Chapitre 3

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Le banquet s’était déroulé dans une ambiance chaleureuse et festive. Les habitants d’Arendelle avaient célébré le couronnement d’Anna avec enthousiasme, et la place de la ville avait été illuminée par les lumières scintillantes des lanternes et par les rires joyeux des convives. Les tintements des couverts ponctuaient les discussions animées des invités, et des rires retentissants s’échappaient de la table des enfants où Olaf s’amusait à faire le clown en changeant de forme.

Alors que l’on venait de ramener les entrées aux cuisines, Aodhan sortit du château et se joignit discrètement aux festivités en se plaçant à côté de Kristoff. Il était vêtu d’un sobre costume trois pièces surmonté d’un manteau pourpre aux fioritures dorées. Pendant toute la soirée, il se confondit en excuses et en remerciements.

Anna avait observé Aodhan du coin de l’œil tout au long du banquet, cherchant des signes qui pourraient confirmer ses craintes. Mais le nouvel arrivant discutait joyeusement avec son fiancé, et bientôt ils se lancèrent tous les deux dans un concours de nourriture en riant aux éclats, bientôt rejoints par Olaf qui avait quitté la table des enfants. Anna remarqua la façon dont il riait de bon cœur avec Kristoff, son sourire sincère et sa manière de s’intégrer naturellement à la fête. De toute évidence, rien ne justifiait ses soupçons, mais elle ne pouvait les chasser de son esprit.

Enfin, la nouvelle reine prononça un discours émouvant, remerciant chaleureusement tous ceux présents et exprimant sa gratitude pour leur soutien. Après de délicieux desserts (principalement au chocolat) tout le monde quitta la table en s’inclinant et saluant respectueusement la famille royale. Les rires s’atténuaient peu à peu, laissant place à une douce mélancolie alors que les invités commençaient à se dire au revoir. Les habitants rentrèrent se coucher, et bientôt, Elsa, Anna, Kristoff et Olaf les imitèrent, suivis d’Aodhan qui fut autorisé à rester dans la chambre d’ami.

Le lendemain, peu après midi, Elsa emmena Aodhan au bas du château d’Arendelle, près des rivages du fjord. L’eau était calme et reflétait paisiblement les rayons du zénith. Les bruits lointains de la ville flottaient jusqu’à eux, emportés par le vent, mais ici, ils semblaient isolés dans une tranquillité relative.

— Nous serons mieux ici, lui expliqua-t-elle. Je peux éteindre tes flammes avec ma glace, mais si tes pouvoirs échappent à ton contrôle, il vaut mieux prendre toutes les précautions.

Elle désigna les vaguelettes qui s’écrasaient sur les galets à côté d’eux. Aodhan hocha la tête sans répondre, visiblement nerveux. Elsa poussa un soupir pour laisser échapper son propre stress – elle n’avait aucune idée de par où commencer. Après tout, personne ne lui avait appris à contrôler ses propres pouvoirs. Avec un pincement au cœur, elle pensa à ses parents qui lui avaient demandé de cacher ses pouvoirs. Elle ne ferait pas la même erreur avec l’homme devant elle.

— Avant tout, tu dois rester calme, finit-elle par dire. Ne pas avoir peur de tes pouvoirs, ils font partie de toi. Une fois que tu l’auras accepté, tu auras déjà franchi une grande étape. Tes pouvoirs sont comme le flot d’une mer déchaînée, et avec mon aide, tu vas apprendre à le maîtriser.

Pendant qu’elle parlait, elle décrivait un large cercle avec ses bras, laissant sa magie se former au bout de ses doigts, et avec des gestes rapides et précis, elle forma un flocon de neige presque aussi grand qu’elle.Aodhan l’observa avec fascination, ressentant le pouvoir émanant d’elle, une force tranquille qui contrastait avec la sienne, impétueuse et incontrôlable. Il avait toujours eu peur de cette part de lui-même, mais en ce moment, il se sentait prêt à l’affronter, guidé par la présence rassurante d’Elsa. Ce qui n’empêchait pas ses pensées de tourbillonner dans sa tête.Cette dernière fit disparaître le grand flocon de neige avant de lever la main et d’en faire apparaître un nouveau, d’une taille normale, dans sa paume. Elle adressa au jeune homme un sourire encourageant.

