Petits conseils pratiques
Chapitre 3
Aux Antilles, ne dites jamais : « Que vous n'êtes pas pressés ». Il y a en effet certains mots à bannir de votre vocabulaire, si vous ne voulez pas y passer la journée ! En Martinique, mais peut-être le savez-vous déjà, on vit au rythme des alizés et de manière lente et chaloupée, un peu comme certaines danses d'ici. Si vous montrez le moindre signe d'énervement ou de crispation, il y a de fortes chances que vous soyez servis en dernier. C'est comme ça, il faut l'accepter. Gardez le sourire en toute occasion et elles seront nombreuses.
Lorsque vous êtes au volant, par exemple, soyez toujours courtois, au point de ne surtout pas klaxonner si vous restez coincés sur la file de gauche un long moment. Je ne sais pourquoi sur ces routes à deux voies, Il n'y a souvent qu'une seule file et elle est à gauche ! Là aussi, rien ne sert de pester, personne ne vous entend et ne regarde dans son rétroviseur. Quant aux appels de phares, je vous le déconseille pour les mêmes raisons, car avec mon expérience il se pourrait bien que le conducteur ou la conductrice ralentisse encore un peu plus, histoire de jouer avec vos nerfs.
Je peux en témoigner, ici plus qu'ailleurs, nos terminaisons nerveuses sont soumises à rude épreuve. Spécialement lorsque vous débarquez d'une grande ville, où tout va beaucoup plus vite.
Au début, je croyais bêtement que cela était dû à mon côté « visage pâle » mais il n'en est rien, je vous le certifie. Surtout gardez votre calme et tout ira bien. Si en rentrant dans une pharmacie, vous voyez la pharmacienne au beau milieu d'un épisode de « amour, gloire et beauté », attendez sagement le moment de la publicité pour lui donner votre ordonnance, elle n'en sera que plus amicale. Je vous rassure, cet épisode n'est pas récent, il n'en reste plus de trace aujourd'hui.
Lorsque vous allez vous acheter une paire de chaussures, ne vous énervez pas si, après plusieurs magasins, la réponse est toujours la même : « je suis désolée mais nous n'avons plus de 38 » . Il faut savoir que les commerçants exposent généralement tout ce qu'ils ont en boutique et ne font pas de stocks. Et compte tenu du fait qu'ils ne commandent que quelques paires par pointure, pas étonnant alors que la plus commune soit en rupture.
Ne demandez pas non plus à une vendeuse si elle compte en recevoir bientôt, ou peut-être d'autres modèles, elle ne serait pas à même de vous répondre, car ce n'est pas elle qui passe les commandes, c'est son patron. Celui-là qui justement ne met jamais un pied dans la boutique et qui ne connait pas les goûts de ses clients. Quant à vous assurer par ce dernier que sa commande sera livrée dans les temps et conforme à ce qu'il a demandé, rien n'est moins sûre. Entre le risque que les marchandises soient bloquées au port et celui qui pousse les grandes enseignes de métropole à nous envoyer leurs invendus...
Vous trouvez peut-être que j'exagère, il n'en est rien malheureusement.
Tous ces exemples sont évidemment des situations que j'aie vécues personnellement mais aucunement représentatives de l'ensemble des commerces de l'île.
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