Chapitre 12
Elsa et Aodhan avaient passé la matinée à se préparer pour le voyage et à recevoir les encouragements des Northuldras et des réfugiés d’Arendelle. Ces derniers ignoraient ce qui se passait en détail, mais ils savaient que ce que faisait la reine et son ami leur permettrait de reprendre leur royaume bien-aimé. L’ambiance était fébrile dans le campement, car aucun ne parvenait à se concentrer sur sa tâche alors qu’un attroupement s’était formé autour d’Elsa et Aodhan.
Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsque la foule se dispersa et que les deux compagnons se dirigèrent enfin vers Nokk, prêts à partir, l’Épine du Narval soigneusement rangée dans le fourreau à la ceinture du jeune homme. Ils s’apprêtaient à monter sur leur monture lorsqu’une voix interpella Elsa. Elle se retourna pour découvrir Anna se précipitant vers eux.
Elle s’arrêta et reprit son souffle, visiblement soulagée d’avoir enfin le temps de voir sa sœur avant son départ.
— Elsa, je sais que tu es forte, et qu’Aodhan s’est beaucoup entraîné (elle posa les yeux sur l’épée à sa ceinture), mais je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter. Fais attention à toi, je ne veux pas te perdre…
Devant le regard implorant d’Anna, un sourire rassurant étira les lèvres d’Elsa qui prit sa sœur dans ses bras.
— C’est promis, Anna. Fais attention à toi aussi, Arendelle a besoin de toi.
Elle s’écarta légèrement et poursuivit d’un ton plus enjoué :
— Et surtout, surveille les garçons aussi. Il ne faudrait pas qu’Olaf fasse n’importe quoi.
Anna pouffa de rire en la serrant de nouveau contre elle, plus brièvement.
— Nous attendrons votre retour, murmura-t-elle en essayant de calmer son rire.
Elle s’éloigna de nouveau, les mains posées sur les épaules d’Elsa.
— Fais attention à toi, répéta-t-elle.
Elle se posta ensuite face à Aodhan qui avait observé leur échange avec affection. Pendant quelques secondes, ils restèrent là à s’observer sans trop savoir quoi faire, puis Anna tendit finalement sa main vers lui.
— Et toi aussi, Aodhan.
— Nous reviendrons vite, et avec la corne du Narval, lui assura-t-il avec un sourire tout en lui serrant la main, une fois la surprise passée.
Elsa et Aodhan échangèrent un regard déterminé et montèrent finalement sur Nokk. Anna les observa s’éloigner, comme elle l’avait déjà fait quelques jours plus tôt. Elle était bien plus confiante dans leur réussite, mais une appréhension enserrait malgré tout son cœur.
Une mer de nuages couvrait les collines sur la côte de la Forêt Enchantée. Elsa et Aodhan avaient posé le pied sur l’une d’entre elles, la seule à être éclairée par un rayon du soleil qui perçait les nuages noirs et épais.
Autour d’eux, les couleurs de la végétation étaient ternes, les branches des arbres morts et noueux craquaient sous un vent léger. Seul l’écho des vagues qui s’écrasaient sur le rivage brisait le silence qui régnait sur eux. Le froid mordait leur peau, mais les frissons qui parcouraient leur échine n’avaient rien à voir avec l’automne.
— Nous y sommes, murmura Elsa.
Presque malgré elle, son regard se détacha de la mer qui s’étendait face à eux, et elle pivota pour faire face à la vision qu’elle redoutait : l’épave du navire de ses parents. Aodhan l’imita, et tandis qu’ils observaient le bateau en silence, Elsa glissa une main tremblante dans la sienne.
Les planches de l’épave grinçaient d’un air menaçant, alors que le vent soulevait nonchalamment les tristes restes déchirés des voiles. Accroché à la poupe, un large étendard portant le blason d’Arendelle s’élevait et s’abaissait en bruissant au rythme du vent. Déchiré par endroit, le tissu s’était emmêlé dans les branches des arbres à l’aspect meurtrier qui entourait le navire.
— Père, Mère, murmura la jeune femme. Je vais sauver notre royaume.
Aodhan pressa la main d’Elsa dans un signe réconfortant, alors qu’il la regardait d’un air plein de compassion. Il ne pouvait qu’imaginer ce qu’elle devait ressentir en ce moment même, alors que le combat qui les attendait, décisif pour la reprise d’Arendelle, se déroulait à quelques mètres du navire où ses parents avaient perdu la vie, il l’avait bien compris. Il pouvait sentir le poids de la responsabilité peser sur les épaules de la jeune femme.
