Nicolas arriva à grand fracas dans la galerie et se dirigea directement dans le bureau de sa sœur. Il entra et claqua la porte derrière lui, comme à chaque fois dans le but d'exaspérer sa petite sœur « parfaite ». Celle-ci sursauta pour le plus grand bonheur de Nicolas.

— Salut sœurette ! Ça roule ?

Elle posa la revue qu'elle lisait sur son bureau en poussant en soupir et leva les yeux au ciel.

— Nicolas ! Je t'ai répété cent fois de ne pas claquer la porte !

Il feint d'être désolé.

— Oh, j't'ai fait peur ? S'cuse moi, j'ai pas fait exprès.

Il prit place sur la chaise en face d'elle et croisa les pieds sur son bureau, Catherine se leva et les repoussa violemment de la main.

— Qu'est-ce que tu veux ? lui demanda-t-elle avec méfiance.

— Oh rien, je venais voir ce que trafiquait miss perfection.

Catherine se rassit sur sa chaise.

— Je m'occupe du bon fonctionnement de la galerie. Et on ne peut évidemment pas en dire de même de tout le monde.

Nicolas se mit à rire en entendant cette phrase.

— C'est ça ouais, n'oublie pas que c'est moi l'artiste, c'est grâce à moi que t'es là.

— Et qu'est-ce que nous prépare l'artiste ? T'as ta tête des mauvais jours. Je te préviens Nicolas, si jamais tu fiches en l'air encore mon travail...

Il l'interrompis d'un air moqueur.

— Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu vas tout raconter à « môman » ?

Sa réplique piqua au vif Catherine qui se leva d'un bond. Elle pointa son index en direction de la porte.

— Sors d'ici ! intima-t-elle à son frère rouge de colère. Et ne reviens que lorsque tu auras peint quelque chose !

Nicolas se hissa de son siège et fixa sa sœur droit dans les yeux, son sourire moqueur toujours collé aux lèvres.

— Tu vas voir, lui dit-il, ça va te plaire.

Il sortit tapageusement du bureau comme à son habitude. Catherine secoua la tête, son frère ne changerait jamais.