Ce qui n’aurait jamais dû arriver…

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Je reprends à nouveau la suite de l’histoire car ça me concerne directement. Je retournai à ma voiture sans voir que j’étais suivie :

« Vous avez fait tomber ça parterre tout à l’heure mademoiselle ! ». Cette voix…. Un frisson me parcouru. J’essayais de retrouver mon téléphone pour appeler à l’aide au cas où.

« Je crois que c’est ça que vous cherchez ! » Dit la voix alors que le bras de son propriétaire me tendait mon téléphone. Je m’en saisis et parti sans rien dire.

« Vous ne savez pas dire merci ?

_Je n’ai rien à faire avec vous Robin, laissez-moi tranquille…

_Je vois qu’on vous a parlé de moi.

_Avec horreur oui, dis-je en me retournant, pourquoi vous continuer à lui faire du mal à tout prix ? Vous n’avez donc rien à faire de votre vie ?

_Elle m’a rendu fol amoureux d’elle, et maintenant que je suis attaché, je devrais me contenter d’être juste un vieux souvenir gênant ?

_Vous êtes un grand malade. Vous l’avez harcelé et malmené toute sa vie !

_C’est ce qu’elle vous a dit ? Elle vous a dit qu’elle venait chez moi dès qu’elle se disputait avec ses parents ? Elle vous a dit aussi que j’étais son confident ? Elle vous a dit qu’elle me sautait dans les bras dès qu’elle me voyait ? Elle vous a dit qu’elle m’avait embrassé un soir ? Alors que je la raccompagnais chez elle, sur le seuil de la porte de ses parents. Elle m’a volé un baiser. Je ne voulais pas tout ça. Mais elle est très forte pour se faire aimer. Elle vous a dit que je la faisais souffrir ?

_Vous me répugner.

_Elle cherchait toujours après moi, j’ai longtemps résisté. Un matin, alors que je lui ai avoué le trouble qu’elle provoquait en moi, elle a piétiné mon cœur. J’ai cru qu’elle avait juste peur. Elle n’avait jamais connu d’homme avant. Je l’ai serré contre moi. Elle n’a pas reculé tout de suite. J’ai essayé de l’embrasser elle m’a rendu timidement ce baiser. Son regard s’est posé sur moi et me disait qu’elle voulait plus. Quand j’ai voulu aller plus loin, elle m’a repoussé violemment. Je n’ai pas insisté. Je lui ai dit que je comprenais ce qu’elle vivait. Que je respectais. Mais que je l’aimais toujours.

_Elle n’avait que 15 ans ! Vous aviez plus du double de son âge ! Vous êtes écœurant à vouloir la faire passer pour la petite allumeuse de service ! Vous saviez très bien ce que vous faisiez.

_Oh non je ne savais plus, elle, par contre savait très bien. Elle s’est servie de moi pour sortir de chez ses parents. Elle passait même des week-ends entiers avec moi à se pavaner sous mes yeux. Je pensais vraiment que c’était de l’amour. Mais elle est juste égoïste. Mon amour la rendait extatique. Je croyais voir en elle la même chose mais elle m’a repoussé.

_C’est un juste retour à la réalité.

_La réalité, elle ne sait même pas ce que c’est. On ne peut pas jouer avec les sentiments des autres éternellement sans se brûler également. Je veux qu’elle paie. Je veux qu’elle vive le même tourment qui me suit jour et nuit.

_Vous vous écoutez parler ? Vous vous rendez compte à quel point ce que vous dites est complètement dénué de sens ? Ça vous avancerait à quoi de faire du mal à cette femme qui est bien loin de la gamine qui aurait apparemment joué avec vos sentiments si je suis votre raisonnement ?

_Je ne fais pas ça que pour moi, qui sait combien de cœur elle va meurtrir encore afin d’étancher sa soif de souffrance ?

_Et vous, combien de temps comptez-vous essayer de la faire souffrir avant de vous rendre compte que vous êtes le seul à vous rendre malade ?

_Je ne suis pas malade ! » Cria-t-il.

Ses yeux s’injectèrent de sang. J’avais peur qu’il ne bondisse sur moi et ne me fasse du mal. Je fis un tour rapide du parking des yeux pour voir s’il y avait quelqu’un. J’aperçus une famille qui s’avançait vers nous. Je décidai de les héler pour attirer leur attention. Robin sembla déstabilisé et se retourna sur eux. Il retrouva ses esprits et s’en alla en vociférant qu’il n’en resterait pas là.

