Les bougies vacillèrent comme si un souffle glacé avait traversé la pièce. Les amis de Jérôme, paralysés par la terreur, ne pouvaient détacher leur regard de l'homme qu'ils avaient autrefois connu. Jérôme s'approcha de l'autel, ses mains caressant les objets avec une affection perverse.

"Chaque pièce est essentielle," murmura-t-il. "Chaque âme m'aide à tisser le voile entre ce monde et l'au-delà." Il se tourna vers eux, son visage éclairé par la lueur des chandelles, révélant des marques rituelles gravées dans sa chair.

Derrière lui, les ombres semblaient s'animer, prenant la forme des disparus, leurs visages déformés par la souffrance. Les amis reculèrent, horrifiés, alors que les spectres murmuraient des supplications inaudibles. Jérôme éclata d'un rire sans joie. "Vous ne comprenez pas, n'est-ce pas ? Vous faites tous partie du grand dessein."

Il leva les bras et les ombres convergèrent vers lui, s'enroulant autour de son corps comme des serpents. "Avec votre aide, je vais ouvrir la porte et libérer ce qui a été enfermé depuis trop longtemps." Les murs de la cave commencèrent à suinter d'une substance noire, épaisse, pulsant au rythme d'un cœur invisible.

Les amis, réalisant que leur fin était proche, se jetèrent vers l'escalier, mais leurs mouvements étaient lents, comme s'ils luttaient contre une marée invisible. Jérôme les suivit, un couteau rituel à la main, sa lame luisant d'une lumière malveillante.

"Ne résistez pas," susurra-t-il. "L'obscurité est une délivrance, pas une fin." Alors qu'ils atteignaient l'escalier, l'un d'eux trébucha, tombant face contre terre. Les autres se retournèrent juste à temps pour voir Jérôme se pencher sur leur ami, le couteau prêt à plonger.

Un cri déchirant s'éleva, résonnant dans la cave, alors que la lame s'abattait. Les bougies s'éteignirent subitement, plongeant la cave dans une obscurité totale. Quand la lumière revint, il ne restait de Jérôme qu'une silhouette s'éloignant dans les ténèbres, et de ses amis, rien que le silence et l'absence.