Le silence était oppressant, seulement troublé par le bruit de leur propre respiration. Les amis de Jérôme avançaient prudemment, scrutant chaque ombre, chaque recoin. La lumière de leurs lampes de poche semblait se faire avaler par l'obscurité, comme si l'atelier lui-même refusait de révéler ses secrets.

Ils trouvèrent des traces de pas, fraîches, marquées dans la poussière épaisse du sol. Les empreintes menaient à une porte dérobée qu'ils n'avaient jamais remarquée auparavant. Avec une appréhension croissante, ils ouvrirent la porte qui grinça sinistrement, révélant un escalier en colimaçon plongeant dans les entrailles de la terre.

Descendant avec hésitation, ils arrivèrent dans une cave voûtée où l'air était chargé d'une odeur métallique. Des chandelles éparpillées projetaient des ombres dansantes sur les murs de pierre. Au centre de la pièce, un autel improvisé, et sur celui-ci, le panneau de Jérôme, achevé.

C'était une œuvre macabre, composée d'objets personnels appartenant à des disparus de la ville, chacun marqué d'un symbole étrange. Un frisson parcourut l'échine des amis lorsqu'ils réalisèrent que le panneau était une sorte de tableau de chasse, et que chaque objet représentait une victime.

Soudain, un murmure se fit entendre, une voix qui semblait venir des murs eux-mêmes. Ils se retournèrent d'un bloc vers la source du son et là, dans l'ombre, les yeux brillants d'une folie insondable, se tenait Jérôme. Il n'était plus l'ami qu'ils connaissaient, mais le tueur qui avait terrorisé la ville, caché derrière le masque d'un artiste torturé.

Avant qu'ils ne puissent crier ou s'enfuir, Jérôme s'avança vers eux, un sourire terrifiant étirant ses lèvres. "Bienvenue à ma galerie," dit-il d'une voix douce qui contrastait avec la lueur meurtrière dans ses yeux. "Vous êtes les derniers à compléter ma collection."