— Tout d’abord, essaie de créer une flamme dans ta main, comme cela.

Aodhan tendit la main comme elle le lui indiquait et se concentra. Il espérait qu’il se produirait quelque chose, même une simple étincelle, mais rien sinon des fourmis au bout des doigts. Il ferma le poing, traversé par une vague de déception qui n’échappa pas à la jeune femme. Elle s’avança et enveloppa ses mains autour de son poing.

— Il ne faut pas s’attendre à des résultats immédiats, tu ne fais que commencer. Mais patience, tu vas y arriver, je le sais.
— Merci, répondit-il avec un sourire reconnaissant. Mais après toutes ces années à vivre avec, j’aurais au moins espéré réussir à produire une étincelle. Même ça, je n’arrive pas à le contrôler, c’est ridicule…
— Ça n’a rien de ridicule, Aodhan. La magie est quelque chose de puissant, et même une petite étincelle peut être difficile à dompter.

Il la regarda encore quelques secondes avant de hocher la tête. Elsa recula et ils recommencèrent la même opération. Elle créa un petit flocon de neige dans sa main, et le jeune homme devait tenter de l’imiter avec sa magie de feu.Deux heures venaient de passer, et malgré tous ses efforts, rien ne se produisit. Sa main tremblait de fatigue et de déception. Au bout d’un long moment, il ramena sa main face à son visage, les sourcils froncés.

— Pourquoi je n’y arrive pas ? murmura-t-il, sa voix trahissant sa frustration.
— Aodhan…
— Attendez, je vais réessayer, reprit-il avec conviction.

Le visage crispé par la colère, il tendit de nouveau la main face à lui, au-dessus de l’eau. Mais toujours rien. Il ramena son bras contre lui avant de réessayer. Et soudain, alors qu’il tentait une fois de plus de créer une étincelle dans sa paume, une explosion de feu jaillit au-dessus de l’eau, surprenant aussi bien lui-même qu’Elsa.

Les yeux écarquillés de surprise, Aodhan ressentit un immense soulagement d’avoir enfin réussi à invoquer du feu. Mais ce sentiment fut vite remplacé par la peur alors que sa magie ne se calmait pas et que sa main continuait à cracher des flammes immenses.

— Aodhan, appela Elsa d’une petite voix. Essaie de te calmer.

Ce dernier tenta d’obéir en prenant de longues inspirations, mais il était trop obnubilé par l’éclat des flammes qui grandissaient de plus en plus. Il tenta désespérément d’étouffer le feu avec sa volonté, mais la peur l’envahissait. Il se sentait impuissant face à cette manifestation incontrôlée de sa magie. Son cœur cognait contre sa poitrine comme s’il tentait de s’en échapper.Elsa prit une grande inspiration pour tenter de calmer sa propre surprise et s’approcha du jeune homme, tout en conservant une distance de sécurité.

— Aodhan, écoute-moi attentivement. Ferme les yeux, et concentre-toi uniquement sur ma voix. Respire profondément.

Aodhan avait du mal à détacher son regard des flammes qui s’échappaient de sa main tremblante et dansaient devant lui. Les flammes semblaient bien plus impressionnantes grâce à leur reflet dans l’eau calme du fjord, leurs lueurs dédoublées créant l’illusion de flammes bien plus grandes et plus menaçantes qu’elles ne l’étaient en réalité. Et cette vision terrifiait Aodhan.Après de longues secondes, il parvint à fermer les yeux et se concentra sur la voix douce et rassurante de la jeune femme. Peu à peu, le rythme de son cœur ralentit. La lumière de sa magie continuait de filtrer à travers ses paupières closes.Les flammes commencèrent lentement à diminuer en intensité, jusqu’à s’éteindre complètement, et lorsqu’il rouvrit les yeux, il ne vit seulement que des volutes de fumée s’élevant dans l’air. Il se laissa tomber sur les galets, la respiration encore un peu haletante, les yeux encore fixés sur l’endroit où ses flammes étaient projetées. Il se sentait épuisé par l’effort, mais également soulagé que le feu ait finalement disparu. Finalement, il leva les yeux vers Elsa, qui s’était rapprochée de lui, et lui sourit avec joie.

