Une nuit où la Lune était pleine et scintillait tel l’astre qu’elle était, où les étoiles étaient parfaitement alignées et visible dans le ciel nocturne, on entendait des hurlements et des cris de douleur à Peyredragon.

L’endroit était vide. Aucun bruit n’était audible, mis à part le ressenti de la souffrance d’une femme, en train d’accoucher. Son affliction résonnait contre les murs de pierre. Les mestres présents autour du lit se demandaient eux-mêmes comment les personnes faisant parties de l’entourage de la princesse ne pouvaient pas s’inquiéter, une moindre mesure, de la détresse qu’elle éprouvait.

Allongée sur un drap recouvert de sang, celle qui était l’héritière du Trône de Fer eut la force de pousser une dernière fois. Épuisée, son cœur battait au rythme de sa respiration effrénée, ses prunelles améthystes étaient mi-closes suite à cet effort, ses traits étaient tirés, ses cheveux argentés lui collaient à la peau. En soufflant, presque en murmurant, elle supplia qu’on lui donne son bébé.

Sans attendre, une des nombreuses femmes de chambre qui se trouvait avec les Mestres pour veiller au bon déroulement de l’accouchement lui tendit le nourrisson. La jeune mère le serra contre son sein et un sourire orna son visage, fière de cet enfant qui était le sien. Bien vite cependant, lorsque le poupon ouvrit les yeux, son cœur loupa un battement, stupéfait, tout comme elle.

Son regard était d’un bleu brillant, extraordinaire. Un trait physique qu’aucun des Targaryens n’avaient jamais eu avant la naissance de ce petit être. Son Altesse en eut les larmes aux yeux. Elle était si belle, si parfaite… son cœur se gonfla de fierté. Rhaenyra Targaryen chuchota un prénom, incompréhensible pour ceux et celles qui étaient présents dans la pièce, mais qu’elle avait trouvé depuis longtemps déjà.

__ Visenya Targaryen.

Un idéal qu’elle n’avait pu concevoir… et aujourd’hui il était là. Elle était là.

Au delà de la mer, sous un ciel bleu azur, une journée après la naissance de la fille de Rhaenyra, à Port-Réal, la Reine douairière et ses enfants avaient été rapidement mis au courant de cette nouvelle, par le Lord Commandant de la Garde Royale.

Aegon Targaryen, l’aîné, assis à la table du Conseil Restreint, rétorqua qu’il ne s’agissait que d’une erreur de plus de la part de la princesse et que ça lui coûterait la vie.

Helaena Targaryen, la seconde, n’eut aucune réaction, si ce n’était celle de chuchoter à qui voulait l’entendre, des paroles prophétiques sur l’avenir de l’enfant.

Le seul à éprouvé un sentiment d’intérêt pour le bébé était Aemond Targaryen. Le jeune prince ressentait un vif besoin de l’avoir à ses côtés. Il ne savait pas comment l’expliquer et refusait d’offrir une raison logique à quiconque le lui demandait.

Quand nos yeux se rencontrent puis s’égarent, le feu brûle… et le monde s’effondre.