eu affaire à ce genre de cas.
Cilanna haussa les épaules.
-Peut-être pour autre chose.
-Non, je ne pense pas. Shagal aime la richesse plus que n’importe quel homme. Je veux que tu sois là quand il arrivera. Seulement toi, pas Chrysentia.
Cilanna hocha la tête. L’enchanteresse haïssait l’homme et celui-ci le lui rendait bien.
-Pourquoi as-tu besoin de moi ? Tu es la Régente et je ne suis d’aucune utilité en politique.
Maleïka lui offrit un sourire las avant de traverser la pièce.
-Je suis celle qui trouve les sanctions et les applique. Toi, tu fais rentrer les hommes dans le rang.
Le visage de la Reine s’assombrit.
-J’espère ne pas en arriver là mais je préfère être en position de force si cette rixe tourne mal.
-Cette discussion va-t-elle être si houleuse ? Demanda Cilanna en tressant ses cheveux.
Les doigts de Maleïka s’enroulèrent autour de la clenche.
-J’ai bien peur que l’avenir de la Reigaa dépende de cette entrevue.
Sa sœur fut la dernière à s’asseoir. Le roi était venu avec une petite escorte : à peine cinq gardes dont deux se tenaient derrière lui ainsi qu’un curieux jeune homme qui fixait le sol et un Homme des Glaces. Maleïka faisait face à Shagal. Le sourire qui tendait son vieux visage ne présageait rien de bon. La Reine se força à décrisper ses muscles, bien que toute la tension s’accumulait dans ses épaules.
-Nous sommes au complet, déclara Maleïka. La séance peut commencer.
Aussitôt deux de ses gardes se placèrent près des portes. Leurs lances croisées empêchaient toute entrée.
-Qu’on ne nous dérange sous aucun prétexte. Souhaiteriez-vous quelque chose, Roi Shagal ?
-Non. Je ne suis pas ici pour votre hospitalité bien que légendaire selon ce que j’ai pu entendre.
Maleïka ne sut s’il s’agissait là d’une pique ou d’un compliment mais sa sœur dut y saisir une offense car elle fronça les sourcils. La Reine décida de passer outre et ignora sa réplique.
-Fort bien. Qu’est-ce que vous amène à Valgur Raal de manière si urgente ?
Le roi croisa ses doigts boudinés sertis de bagues sur la table. Signe de richesse que Maleïka exécrait.
-Votre sœur, Freya, n’est-elle pas ici ?
-Elle rentrera dans peu de temps, répondit laconiquement Maleïka. Mais nous sommes deux Reines sur trois, vous pouvez vous adressez à nous.
Pourquoi tournait-il autour du pot ? Le mot qu’il lui avait fait parvenir la veille stipulait cet entretien de toute urgence et maintenant qu’ils se tenaient l’un face à l’autre, il se permettait de tergiverser.
-Vous avez voulu me voir. Pourquoi ?
-J’ai été humilié par votre sœur. J’exige réparation.
-Humilié ? S’étonna Cilanna.
Maleïka la fit taire d’un regard dur.
-Ma sœur a battu votre armée, il est vrai. Mais elle a respecté les traditions : elle a épargné…
-Les traditions ? Epargner ? Vous utilisez ces mots alors que vous ignorez ce qui se passe dans votre propre pays. Vous appelez traditions que de brûler un homme encore vivant ?
La Reine inclina la tête et interrogea sa sœur du regard. Cette dernière haussa les épaules.
-De quoi parlez-vous ?
Il eut un ricanement et un désagréable frisson remonta le dos de la Reine.
-Votre sœur ne vous a-t-elle pas prévenu ou son coursier s’est-il égaré ? Yshaï, approche.
L’homme des glaces s’approcha, le dos voûté et sa main gauche recouvrant son coude droit. Si la grâce et la prestance étaient les caractéristiques de cette race, celui-ci n’en n’était plus que l’ombre. Lorsqu’Yshaï releva la tête, Maleïka vit une lueur de peur danser dans ses yeux.