— J’ai réussi à faire de la magie !
— Tu vois, Aodhan, répondit-elle en s’asseyant à ses côtés. La magie demande du temps, de la pratique et de la concentration. Tu y es arrivé… En dépassant nos espérances, ajouta-t-elle avec un petit rire.
— Quelle frayeur ! s’exclama Aodhan en regardant ses mains. Je me suis laissé envahir par la colère et la frustration, et… Et c’est comme si la magie avait explosée dans ma main.

Elsa le regarda, pensive.

— Il est vrai que tu avais l’air très en colère contre toi-même, affirma-t-elle. J’ai l’impression que ta magie est liée à ce sentiment de colère.
— Alors comment faire pour la maîtriser ? demanda le jeune homme en tournant la tête vers elle.
— On dirait que tu vas devoir apprendre à maîtriser ta colère pour te permettre de contrôler ta magie.

Aodhan baissa les yeux sur les vaguelettes qui clapotaient sur les galets à ses pieds. Il avait l’air sérieux et Elsa craignait qu’il ne baisse les bras. Cependant, après un court silence, il tourna de nouveau la tête vers elle, un sourire amusé sur les lèvres.

— Rien n’est jamais simple, pas vrai ? rit-il doucement.
— Non, en effet, répondit-elle sur le même ton.

Ils gloussèrent ensemble quelques instants avant que le silence ne s’installe de nouveau.

— Tu peux être fier de ce que tu as accompli aujourd’hui, Aodhan, reprit-elle plus sérieusement. Nous avons découvert sur quel sentiment se base ta magie, et j’ai bon espoir que tu réussiras à la contrôler.

Aodhan plongea son regard azur dans celui d’Elsa, et bien qu’il ne prononça pas un mot, ses yeux exprimaient déjà toute la reconnaissance qu’il ressentait.

Les jours suivants, Aodhan et Elsa continuèrent à consacrer leurs après-midi à son entraînement. Ils se rendaient aux rives du fjord, au bas du château, et Aodhan, bien que toujours tiraillé d’appréhension, montrait des progrès significatifs. Ses flammes étaient moins incontrôlables et, sous la guidance d’Elsa, il parvenait à les invoquer grâce à une colère mesurée.

En dehors de ses entraînements, Aodhan passait ses journées avec Kristoff et Olaf. Le premier l’emmenait avec Sven aux lacs gelés des montagnes pour lui montrer son métier de fournisseur de glace officiel du royaume d’Arendelle (en insistant bien sur le « officiel »). Avec Olaf, le jeune homme semblait retrouver une âme d’enfant et il passait son temps à jouer avec lui à travers le château et la ville. Elsa en avait même fini par se demander si ce n’était pas une âme d’enfant qui s’était retrouvée enfermée dans le corps d’Aodhan.

Les soirs, le salon du château résonnait de rires alors que le groupe se rassemblait pour des soirées jeux. Le jeune homme, cependant, préférait rester en retrait, adossé contre l’âtre de la cheminée, préférant observer les autres que de participer à leurs mimes. Ce qui ne l’empêchait pas de rire aux éclats avec eux.

Elsa remarqua son hésitation et tenta de l’inviter à participer. S’il refusa tout d’abord, il finit par accepter face à l’insistance de la jeune femme. Ce soir-là, il participa à leurs jeux, en faisant équipe avec Sven, et le renne se révéla bien meilleur que lui aux devinettes. Même Anna semblait plus détendue en sa présence, échangeant parfois des sourires amusés avec lui.

Après une défaite écrasante de son binôme, Aodhan s’attarda un peu dans le salon pour profiter des dernières braises dans la cheminée tandis que tout le monde partait se coucher. Alors qu’il s’apprêtait à faire de même, un courant d’air frais lui effleura la peau. Il fit volte-face et découvrit, à travers la fenêtre ouverte, qu’Elsa se trouvait sur le balcon. Il sortit discrètement la retrouver sous le ciel étoilé.