La famille s’approcha de moi et après avoir croisé Robin complètement furieux, ils me demandèrent si tout allait bien. Je leur dis que l’homme qu’ils ont vu m’avait menacé. Le père de famille se décida à prévenir la sécurité de l’aéroport. Il décida ensuite de me suivre jusque chez moi en voiture pour s’assurer qu’il ne m’arriverait rien.

Arrivé devant chez moi, je les remerciais chaleureusement de ce qu’ils venaient de faire. Ils m’avaient vraiment sauvé. Ils attendirent que je sois rentré dans la maison pour redémarrer. Une fois à l’intérieur, j’appelai Gaëtan :

« Allô ? Gaëtan ?

_Ouais, salut, ça va ?

_Pas vraiment non, je pourrais dormir chez toi… Pendant les deux semaines à venir ?

_Pourquoi ? Je croyais que tu ne pouvais pas me supporter plus de deux jours d’affilés.

_Tu sais bien que c’est faux, j’étais énervée quand je t’ai dit ça…

_J’ai un minuscule appartement, on risque de se marcher dessus. Tu ne vas pas me supporter longtemps…

_Alors viens ici, Raphaëlle est absente en ce moment, tu prendras ma chambre et moi la sienne si vraiment ça ne va pas !

_Tu es bien décidée à nous voir vivre ensemble… Que se passe-t-il ?

_Viens d’abord, je te raconte ensuite… ».

Il arriva une heure après. Je lui sautai au cou heureuse comme jamais de le revoir.

« Wahou, mais il s’est passé quelque chose de grave ce n’est pas possible ! S’exclama-t-il surpris,

_C’est Raphaëlle… sanglotais-je,

_Laisse-moi deviner, elle t’a laissé en plan c’est ça ? Elle a disparu de la circulation et t’as laissé le loyer, les factures et… Ses chats apparemment ! Fit-il en regardant Amélie passer derrière Miraz,

_Pas du tout, elle ne ferait jamais ça !

_En attendant, je ne la vois nulle-part !

_Arrête tes bêtises et rentre ! Elle va bien. C’est juste que… Je t’ai déjà parlé de Robin ?

_Ouais le fou qui la poursuivait partout… ça ne m’étonne pas qu’elle attire ce genre de mec.

_Même quand elle n’est pas là tu ne peux pas t’empêcher d’être méchant avec elle…

_Je ne la porte pas dans mon cœur…

_Bref, j’ai accompagné Raph à l’aéroport cet après-midi et…

_Pourquoi ?!

_Elle est partie à Antananarivo.

_Quoi ?! C’est où ça ?! Pourquoi ?!

_J’en sais rien, elle m’a parlé d’une retraite bizarre…

_Et tu l’as cru ? Tu vois quand je disais qu’elle allait te planter…

_Gaëtan !!

Il soupira.

_J’ai vu Robin devant chez nous. Il m’a suivi jusqu’à l’aéroport. Il m’a menacé. Il lui en veut à mort.

_Je le comprends…

Je me mis à pleurer à chaudes larmes. Gaëtan me prit dans ses bras tout penaud qu’il était :

« Excuse-moi Miraz… Je n’avais pas compris que les choses étaient si grave… Je peux faire quoi pour t’aider ?

_Reste avec moi jusqu’à son retour s’il te plaît. J’ai peur. Et quand elle reviendra, accompagne-moi la récupérer.

_S’il le faut vraiment… ».

Je savais que Gaëtan n’était pas un si mauvais garçon que ça dans le fond. Il n’avait rien d’un coureur de jupon et m’aidait tant qu’il pouvait, en rechignant souvent, mais il m’aidait. Il n’était juste pas vraiment heureux dans sa vie. Comme moi, il n’avait pas eu une bonne structure familiale, ne savait pas ce qu’était un vrai couple et avait toujours le chic pour se trouver des emplois insupportables qu’il finissait par quitter.

Je savais qu’il m’aimait, sinon quel intérêt aurait-il à rester avec une femme qui ne voulait rien construire avec lui et qui préférait continuer à vivre avec sa colocataire ? Je crois d’ailleurs qu’il était légèrement jaloux de Raphaëlle pour ça et c’est pourquoi ils s’entendaient si mal. Chacun voulait me garder dans sa vie et voyait l’autre comme un ennemi.

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