-Ne crains rien. Tu es en sécurité, nous ne te ferons aucun mal.
Soudain, ses yeux s’embrasèrent et son visage se durcit.
-Depuis que je suis venu au monde, cracha-t-il avec véhémence, j’ai appris à respecter un code : aucun prisonnier de guerre ne serait mutilé et voici ce que votre sœur m’a fait.
Il découvrit son bras droit et Maleïka s’aperçut avec horreur qu’il n’en n’avait plus.
Oh, Freya… Qu’as-tu fait ?
-Elle m’a tranché le bras. En trois coups. Et ça c’était avant de brûler mon frère encore vivant. Petit bout par petit bout. Elle la brûlé et m’a forcé à porter les os pour les montrer à mon Roi.
-Y avait-il une raison pour un tel châtiment ?
-Une raison ? Et même s’il y en avait une, cela suffirait-il à l’excuser ?
Freya n’agirait pas ainsi sans raison, songea Maleïka. Il a du se passer quelque chose. Quelque chose que le roi ne veut pas nous dire.
-Racontez-nous exactement ce qui s’est passé, ordonna Cilanna qui dût en venir à la même conclusion que sa sœur.
-Je vous ai déjà tout dit, gronda l’homme.
Maleïka leva la main et le fixa durement du regard le mettant au défi de parler.
-Vous nous exposerez votre récit lorsque je le dirai. N’oubliez pas que vous êtes chez moi, sous mon toit.
Elle s’efforçait de peser chacun de ses mots afin de les rendre plus menaçants.
-Vous avez plus de noblesse que votre sœur, Reine Maleïka.
-Cet avertissement vous concerne tout autant.
La rencontre était bien plus houleuse que ne l’avait envisagé la jeune femme.
-Racontez-nous ce qui s’est passé. Quand les guerriers de Freya ont-ils faits prisonniers les vôtres ?
Maleïka fut soulagée que Cilanna prenne la parole et apaise un peu les tensions. Elle savait que sa sœur serait un atout.
-Lorsqu’elle a battu notre armée, votre sœur a fait des derniers survivants ses prisonniers. Deux jours plus tard, Yshaï est réapparu, un bras en moins et avec une caisse contenant les os et quelques bouts de chair de son frère.
-Comment en est-elle arrivée là ? Demanda encore Cilanna en s’adressant à l’elfe cette fois.
-Elle nous a enfermée dans une tente, enchaîné l’un à l’autre comme des bêtes sauvages. Elle ne nous avait pas dit que nous étions surveillés mais nous les entendions. Ils riaient, rouspétaient et buvaient. Une fois qu’ils étaient ivres, nous sommes sortis et avons presque traversé le camp sans que personne ne puisse nous voir. Mais nous nous sommes fait prendre. (Maleïka et Cilanna se consultèrent du regard : l’histoire leur semblait étrange) Votre sœur voulait en faire un exemple. Elle m’a tranché le bras et a brulé mon frère. Lentement.
Maleïka ne savait qu’en penser. Certes, elle connaissait l’amour de sa sœur pour la bouteille mais jamais elle n’avait laissé des prisonniers se crapahuter sur moitié du camp.
-C’est une affaire regrettable mais vous comprenez ma position : je dois d’abord en discuter avec Freya.
-Discuter ? S’insurgea l’homme en haussant le ton. Que vous faut-il de plus ? J’exige réparation.
-Vous aurez vos indemnités, trancha Maleïka.
-Je veux récupérer mes terres, siffla le roi. Ce dût me semble être à la hauteur de votre offense. J’ai une armée qui m’attend dans mon pays. Une armée qui n’attend que mes ordres pour attaquer.
Maleïka ne voyait que trop bien la toile que le roi tentait de tisser. Si elle ne réagissait pas assez vite, la Reigaa entrerait dans une guerre ouverte. Pas maintenant. Pas maintenant alors que nous avons si peu d’hommes.
-Nous avons aussi une armée. Elle vous a vaincu une fois. Elle peut recommencer.
