Les heures passèrent en un silence palpable et lourd, sonnant la journée de leurs pas assourdissants, amenant dans le murmure de leurs percussions cet amas sombre recouvrant le ciel, ne laissant que pour guide ces lampes naturelles perdues dans ce vide obscur se nourrissant sans peine d'espoirs et de lumière, et comme pour seule voix le souffle sans vie de ce soleil de nuit

Sacrée journée…

Laissais-je mon corps s'écrouler sur le lit, m’écrasant sans même de réflexion entre ce nuage lourd de douceur rembourrée, et ce cadavre doux d’animal inanimé vers qui, avec un sourire lassé de la journée, je me tournais

Hein ?

Sacrée journée

Tu penses pas ?

Le fis-je glisser contre moi, le serrant délicatement entre mes bras, élargissant mon sourire en sentant la fourrure caressant mon cou, atténuant les peines de la journée en une étreinte par une chose immobile, vide

Pourquoi y penser ?

Faut dormir…

Rêver…

Me tournais-je pour laisser le sommeil m’abattre de ses bras si lourds que j’en sentais le poids comprimer mon corps, mon matelas, par la simple force de sa fatigue et de la mienne, m’emportant dans des rêves si légers qu’ils s’envolaient à chaque souffle

Enfin…

Enfin, dormir…

Enfin en paix

Laissais-je ces histoires tourner autour de moi avec une facilité si ridicule que je n’eus le temps de poser de questions, m’emportant si loin dans cet inconnu brouillard d’imagination que c’en était un labyrinthe de pensées

Quels beaux rêves

Sentais-je ce poids me serrer contre lui de sa douceur calme, m’emportant de plus en plus profondément dans ces abysses de songes à chaque pensée, à chaque battement que mon coeur faisait rythmer avec ces scènes imaginées

Beau rêve…

Me laissais-je tomber de plus en plus dans la pénombre silencieuse de ces écrits sans plume, de ces récits sans encre de mon imagination sans vie, me noyant petit à petit à côté de cet

Ami

Me serrant de plus en plus fort contre lui