La jeune blonde était accoudée avec élégance contre la balustrade de pierre et observait Arendelle en contrebas. Elle portait une légère robe de soie violette qui ondulait sous la brise et ses cheveux blond glacial virevoltaient avec une légèreté envoûtante.

— Puis-je vous rejoindre ? demanda-t-il à voix basse.

Elsa sursauta légèrement et se retourna avec un sourire.

— Bien sûr.

Aodhan avança et s’accouda à son tour aux côtés d’Elsa.

— Tu n’as pas sommeil ? lui demanda-t-elle.
— Pas vraiment, j’ai trop de pensées qui se bousculent dans ma tête, avoua-t-il. Ces derniers jours, j’ai tenté de me souvenir. J’ai essayé, de toutes mes forces, de retrouver ces souvenirs manquants, mais rien.
— Ce n’est rien, Aodhan, la rassura-t-elle en se tournant vers lui. Tout comme tes pouvoirs, il faut du temps pour que tu retrouves la mémoire.
— En parlant de mes pouvoirs, j’aimerais vous remercier pour tout ce que vous avez fait. J’ai plus progressé en deux semaines avec vous que durant toute ma vie, rit-il.

Malgré son rire, Elsa décelait quelque chose d’autre. Elle n’aurait su dire s’il s’agissait de honte ou de quelque chose de plus grave encore.

Aodhan eut l’air de remarquer son regard, puisque son sourire se crispa légèrement avant de disparaître.

— J’ai toujours eu peur de ma magie de feu, vous savez, avoua-t-il. Depuis que je suis petit, cela ne m’a attiré que des ennuis. Vers mes douze ans, mes pouvoirs m’ont échappé et ont mis le feu à la moitié du village dans lequel je vivais. Par miracle, personne n’a perdu la vie.

Elsa l’écoutait, l’appréhension rongeant son cœur. Elle ne pouvait que s’imaginer la douleur qu’il avait ressentie. Aodhan, lui, gardait les yeux fixés sur l’horizon, son regard trahissant sa douleur.

— J’ai été exilé de mon village natal. Du jour au lendemain, ma famille, mes amis, tous ceux qui m’étaient chers, m’ont abandonné comme si je n’étais rien. Comme si je n’avais jamais existé. J’ai dû me débrouiller pour vivre çà et là, en nomade.
— Aodhan…

La jeune femme posa une main réconfortante sur l’épaule d’Aodhan. Les larmes aux yeux, elle ne parvenait pas à trouver de paroles justes pour le réconforter.

Il posa sa main sur la sienne en lui adressant un sourire rassurant.

— Ne vous en faites pas pour moi, Elsa. J’ai appris à vivre avec ce fardeau. Et pour la première fois, je me sens accepté. J’ai presque l’impression d’avoir une maison.

Son sourire s’élargit alors qu’il désignait le château derrière eux. Elsa lui répondit avec un large sourire, et il eut du mal à détacher son regard de sa silhouette se détachant gracieusement du sombre décor étoilé.

— Je comprends ce que cela fait d’avoir peur de ses pouvoirs, reprit-elle, son sourire s’affaissant légèrement. J’ai passé mon enfance à essayer de les cacher aux yeux du monde, sur instruction de mes parents. Ils ne voulaient que mon bien, et j’avais fait du mal à ma sœur par accident par le passé. Le jour de mon couronnement…
— J’ai entendu ce qu’il s’est passé, l’interrompit-il.

Cette fois, ce fut à son tour de poser une main rassurante sur son épaule et de lui adresser un petit sourire.

— C’est comme ça que j’ai entendu parler de la reine des neiges qui régnait à Arendelle. Le Duc de Vissieuxtown n’était pas très content, ajouta-t-il en riant.
— « C’est Weselton ! », imita Elsa en gloussant.

Ils rirent tous les deux aux éclats, le tintement de leurs voix résonnant dans la nuit. Après quelques instants, ils parvinrent à retrouver leur calme.

