IV

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Homo !!
Jamais il ne se serait attribué ce terme. On ne disait, d'ailleurs, pas cela au collège : homosexuel !! Non, on disait « tapette, pédé. » C'était insultant, dévalorisant, excluant. On n'aimait pas en faire partie.
Mais au fond, à l'époque, il n'avait pas une idée claire de ce que cela recouvrait, Quels étaient les comportements qui lui auraient valu cette appellation ? Il ignorait comment on le « devenait » et surtout en quoi cela consistait réellement. D'ailleurs il ne faisait pas un lien entre ces deux mots : homo / pédé. Il était aussi peu au fait du premier terme que du second.


Un jour on avait dû lui dire que les homos s'enc….. Cette étrangeté n'avait trouvé aucun écho en lui, seul du dégoût et de l'incompréhension. Pour lui, cette condition se résumait aux actes qu'elle posait.


Bien sûr il n'était pas insensible au physique des garçons. Mais ce besoin n'avait pas pris sens pour lui. Il semblait manquer du cadre mental dans lequel il aurait pu insérer cette particularité. Il admirait les corps masculins, c'était ainsi et il ne s’interrogeait pas sur le sens que cela avait ou sur l’origine de cet intérêt. Il ne portait aucun jugement sur cela. N'avait aucune honte.
Il savait seulement qu'au détour d'une lecture, certains mots, certaines gravures, provoquaient de l'émoi. Il allait même jusqu'à les rechercher au fil des pages. Mais ne faisait aucun rapprochement entre cette émotion et le qualificatif infamant.


***



De l’affection entre hommes il n'avait jamais entendu parler Qui lui aurait dit que c'était une certain forme d’amour qui se manifestait dans ce rapprochement physique ?


Il ignorait le besoin qu'il avait d'une relation profonde avec un homme, du besoin d'être en contact avec une force d'homme; du besoin d'intimité physique, à la limite de la dissolution, avec un autre corps identique au sien; de se partager entre des bras puissants, de faire du mâle le confident de ses états d'âme.

Des contacts physiques avec son père il n'avait pas souvenir. S'être assis sur ses genoux pour écouter une histoire, ou se faire consoler de la méchanceté de ses camarades, être porté sur les épaules ou sur le dos comme un fier chevalier, s'empoigner en des combats fictifs, non rien de cela n'était présent dans son esprit.


L'amour pour un homme n'était concevable que comme amour filial, le réel amour c'était pour une femme qu'on devait l'éprouver !


Formaté par son éducation, pour lui, l'avenir ne pouvait être qu’hétéro ou célibataire.


Cependant l'attirance était forte pour ces corps d'homme dénudés. Il ne se l'expliquait pas, ce besoin était là et devenait entêtant.


Il céda … En route vers les hommes !

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