Un rire mauvais secoua sa poitrine.
-Yshaï a entendu que toutes vos forces ont siégé là-bas. Combien étaient-ils ?
-Un peu plus de deux mille, répondit Cilanna.
Maleïka serra si fermement les poignets de son trône que ses phalanges blanchirent. Elle préférait souffrir la rudesse de la morsure du métal contre sa peau plutôt que ne rien faire. Si elle ne parvenait à se contrôler, une gifle pourrait être le début de la fin.
-Deux mille ? Je n’avais avec moi que le tiers de mes hommes. Deux mille aussi.
-Chacun de nos hommes en valent deux des vôtres. C’est pour cela que nous avons triomphé une première fois.
-Bien, bien. Vous avez donc quatre mille hommes alors que je ne dispose pas loin de six mille. Où est le reste ?
Ce fut Cilanna qui répondit.
-Nous avons notre sœur.
Choix dangereux et risqué mais courageux.
-Votre glorieuse sœur ! Mais où avais-je la tête ? La force de Freya est-elle légendaire au point de décimer une armée à elle toute seule ?
Certainement pas, songea Maleïka.
-Ce sont vos terres que vous voulez ? L’interrogea la Reine.
-Mes terres ? Oui, ce sont bien elles que je désire. Mais j’aimerai également que nos deux peuples aient leur mot à dire à propos de cette affaire. Après tout, ce sont toujours nous, les régents qui prenons les décisions. Mais sont-elles les bonnes ? Plaisent-elles à notre peuple ? Vous êtes une bonne reine Maleïka. Et vous aussi Cilanna. Notre but est commun : faire les meilleurs choix possibles.
-Certainement, répondit la jeune femme en ignorant où le roi voulait l’emmener.
-Demandons au peuple de choisir ! Je propose un combat singulier entre nos deux champions. Evidemment, ils ne devront avoir bénéficié d’aucun entraînement chevaleresque pour être qualifiée. Votre sœur est donc éliminée.
-Je ne comprends pas, intervint Cilanna. Vous voulez confier l’avenir de nos deux royaumes à des personnes incapables de se battre ?
Il tapa dans ses mains, à la manière d’un enfant fier de sa bêtise.
-Non. Sélectionnez un paysan un tant soit peu habile, entrainez-le. Des centaines de vies pourront être sauvées.
-Et si je refuse ?
-Une vague de six mille hommes s’abattra sur la Reigaa.
Il nous a acculées et manipulées comme des marionnettes. A quoi servent nos dons si nous ne pouvons nous sortir de ce mauvais pas ?
-Je vous demande une dernière chose, Reines de la Reigaa.
Il sortit une feuille de sa veste.
-Une signature.
-Vous doutez de ma parole ?
-Je préfère avoir des preuves que ne pas en avoir. Nous ne savons jamais de quel côté souffle le vent, n’est-ce pas ?
Maleïka considéra le papier qui glissa jusqu’à elle. Quelques lignes étaient écrites. En dessous, une signature. Il restait de la place pour trois autres.
-Freya ne peut pas signer.
-Vous, vous le pouvez.
Les sœurs se regardèrent. Que pouvaient-elles faire d’autre ? Cilanna prit la plume et griffonna son nom avant de sortir de la salle, sans un regard en arrière.
-Il ne reste que vous. Votre sœur a fait le premier pas.
Les bras de Maleïka restèrent immobiles avant que sa main ne se dirige d’elle-même vers l’encrier. Elle posa son accord sur la feuille.
-Bien, sourit le roi. Cette rencontre aura lieu dans trois mois. D’ici là, j’aimerai vous présenter mon champion.
Le timide jeune homme s’avança et esquissa une révérence.
-C’est un danseur de feu. Choisit à l’unanimité par mon peuple. Et la faveur de ses dames.
-Quand partirez-vous ?
-Maintenant. Nous nous reverrons bien assez tôt.
Shagal se leva et sortit de la salle suivit de ses chevaliers et de son danseur de feu laissant Maleïka seule avec ses doutes.
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