Le duel commença. Comme convenu, aucun des deux adversaires n'avait d'armure. Roderick attendit nerveusement qu'Harry le charge, telle la brute qu'il était. Mais, étonnement, il n'en fit rien. Ils commencèrent à tourner en cercle, chacun attendant l'assaut de l'autre. Les spectateurs commençaient à s'impatienter, et la tension était palpable. La pointe de la rapière de Roderick frottait le sol, impatiente.
Alors, comme pour répondre aux exclamations silencieuses de la foule, Harry se précipita vers son ennemi, levant sa lourde masse au-dessus de sa tête. Roderick l'esquiva aisément en sautant sur le côté, et contre-attaqua aussitôt par un coup d'estoc vers le coeur de son adversaire. Mais ce dernier ne manquait pas de réflexes, et ses muscles puissants le firent bondir en arrière avec une rapidité surprenante pour un tel colosse. Il souleva à nouveau sa masse qu'il envoya vers le visage de Roderick, qui se baissa pour l'esquiver. Profitant de l'ouverture, il se jeta sur son rival, le saisit au niveau de la ceinture et le jeta à terre.
Harry lâcha son arme sous l'effet de la surprise et Roderick roula plus loin, emporté par son élan. Légèrement étourdi, il tituba en tentant de se relever. Au même moment, le colosse grogna en cherchant son arme. Roderick, qui se trouvait dans son dos, attendit qu'il la ramasse et se relève avant son prochain assaut. Ils se jetèrent à nouveau dans le combat, attaquant, esquivant, attendant. Et enfin, une ouverture se présenta : Harry leva à nouveau sa masse qu'il abattit avec tant de violence qu'il fendit le sol et coinça son arme. Roderick esquiva à nouveau d'un bond de côté, puis donna un autre coup d'estoc de manière à taillader la jambe de son ennemi. Ce dernier hurla, jura, et tomba à genoux en lâchant son arme, qui resta plantée dans le sol.
Roderick se plaça devant lui et pointa son arme sur son coeur. L'autre implora sa pitié. Pour Roderick, l'affront était déjà lavé. Était-il vraiment nécessaire d'aller plus loin ? Son honneur lui cria de s'arrêter et d'épargner la vie de cet homme. Alors, il rengaina sa rapière et, sous les protestations ou les applaudissements de la foule, il tendit la main vers Harry pour l'aider à se relever.
-Ce fut un beau combat.