Prologue : Chaos
Tout n'est que chaos. Le noir nous entoure et le silence n'en est que plus perçant. Mon regard se tourne automatiquement vers Riley, mais à côté de moi ne se trouvent que les ténèbres. Je peux seulement entendre sa respiration haletante.
— Riley, tout va bien ? Tu es blessé ?
Mon dieu, ma voix est méconnaissable. Ma gorge est sèche et mes cordes vocales sont usées d'avoir crié. Quelques secondes passent avant d'entendre sa réponse.
— Oui, ça va aller. Enfin, je crois...
Sa voix ne ressemble en rien à celle que je connais. Le son est plus proche du murmure et du léger chuchotement.
— Et toi ?
Que puis-je lui répondre ? Une douleur profonde irradie ma jambe. Ma gorge, quant à elle, brûle d'avoir inhalé trop longtemps ces nuages de poussière. Je finis par lui déclarer :
— J'ai connu mieux. Mais je vais m'en sortir. Enfin je crois.
Cependant, je ne peux m'empêcher de penser qu'être en vie relève du miracle. Mais même les miracles ont une date de péremption. Et celle-ci approche à grands pas. En effet, si le générateur ne redémarre pas très prochainement, l'oxygène commencera à manquer et nous mourrons tous d'asphyxie. Ou bien s'il redémarre, les dégâts occasionnés pourraient nous être fatals et le vaisseau finirait par partir à la dérive dans l'espace. Des options qui ne laissent pas une grande place à l'espoir.
D'un seul coup, les lumières des sorties s'allument. Au moins, le générateur de secours semble tenir. Mes yeux peuvent se poser sur le visage de mon ami. Mais rien ne m'avait préparé à voir tout ça : le noir laisse place au rouge. Un filet de sang coule du haut de son nez. Je peux voir une plaie profonde, bien entaillée presque parfaite.
Mais ce sont les yeux de Riley qui me ramènent à notre terrible situation. Lui, si chaleureux, si propice à la bêtise et aux taquineries, est d'humeur sombre. Ses yeux ne sont que peur. Dans les miens que peut-il voir ? De la peine, de la panique, de la résignation ? J'aimerais qu'il y voie du courage. Mais c'est attendre un autre miracle, et à ce stade cela relève de l'impossible.
— Ali... Où sont les autres ? me demande-t-il, paniqué.
— J'espère dans ce monde-ci, Riley. Je l'espère... Une larme coule le long de ma joue. Mes pensées me ramène à LUI. Si c'est pour nous l'heure de mourir, j'aurais voulu qu'il soit là avec moi...
Annotations
Versions