https://youtu.be/0mFTXdz1lMY?si=9C71TfDj4ht9-xYb

Douces et brutales sont ces heures de mélancolie,

celles qui abritent mes secrets, mes non-dits.

Ni eau salée, ni prières,

juste mon coeur qui fait son inventaire.

Il y a des morceaux de moi, de eux, de nous ;

du dernier, la peur du prochain,

et la promesse de mon coeur brisé au petit matin.

J'expulse celle que je ne serai jamais,

vomis celle que j'ai été,

menace celle que je suis.

La lutte est épuisante.

Les coups ont cessé,

mais mon âme en sent encore la douleur cuisante.

Je tourne en rond dans l'obscurité,

maudis mon absurdité,

celle de n'avoir aimé que des hommes incapables de me rendre la pareille,

me prouvant, ainsi, que je n'ai rien qui en vaille la peine.

On passe sa vie à chercher l'amour dit-on,

mais que vaut un homme quand j'ai besoin d'un père ?

Qu'ai-je à offrir au milieu de ces douleurs qui me malmènent ?

J'ai offert mon amour, alors que son concept m'était inconnu,

motivée par de belles histoires,

naïve , encore pleine de vertus,

ces mains autour de ma gorge m'ont appris que du conte de fée, j'étais exclue.

À tout moment, à toute heure,

au milieu des rires et des peines,

elles sont là,

m'étouffent, me menacent,

me privent de tout moment de bonheur, même les fugaces.

Je mords la main de ceux qui me la tendent.

Morceaux de chair capables de gestes si tendres.

Comme j'aurais aimé être de celles qui en connaissent les bienfaits,

sur moi, elles n'ont été utilisées que pour divers méfaits.

Des yeux haineux de mon père,

aux mains violentes de celui que j'ai aimé,

à l'abandon des autres,

et à la peur d'aimer de nouveau.

L'humain me terrifie.

La violence du berceau à la tombe.

La tristesse du crépuscule à l'aube.

L'espoir en épitaphe.