oxane. Reveil
Le son de voix mêlées parvient à mes oreilles formant un brouhaha incompréhensible. Où suis-je ? Je me laisse guider par les vibration de cet accent latino si prononcé. J’ai l’impression que ma tête est plongée dans l’eau. Les sons sourd et étouffés me parviennent par bribes incompréhensibles. Le couloir est blanc. Le sol, le plafond et les murs tout est si lumineux qu’une intense migraine me prend de court et me force à fermer les yeux. J’avance à taton dans l’obscurité suivant la voix qui à chaque pas s'accroît jusqu’à devenir un cris puissant qui me vrille les tympans. Je fonce dans un mur et ouvre les yeux. Je suis devant une porte, elle aussi d’une blancheur éclatante. Je ne sais pas qui a imaginé cet intérieur étincelant mais celui-ci devait être un inconditionnel de la propreté. J’ouvre la porte avec un certain sentiment d'appréhension. C’est ridicule. J’avance d’un pas, de deux et… je tombe. La chute me semble durer une éternité. Mon esprit ne s’habitue pas aux changements brusques et incessants des variations de luminosité depuis mon réveil. J’en viens à attendre l’impact. J'évalue approximativement la distance parcourue pour savoir la vitesse que mon corps est en train d’atteindre en ce moment même. Cela fait environ trois mille mètres que je chute ce qui veut dire qu’en utilisant la formule qui affirme qu' un corps tombant sans vitesse atteint la vitesse correspondant à la racine carré du double du produit gravité plus hauteur on obtient une vitesse qui frôle les deux cent cinquante kilomètres heure. Une vitesse qui devrait mettre un corps humain à l’épreuve. Cependant ma respiration est calme et mes membres ne sont pas sous le règne de la pression. Je lâche prise et me laisse porter par la douceur de la chute. C’est agréable. L’air parcourt mes cheveux et caresse mon visage. Je ferme les paupières.
Quand j’ouvre enfin les yeux des dizaines de visages inquiets sont penchés à mon chevet. La peur monte jusqu’à atteindre son pic. Mes jambes s’activent d’elles même. L’étrange mélange de mon esprit terrorisé et de ses membres tétanisés m'empêche de réfléchir. Je couvre mon visage de la couverture posée sur mon corps de pierre. Je me rends bien compte de l’absurdité de mon réflexe mais l’apaisement provoqué par celui-ci m'empêche de baisser cette armure de coton. Je n’aime pas les humains. Encore moins les adultes. Sales, brusques et violents sont les seuls mots qui me viennent à l’esprit. Je ne suis pas comme eux. Je ne dois pas m’en approcher de trop. Ils sont trop près, ils sont malades et ils vont me contaminer. Je dois sortir tout de suite. Ma respiration s'accélère de plus en plus et mes pensées se brouillent.
gå vekk! gå vekk!
J’entends des bruits sourds dehors, je ne vois pas mes tous mes sens sont aux aguets.. Verveine, camomille une pointe de ces produits qu’il dépose sur leurs seconde peau. Sûrement un spécimen feminin. Un lourd parfum artificiel cachant les effluves de la sueur; un homme. Aucun doute. Ils sont donc deux. Je prends le morceau de laine entre mes doigts et le baisse à la hauteur de mes yeux afin d’entrevoir leurs visages. Mon nez reste couvert. Mieux vaut prendre ses précautions. Eux aussi ne sont pas très rassurés. Leurs pupilles dilatées et leurs muscles tendus sont près à bondir. Je regarde furtivement autour de moi. Je suis dans un de ces couchages que l'on me propose depuis que j’ai été emmené. Ce n’est pas désagréable je l’avoue. Surement une des seule belle découverte de ce voyage forcé. Tout est tapissé de pierres plates et d’un blanc immaculé. Les renfoncements dans les murs sont recouverts de flacons remplis de mixture douteuses.
Oxane ?”
Je me retourne à l’évocation de mon prénom. Là, une femme me fixe, cette femme. Je me souviens enfin, les souvenirs ressurgissent un à un en submergeant mon intellect de mille en une image. Emma, cette femme qui s’est occupé de moi. Enfin façon de parler, ses capacité sont encore à prouver mais elle ne m’a ni tuée, ni trappé comme tant d'autres avant elle. Les palpitations de mon cœur s’atténuent doucement. Ses mains exposées vers moi montrent son retrait.
N’ai pas peur. Je vais m’avancer doucement afin de vérifier tes blessures. Maintenant que tu es réveillée, l'examen sera plus aisé.
Je la laisse s’approcher toujours cachée derrière ma couverture qui m’apporte ce semblant de sécurité.
Je vais devoir retirer la couverture. Je ne vois rien ainsi.
Mes mains agrippées au morceau de tissu n’en démordent pas. Emma retire finalement la couverture de mes jambes, la laissant ainsi coincée entre mes paumes. Je la sens retirer quelque chose de mes jambes. La douleur m’arrache une plainte étouffée. Je retiens mes cris. Ça me pique les cuisses, ça me brûle les mollets. Soudain, la douleur s’évapore laissant place à de faibles démangeaisons. Mes muscles tantôt crispés se détendent . Je trouve enfin le courage de regarder mon corps. Mon torse et bras bandés dans un tissu blancs suintent et laissent entrevoir un liquide jaunâtre s'échappant des pansements. Mes jambes quant à elles sont maintenues dans une attelle les clouant au lit. Je comprends la raison de mon immobilité. Les effets de l’adrénaline dissipant la douleur s'atténuent. Mon dos laciné par spectre me brûle d’une force inimaginable et ma gorge irritée me gratte. Emma m’apporte un verre d’eau et le porte à mes lèvres.
Je peux boire vous savez.
Instinctivement mon esprit prend le langage. Je ne pourrais dire dans quelle contrée je me trouve. Mes réflexes ont été formaté. Discrétion, camouflage, dissimulation. La devise de mon peuple. L’infirmière me tend le verre d’eau et je l'engloutit d’une seule gorgée. Ma gorge me brûle. Un grognement sur ma gauche attire mon attention. Je me retourne et vois ce jeune garçon. Il m’intrigue toujours autant. Ses cheveux flamboyants tantôt coiffés en de jolies boucles indomptables sont à présent collé par la sueur à son visage. Il ouvre un œil; puis deux. 'll observe. Il scrute, arrêtant son regard sur les moindre recoins de la pièce. Enfin je comprends. Il analyse les portes de sorties. Les moindre objets pouvant servir d’arme. Nous avons beau ne pas nous connaître, je lis dans chacuns de ses gestes. Nous sommes à la fois égaux et tellement différents. Je sens en lui quelque chose de sauvage. Nous voyons, nous sentons les mêmes choses ; Seulement, nous ne réagissons pas de la même manière. Deux points de vue valent mieux qu’un. Les pièces d’un nouveau plan s'emboîtent. Emma est déjà penchée à son chevet. Son visage brûlé est comme figé. Il voudrait exprimer quelque chose; seulement son corps figé sous les couches lui en empêche.
Pouvez-vous nous laisser un instant s’il vous plaît ?
L'infirmière n’ose pas contredire ma demande et s’éloigne dans la pièce voisine.
Dis. Arrête de faire semblant. Je le vois. Tu n’es pas discret tu sais.
J’avoue. Tu m’as eu
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