Il gardait sa main dans la sienne. Il partageait ce fardeau avec elle. Elsa n’était plus seule.
Finalement, Elsa essuya les larmes sur ses joues et se tourna vers lui.
— Je suis prête, Aodhan.
— Alors allons-y, répondit-il, l’air déterminé.
Ils se détournèrent de la silhouette du navire et s’avancèrent jusqu’au sommet de la colline, éclairée par le seul rayon de soleil qui parvenait à se frayer un chemin entre les nuages. Aodhan tenta de se souvenir de la prophétie qu’Anna avait entendue : « Sur la colline surplombant la tragédie, invoque-moi et libère-moi. »
Il dégaina l’Épine du Narval et la brandit au-dessus de sa tête, sa lame dorée renvoyant une lumière éclatante, un faisceau qu’il parvint à diriger dans l’océan.
Avant qu’il n’ait pu prononcer le moindre mot, le sol trembla légèrement. Le ciel se couvrit totalement et les rayons du soleil disparurent, les plongeant dans la semi-pénombre d’une sombre journée orageuse. Une onde de choc balaya alors la mer, prenant la colline où ils se trouvaient comme point de départ, renvoyant les vagues à contre-courant avec force. Aodhan laissa retomber son bras le long de son corps alors qu’il observait l’événement avec surprise. Elsa, à côté de lui, se cramponnait à son autre bras.
Le vent se leva, souffla de plus en plus fort, agitant violemment leurs vêtements et soulevant les vagues de plus en plus haut. Quelque chose émergeait de l’océan, juste devant eux.
Une silhouette sombre, gigantesque, fendit les vagues en s’élevant lentement dans le ciel, projetant sur eux une pluie torrentielle. Cette masse noire titanesque semblait sans fin alors qu’elle poursuivait son ascension, tandis qu’un bruit retentit dans leurs oreilles, comme le chant plaintif d’une baleine.
Lorsque la silhouette émergea finalement totalement de l’eau, elle effectua un tour sur elle-même pour leur faire face en se figeant dans les airs, ses nageoires et sa queue battant l’air paresseusement, comme elles balaieraient les vagues. Une lumière aveuglante luisait au sommet du crâne du Narval tandis que sa peau s’illuminait doucement, projetant sur eux une lumière douce et chaude, presque divine, dansante comme des reflets dans l’eau.
C’est en plissant les yeux qu’ils découvrirent le mal qui rongeait l’esprit du Narval de Lumière : des ombres grouillaient le long de son corps massif, comme des parasites qui tentaient d’étouffer la lumière de la créature. Les ombres formaient une masse compacte autour de la corne du Narval, la source de la puissante lumière qui inondait la zone. Elles cherchaient à s’en emparer, mais la lumière de la corne les repoussait inlassablement. Malgré tout, les ombres semblaient gagner du terrain peu à peu.
L’éclat du Narval vacillait sous les assauts répétés des monstres, trahissant la faiblesse grandissante de l’animal légendaire. Elsa et Aodhan comprirent que le temps leur était compté. Ils devaient s’emparer de la corne maintenant.
Ils échangèrent un regard déterminé, et Elsa hocha la tête. Ils s’élancèrent aussitôt en avant et sautèrent dans le vide. La jeune femme fit apparaître de la glace sous ses pieds sur laquelle elle glissa habilement, tandis qu’Aodhan semblait se hisser sur un escalier invisible alors qu’il utilisait ses pouvoirs de feu sous ses pas pour se propulser à la hauteur du Narval.
Ils atterrirent sur la bête et furent surpris par la texture de sa peau. Ils avaient l’impression de marcher dans de l’eau peu profonde, comme si l’animal était constitué de lumière liquide. Ils n’eurent cependant pas le temps de s’y attarder, car une nuée d’ombres se précipitait vers eux, toutes griffes en avant. Aodhan prépara son épée, mais Elsa fut plus rapide, et de longs stalagmites de glace acérés se formèrent et empalèrent les créatures, qui disparurent dans des panaches de fumée noire.
