Les Plaines Célestes. Un lieu de pur beauté où le climat printanier règne, éternel. Le soleil est doux, la température ambiante, et la végétation peu dense. Les plaines de ce lieu ont longtemps servi aux cultes des différentes races peuplant Angélus mais ils ont été abandonnés peu après le début de la période de Lumière. C'est un endroit à la verdure luxuriante et à la faune diversifiée. Passer ses vacances ici doit être plaisant. Malheureusement, je ne peux en profiter. Voyez-vous, dans le temps où les Anges et les autres créatures célestes bondaient ce lieu, il y avait différents ouvertures spatio-temporelles menant à différents lieux d'Angélus, et parfois même de Midgard, le monde des Hommes. Mais une rumeur s'est vite répandue après leur désertion. Une rumeur disant que des expériences sur la création de portails de téléportation menant à la Géhenne, le monde des Démons. Il faut croire qu'elle était finalement avérée. Je ne sais comment, mais les Démons ont pu activer ce portail de leur côté et ont débuté leur invasion sur nos terres si pures, les souillant de leur présence. Ils déferlent en un nombre affolant. Des milliers sont apparus en quelques minutes. Quelques bataillons angéliques ont été dépêchés en urgence, dans le but de les stopper en attente de renfort. Mon bataillon se trouve en première ligne. La tâche est ardue. Plus on en élimine, plus il en apparaît. Ils n'arrêtent pas de déferler du portail. Depuis le temps qu'ils rêvaient de nous envahir. Si ça continue comme ça, ils se propageront plus loin sur nos terres et il en est hors de question. Je ne les laisserai pas souiller davantage mon monde. Mais le souci, c'est que même si nous, Anges, sommes plus puissants, les Démons sont bien plus nombreux. Il nous faut impérativement détruire ce satané portail pour stopper ce flot constant.

Dans la mêlée, j'aperçois le commandant d'un autre bataillon angélique. Mirel si je me souviens bien. Une belle femme à l'allure élancée, athlétique. Une vraie guerrière. Ses cheveux roux sont coupés au carré, son regard azuré est froid et perçant. Elle a tout pour plaire. Je hèle son nom. Elle m'aperçoit et accourt dans ma direction en pourfendant une dizaine de Démons avec sa longue lance polie. Je me débarrasse des quelques Démons m'encerclant à l'aide de ma flamberge et la rejoins.

• Commandant Mirel. Il nous faut un plan pour arrêter ce débarquement de Démons.
• Mais comment? Ils débordent de partout, nous surpassant en nombre. Nous ne tiendrons pas longtemps à ce rythme.
• Je sais. Mais j'ai une idée.
• Je suis preneuse quelle qu'elle soit.
• Ok. Que tous les bataillons essaient d'acculer les Démons vers le portail. Je vais en finir.
• Mais-
• Noubliez pas qui je suis commandant.
• Bien. Je m'y mets.

Aussitôt dit aussitôt fait. Tous les bataillons unissent leurs forces ,et en quelques minutes, parviennent à bloquer les Démons vers le portail. Mais ce n'est que temporaire. Il faut que je me dépêche. Une douce chaleur se répand dans tout mon corps. Elle m'éclaire de l'intérieur et me procure une sensation de bien-être. Puis cette chaleur se concentre dans mon dos, au niveau des omoplates. Une vive lumière en jaillit et se cristallise, pour prendre la forme de deux magnifiques ailes d'un noir profond, aussi noir que le charbon. Elles battent l'air de plus en plus vite, me faisant prendre de la hauteur. Me voilà à présent, à sept mètres du sol. Ma flamberge -une belle épée au tranchant ondulé- est levée au-dessus de ma tête, tenue par mes deux mains gantées. Je prends une profonde inspiration en fermant les yeux. Je les rouvre brusquement, laissant ainsi opérer ma magie. Instantanément, mes prunelles passent du bleu océan au violet pur.

• " En ce temps-là les cieux passeront avec fracas, et les éléments, embrasés, seront dissous, et la Terre, avec les oeuvres qui sont en elle, sera entièrement brûlée": Cataclysme élémentaire!

A la fin de mon incantation, les autres Anges s'écartent et j'abaisse vivement ma superbe épée. Un déchainement d'éléments -terre, eau, feu, air, foudre entre autres- sous forme d'une vague géante, est libéré et emporte, telle un raz-de-marée, nos ennemis, les pulvérisant instantanément, et s'écrasant sur le portail qui ne supporte point le choc. L'explosion qui en résulte est telle, que tout est entièrement pulvérisée sur plusieurs centaines de mètres. Heureusement, les autres sont parvenus à se mettre à l'abri. On ne peut pas en dire autant de la région, pourtant si belle. Quel dommage! Adieu, Plaines Célestes.