Conseil n°3: Ne pas se laisser impressionner
Ce que je vais décrire maintenant est une illustration de mon second conseil : ne pas se laisser impressionner, tout le monde à une faille :
Je me débattais de toutes mes forces alors que l’on me ceinturait. Dans ma tentative de me débattre j’arrachais ce qui me semblait être un masque. L’homme hurla et s’effondra alors au sol en convulsant. Je regardais mes mains, elles étaient pleines d’une sorte de crème translucide gluante.
Tout à coup, j’entendis le bruit d’une voiture. Elle fonça sur nous, achevant au passage mon assaillant et déstabilisant un autre ridé. La portière s’ouvrit et une femme me cria de monter. Je ne pouvais pas abandonner Mathis mais je dû me rendre à l’évidence qu’il était prit : deux ridés le tenaient fermement et l’entrainaient déjà dans la lumière. Puis, plus rien. Tout était redevenu calme.
La femme dans la voiture me répéta de monter. Je m’exécutais, sous le choc d’avoir vu Mathis disparaitre. Si j’étais en vie c’était grâce à lui et là, il se faisait prendre.
— On peut dire que j’arrive à pic, tu l’as échappé bel.
Je restais muet.
— On va chez moi, on sera à l’abri pour le moment. Tu as intérêt à te reprendre, ça n’est que le début petit.
Elle devait avoir quarante cinq ans ou pas loin.
— Je les avais prévenus pourtant mais personne ne m’a écouté. Cette fois-ci, faut pas se laisser faire. Pense à bien te laver les mains, le Respirium ça pue.
Je la regardais d’un air interloqué. Elle souri.
— C’est comme cela que j’appelle la crème sur leur visage. Ils se l’applique et quand ça durcie, ça agit comme un masque à oxygène. Ils n’aiment pas trop votre atmosphère. En l’enlevant, tu l’as rendue molle à nouveau…Et ça pue. Je crois même que ça peut attaquer ta peau.
Elle me regarda en rigolant alors que je fixais mes mains avec horreur.
— Mais non petit, je rigole. En tout cas maintenant tu sais comment les tuer si ça se reproduit ou plutôt…quand ça se reproduira.
Elle arrêta sa voiture dans la petite allée d’une ville voisine et nous sommes entrés dans une maison moderne. Mes mains lavées, je pu découvrir son salon, remplit d’objets que je n’avais jamais vu à l’exception de l’arme en forme de disque. Presque instinctivement je me jetais sur la télévision pour l’allumer et je constatais que la capitale était aussi attaquée. Des images d’hommes et de femmes courant dans tous les sens. À l’écran je vis aussi apparaitre à travers ces trous de lumière des sortes de drones de forme rectangulaire, comme une boite Tupperware qui déversait quelque chose dans le ciel.
«Nous sommes débordés» fût la dernière chose que j’entendis avant que tout ne s’éteigne.
— Ils utilisent du graphite, classique mais efficace pour semer la panique. Ca créé des courts circuits. La panne ne durera pas mais la peur sera déjà installée dans la population, lança la femme, presque blasée.
— Vous êtes qui au juste ? me risquais-je. Comment savez-vous cela ?
— Il parle ! Je m’appelle Vilak et je le sais car je l’ai vécu...Dans ma dimension.
— Votre ? Quoi !?
— Oui. Je me suis réfugié ici pensant être en paix mais lorsque le dérèglement climatique s’est accru en même temps que les disparitions, j’ai compris.
— Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? la pressais-je.
C’est à cet instant que j’entendis parler pour la première fois sérieusement d’autres dimensions et de ceux qui avaient pollué leur environnement au point d’être quasiment tous devenus stérile. Leur population n’avait cessée de diminuer jusqu’à passer sous le million. Cela ne les avait pas empêché de garder leur technologie et plutôt que de s’en servir pour améliorer leur habitat, ils s’en étaient d’abord servis pour allonger leur temps de vie et ensuite passer d’une dimension à l’autre. Cela créa des conflits entre eux car certains souhaitaient que leurs connaissances servent justement à créer de nouvelles vies.
Après des années de combats, il fut décidé que deux cités seraient crées à l’opposé l’une de l’autre dans ce monde. Celle de ceux créant de nouvelles vies et celle des ridés qui continueraient à prolonger la leur.
Ai-je besoin de préciser comment ils font cela ? J’imagine que tu le sais déjà mais bon, pour être sur : ils s’injectent du sang de jeunes. Cela régénère leur cellule. Pour éviter une nouvelle guerre, ils ne voulaient pas prendre les enfants de l’autre cité, alors ils ont décidé d’aller dans d’autres dimensions. Vilak le savait car elle avait été enlevé enfant mais avait réussit à s’enfuir en emportant plusieurs objets, dont un bélier et une ponceuse. Elle savait aussi ce qui allait se produire car les ridés avaient détruit entièrement les habitants de sa dimension, pour être certains de n’avoir aucunes représailles un jour. Et puis aussi, simplement parce qu’ils le pouvaient.
— Ils m’ont gardé en vie plus longtemps que les autres car je peux respirer dans ma dimension et la leur, ils voulaient savoir pourquoi et s’en servir ensuite, m’avait –elle expliqué.
— Ils vont tous nous détruire alors et enlever les enfants ? Mais il doit y avoir un moyen de les empêcher !
— Le seul moyen serait de détruire leur source d’énergie, celle qui alimente les béliers et qui se trouve dans leur dimension. Les premières fois, ils ne peuvent rester qu’environ cinq minutes avant que leur porte ne se referme mais plus ils viennent, plus ils restent longtemps.
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