— Merci, Elsa, pour tout, déclara-t-il d’un air très solennel. Je me sens vraiment mieux après avoir pu parler de tout ça. Bonne nuit, Elsa. Repose-toi bien.
— Toi aussi, Aodhan, répondit-elle.

Avec un dernier sourire, il s’éloigna dans l’obscurité de la nuit, laissant Elsa seule avec ses pensées sous le ciel étoilé d’Arendelle.

Elle ne resta cependant pas seule bien longtemps. Quelques secondes après le départ d’Aodhan, quelqu’un toussota dans son dos. Elle se retourna pour découvrir Anna, qui la rejoignit avec un air réprobateur sur le visage.

— Tu nous écoutais ? demanda Elsa, une pointe d’amusement dans la voix.
— Non, j’étais revenu parce qu’Olaf avait oublié son nez sur le canapé, répondit sa sœur avec un petit rire en montrant la carotte dans sa main.

Lorsqu’elle releva les yeux sur sa sœur, cependant, Anna avait le visage sombre. Les sourcils froncés, une lueur d’inquiétude brillait dans ses yeux malgré sa tentative d’humour.

— Il faut qu’on parle d’Aodhan.

Elsa secoua la tête avec un soupir.

— Tu ne lui fais toujours pas confiance.
— Elsa, je sais que tu as passé beaucoup de temps avec lui en ce moment, mais n’oublie pas que nous ne connaissons toujours rien de lui. Tu ne trouves pas que tu as été trop… prompte à lui venir en aide ?
— Qu’est-ce que tu veux dire ?

Elsa haussa les sourcils pendant que sa sœur cherchait de toute évidence ses mots pour ne pas l’offenser.

— Tu ne t’es pas demandée s’il prétendait être amnésique ? Nous n’avons jamais entendu parler de quelqu’un qui possédait des pouvoirs magiques en dehors de toi, et le voici qui arrive soudainement à Arendelle.
— Il a entendu parler de l’incident du jour de mon couronnement, il nous l’a déjà expliqué, intervint Elsa.
— Je sais, mais ça me semble tout de même étrange. Je m’inquiète pour toi, Elsa, cela ne te ressemble pas d’accorder ta confiance aussi facilement.

Elsa se redressa et observa sa sœur cadette avec un regard où se mêlait froideur et mélancolie, là où brillaient avant son assurance et son amour pour elle. Ses épaules étaient légèrement tendues sous la peine et la confusion qui l’assaillaient.

— Anna, pour la première fois depuis une éternité, il y a quelqu’un qui me ressemble. Quelqu’un qui peut comprendre le poids des pouvoirs magiques.
— Je suis là, moi aussi ! protesta Anna en fronçant les sourcils. J’ai toujours été à tes côtés !
— Tu ne comprends pas, Anna, soupira la jeune blonde.

Mais la reine d’Arendelle s’emporta avant qu’elle ne puisse ajouter quoi que ce soit.

— Non, Elsa, c’est toi qui ne comprends pas ! Peu importe ce que tu en dis, il y a quelque chose de louche à propos d’Aodhan, et je ne lui ferais pas confiance tant qu’il ne nous aura pas tout raconté ! Et s’il cherchait à se rapprocher de toi dans le seul but que tu lui apprennes à contrôler sa magie ? Tu pourrais être en train d’entraîner un ennemi d’Arendelle sans le savoir !
— Il n’est pas Hans !

La voix d’Elsa éclata comme le tonnerre et transperça le cœur de sa sœur. Même le sort de glace qui lui avait autrefois transpercé le cœur lui semblait moins froid que ses paroles. Les larmes montèrent aux yeux de la jeune rousse qui refusa de les laisser couler. Mais l’expression de son visage trahissait la douleur et la tristesse qu’elle éprouvait.

Elsa écarquilla les yeux, elle-même surprise de ce qu’elle venait de dire, et se mordit la lèvre, visiblement prise de remords. Mais elle n’ajouta rien et se contenta de rentrer à l’intérieur du château, laissant là la pauvre Reine d’Arendelle dont les sanglots résonnèrent en écho toute la nuit.

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