Alors qu’Elsa sautait du Narval et recommençait à surfer sur sa glace autour de la bête de légende, attaquant les ombres à distance, Aodhan sauta par-dessus les stalagmites et utilisa son « mur de lame », comme il l’appelait, pour progresser tout en lacérant les ombres sur son passage. Avec le soutien des pouvoirs d’Elsa qui surveillait ses arrières, il avançait jusqu’à la corne, qu’il pouvait enfin voir en détail. Abritée sous un dôme de lumière protectrice, elle formait un point d’interrogation carré aux angles prononcés. Il ne lui restait qu’une poignée de mètres pour l’atteindre…
Une masse sombre s’éleva sur sa droite, et avant qu’il n’ait pu réagir, un véritable raz-de-marée d’ombres s’abattit sur lui. Pendant de longues secondes, il fut plongé dans le noir, projeté dans tous les sens, incapable de respirer.
Soudain, il fut éjecté hors de cette gigantesque vague d’ombres et il tomba dans le vide, à plusieurs mètres du Narval. Il tenta d’utiliser ses pouvoirs pour se stabiliser, mais impossible. C’était comme s’ils avaient disparu. Le vent sifflait de plus en plus fort dans ses oreilles à mesure que le sol s’approchait dangereusement.
Elsa, voyant son ami poursuivre sa chute, cessa ses assauts contre les ombres et bifurqua pour glisser jusqu’à Aodhan. Elle l’attrapa de justesse et se blottit contre lui avant de faire apparaître un grand toboggan de glace sous eux. Ils atterrirent avec lourdeur sur la colline, meurtris, mais en vie.
Aodhan se releva aussitôt, haletant, sa main serrant son bras droit d’où s’échappait une fumée noire. Elsa le regarda avec des yeux ronds.
— Aodhan, ton bras ! Les ténèbres t’ont laissé une marque ! s’exclama-t-elle, paniquée.
— Je sais ! répondit-il. Je crois que cette marque m’empêche d’utiliser ma magie… Il faut à tout prix éviter de se faire toucher !
Elsa tenta de se relever, mais ses jambes tremblantes semblaient incapables de supporter son poids. Elle avait rarement utilisé autant sa magie, et elle commençait à se sentir épuisée. Une vague de terreur la submergea : si ni elle, ni Aodhan, ne pouvait utiliser leur magie, alors ils n’avaient plus aucun avantage contre le Narval.
— Elsa ! s’exclama Aodhan.
Cette dernière releva la tête. Elle n’avait pas vu qu’il lui avait tendu la main pour l’aider à se relever, mais elle hocha la tête pour lui faire comprendre que c’était impossible. Les larmes menaçaient d’inonder ses joues.
— Aodhan, je suis désolée…
— Ce n’est pas fini ! la coupa-t-il.
Il s’accroupit face à elle et posa les mains sur ses épaules. La jeune femme retint une exclamation de surprise : les yeux d’Aodhan avaient pris une couleur orange vif et scintillaient avec colère dans la pénombre qui les entourait. Les ténèbres l’empêchaient certes d’utiliser sa magie, mais elle était toujours présente en lui, dévorante de rage.
— Aodhan, je ne peux pas utiliser ma magie pour nous deux… Je suis bientôt à bout de forces, murmura-t-elle.
Cette fois, elle se laissa submerger par les larmes. Mais le jeune homme ne se laissa pas aller au désespoir.
— Alors va te mettre à l’abri, et utilise ta magie pour m’aider à remonter sur le Narval. Sa surface ressemble à de l’eau, tu devrais pouvoir y créer de la glace.
Il ne la laissa pas répondre et se releva pour faire face au Narval. Ce dernier poussa une nouvelle complainte, si forte qu’elle fit trembler la terre, tandis qu’Aodhan tourna la tête vers Elsa. De là, elle ne pouvait plus distinguer que ses yeux flamboyants.
— J’ai dit à Anna que nous reviendrons avec la corne.
Le cœur d’Elsa rata un battement, et quelques secondes s’écoulèrent pendant lesquelles elle ne put quitter Aodhan du regard. Un élan de reconnaissance envers lui l’envahit, et elle se releva en essuyant de nouveau ses larmes, l’air de nouveau déterminé. Il était prêt à se battre pour sauver Arendelle alors qu’il n’avait plus de magie, alors elle se devait d’utiliser ses dernières forces pour l’aider.
— Je suis prête.
Aodhan hocha la tête et se précipita de nouveau dans le vide, seul cette fois. