Jim mordait ses lèvres tremblantes. Phil avait entendu des histoires de toutes sortes depuis qu’il était ici. Amour, vengeance, dispute entre amis… Mais jamais il n’avait eu à soigner de blessure de la sorte. Phil prenait tout son temps pour le soigner. La brûlure, bien que superficielle, allait laisser une jolie marque sur l’avant-bras.

Le silence se prolongeait. Sans être psychologue, l’infirmier savait que la posture recroquevillée du jeune homme criait son mal-être. Accompagné d’une nervosité qui le faisait trembler et de quelques reniflements, Jim était au bord des larmes. Posant la main sur l’épaule de Jim qui en sursauta, Phil accrocha son regard et y vit une lueur qu’il reconnut. Jim avait le comportement que lui lorsque, plus jeune, il se faisait embêter ou brutaliser. Ce garçon était une victime. De quoi ? Il ne le savait pas encore. D’une voix calme et posée, Phil demanda :

• De quoi t’ont-ils traité ?

Jim se figea sur son assise, se sentant de plus en plus mal à l’aise. Dans un murmure que Phil ne parvint pas à saisir, il souffla quelques mots avant de laisser rouler sur ses joues de lourdes larmes qui s’écrasèrent sur le carrelage immaculé.

Phil appliqua une compresse et deux bouts de sparadraps pour la tenir. Puis, il lui tendit un bonbon au miel et un chocolat. Le bonbon au miel lui apporterait de la douceur et du sucre dont il aurait besoin, surtout s’il avait manqué son repas comme il le pensait. Le chocolat lui procurerait du réconfort.

• Ils ont pris ton bras et ont mis quelque chose qui sortait du microonde, c’est ça ? interrogea Phil d’une voix rassurante.

Jim hocha la tête, mangeant docilement le chocolat alors que Phil continuait de parler.

• Je vais devoir le reporter. Mais ne t’inquiète pas. Ton prénom ne sera pas cité et c’est uniquement pour sensibiliser les surveillants à être plus vigilant. Mais si tu me dis leurs noms, je me chargerai personnellement d’eux.