Enfant, J’avais peur du noir,

Peur des ténèbres,

Peur du monstre sous le lit, Peur de l’ombre du placard

Enfant, J’avais peur

Peur de l’obscurité sans reflet,

Peur des créatures ignobles qui nous mangeaient

Peur jusqu’à que je rejoigne mon lit

Peur jusqu’à que je rejoigne ma couverture

Effaçant toutes mes terreurs en s'enveloppant dans sa douceur,

Terrassant toutes les abominations en étant à l’intérieur

Enfant, je pensais que Ma Couverture était mon bouclier,

Remparts contre la pénombre,

Armes contre les géants de l’ombre

Défenses contre ces assauts effrayants

Une armure dans laquelle j’étais chevalier

Un univers dans lequel j’étais protégé

Ma Couverture

Me cachant des cauchemars en m'enlaçant,

Me cachant des monstres en me cachant,

De ces ombres en m’enfermant dans ce rideau de douceur

Me rassurant dans cet étreinte de son coeur

Me défendant de ses remparts invincibles

Ma couverture

M’aidait, me noyait dans l’ombre de sa puissance

M’entourant calmement dans cette nappe d’un gentil sombre

M’’enfermant dans cette adorable abysse réchauffante et protectrice

M’enlevant doucement de ce monde de monstres et de créatures indescriptibles

Ma Couverture

M’attrappait, me gardait entre ces bras de pénombre

Ne me laissant comme aide que ses remparts impénétrables

et, comme vue, son abysse infinissable

Ma couverture

Me dévorait de sa mâchoire chauffée de peurs

M’avalait de ses envies de douceur

Ma couverture

M’enfermait en elle, me dévorant de ses crocs légers