chapitre 6
Aujourd’hui, je ne vais pas à la fac. Je suis partie très loin. Tout ça à cause d’une seule personne. Je n’arrive pas à croire qu’un si petit détail puisse nous faire prendre de si grandes décisions. A vrai dire, je ne suis pas sûre de retourner à la fac. Mais je ne peux pas laisser Cléo…
Les cours ne m’intéressent plus tant que ça. C’est dommage, j’allais bientôt avoir mon dernier diplôme. Je peux quand même réussir ma vie sans finir mon master, n’est-ce pas ?
Il fait plutôt chaud, alors j’ai mis un short et un débardeur. Je ne sortirais pas de l’appartement aujourd’hui. Pas besoin d’être jolie.
Alors que je lis tranquillement un livre, quelqu’un sonne à la porte. Mon cœur fait un bond. Est-ce que ça pourrait être lui ? Je me lève doucement et m’approche de la porte. Je regarde dans le judas et voit un visage que je ne connais pas. Ce n’est pas lui. Je peux souffler.
J’ouvre alors la porte.
- Bonjour.
- Bonjour, Sarah Millet, c’est ça ?
- Euh oui. C’est moi.
- J’ai un message pour vous. Tenez.
Je me raidis. Il me tend le papier et je le prends d’une main tremblante. Ça ne peut être que lui.
- Bonne journée !
L’homme s’en va sans remarquer l’écriteau « aidez-moi » au-dessus de mon front. Je referme la porte et déplie le papier.
« Retrouve-moi dans 10 minutes en bas de l’immeuble. On va faire une petite virée toi et moi. »
Il en est hors de question. Je ne partirais pas. Mais il m’a retrouvé. Qu’est-ce que je peux faire ?
***
Peut-être que partir, encore, serait une bonne solution. Fuir ne résout pas tout, mais je ne sais pas quoi faire d’autre.
Quelqu’un sonne une nouvelle fois à la porte. Je regarde encore une fois dans le judas. Ce n’est pas lui. Ma main tremble quand j’ouvre la porte.
- Sarah Millet ?
- Oui ?
- J’ai un mot pour vous.
- Merci…
Lui aussi s’en va s’en remarquer à quel point j’ai besoin d’aide.
« Je sais que tu veux t’enfuir. Laisse tomber Sarah. Je sais où se trouve ta sœur. »
Je ne peux pas partir. Je dois laisser ma sœur en dehors de cette histoire. A tout prix. Alors j’enfile un jean et un t-shirt et je me préparer à sortir. Je dois le voir. C’est la seule façon de mettre fin à cette histoire. Ça ne va pas être si compliqué, n’est-ce pas ? Je le menace de tout dire à la police, et je lui dis de ne plus me chercher. Et tout ira bien.
***
Je suis prête. Enfin je crois. Je descends les escaliers. Je n’ai pas beaucoup d’affaires. Seulement mon téléphone. J’arrive dans l’entrée de l’immeuble et quand je regarde dehors, je le vois. Lui. Il n’a pas changé. Et j’ai toujours envie de vomir en le voyant. Je respire un grand coup et je sors.
- Sarah, bonjour.
- Louis.
- C’est bien, je vois que tu ne m’as pas oublié.
- Tu ne peux pas continuer ton délire comme ça. Arrête.
- Quel délire ma princesse ?
- Tu sais de quoi je parle. Si tu continues de me suivre ou si tu me menaces encore, je dirais tout à la police.
- Oh Sarah, je t’en prie. On sait tous les deux que tu ne veux pas que cette histoire se sache.
- Certes, mais je peux quand même dire qu’un pervers narcissique me suit et me menace depuis longtemps.
- Et à ce moment-là, je publierais la vidéo. Tu t’en souviens, ma princesse ? Non ? Attends, je dois l’avoir sous la main.
- Arrête !
- Bien, alors allons parler en privé si tu ne veux pas que je la mette avec, bien sûr, le son au maximum.
Non, je ne veux pas. Voilà ce que j’aurais dû dire. Mais la peur était trop grande.
- C’est bien ce que je pensais. Allez, viens ma princesse.
Il me fait monter dans une voiture. A l’arrière, il se colle à moi et dis au conducteur de démarrer.
- Où est-ce que tu m’emmènes ?
- Chez moi.
- Comme si t’habitais ici.
- Est-ce que tu aurais déjà oublié l’étendue de la fortune de mes parents ?
Je ne dis plus un mot. Je n’ai plus rien à dire. Je suis même incapable de penser quoi que ce soit.
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