VI

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Entré dans ce bar d'une rue gay de la capitale, je m'étais attablé près de la porte, pensant avoir un œil sur les hommes dès leur entrée.


L'endroit était calme, une petite musique en arrière fond.


Deux hommes semblant être assez proches discutaient à la table près de moi.

Plus loin un homme plus âgé, seul à sa table.


Chaque nouvel arrivant allait saluer le barman en lui tendant une poignée de main ou en l'embrassant.

La convivialité des gens qui se connaissent.

J'étais déjà installé depuis un certain temps et je n'avais pas encore vu beaucoup de monde, quand, avalant une gorgée de bière, je tournais mon regard vers le bar. Je le vis.

Je ne l'avais pourtant pas aperçu avant.


Assis sur la chaise haute, il sirotait un coca. Il prenait son temps et ne semblait pas attendre quelqu'un.

Je lui donnais entre vingt et vingt-cinq ans.


Je quittai ma table et allai m'accouder au bar, pas trop loin de lui, à une position d'où je pourrais l'observer.

Je me mis, timidement, à le dévisager. J'avais beau savoir dans quel endroit je me trouvais, je n'avais pas l'habitude d'examiner les hommes en face.


Il avait les cheveux bruns. A cette distance, je ne pouvais voir la couleur de ses yeux. Ses lèvres, parfaitement dessinées, formaient une double arcade.

Perdu dans ses pensées, il ne s’apercevait pas de mon manège. Les manches de sa chemise bleue étaient retroussées et le premier bouton ouvert.


Mes yeux se focalisèrent sur l'échancrure, je voulais savoir s'il était imberbe et, surtout, si sa peau était mate, bronzée.

Je commençais à ressentir une petite excitation.

Je voulais en voir davantage et changeai de place.


Il était svelte. Son torse formait un parfait triangle. Je me mis à imaginer ce torse, ces pectoraux et ces abdominaux. J'aurais aimé, glissant ma main dans sa chemise, découvrir des petits tétons et les collines de son ventre.

Je n'avais jamais eu de contact avec des corps que j'aurais fantasmés.


Je devais entreprendre quelque chose, imaginer et créer le contact.


Le barman me fit sortir de mes pensées en me demandant si je voulais renouveler ma commande.


Comment fait-on pour montrer que l'on porte un intérêt au physique d'un homme ?


Je m'imaginais la situation, la réaction du garçon.

D'ailleurs je ne savais même pas la langue qu’il parlait !


J'eus peur de me sentir ridicule, tels ces moments où je devais montrer mon savoir devant les autres. Peur de son rejet aussi, si pas de son agressivité. Après tout je ne savais pas pourquoi il était là.


Et puis, m'apprécierait il , étais je désirable pour lui ?

Je me décourageai … et m'en allai

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