4.
Richard avait rejoint Anne dans la cuisine où celle-ci était occupée à préparer le thé. Il la scruta longuement les bras croisés appuyé sur la porte avant de lui poser finalement la question :
— Tu es sûre de ne rien me cacher ?
Anne fit volte-face tout d’abord surprise puis repris son sang-froid habituel.
— Non, pourquoi me demande-tu ça ?
Richard s’avança lentement vers elle.
— Je ne sais pas. Tu parlais du comportement de Nicolas à l’instant ou je me trompe ? En tout les cas tu as vite coupé court à la conversation.
— Je te l’ai dit, leurs éternelles petites disputes de frère et sœurs, c’est comme si ces deux-là passaient leur temps à se chercher des histoires. Rien de grave.
Richard ne parut cependant pas tout à fait convaincu.
— Rien d’autre ?
— Non, soit tranquille. Et moi je m’occupe de rétablir l’ordre.
Il ne put s’empêcher de sourire a cette affirmation.
— Rétablir l’ordre ? Tu crois pas qu’ils ont grandi et qu’ils peuvent s’arranger tous seuls ?
Anne délaissa la préparation de son thé et se tourna vers son mari.
— Je t’en prie, ils ne savent pas se débrouiller tout seuls. Et puis qu’est-ce que tu voudrais insinuer ?
Richard leva les mains en l’air. Il avait touché un point sensible de sa femme.
— Oh rien, je dis juste que je te connais, et aussi que nos enfants sont assez grands pour résoudre leurs problèmes eux-mêmes. Ce ne sont tout de même pas des incapables !
— Alors tu voudrais dire que nos enfants n’ont plus besoin de nous ? Eh bien tu te trompes. Il faut bien que quelqu’un les empêche de faire des erreurs, on se doit de les surveiller sans arrêt.
— Je vois que toute conversation est inutile.
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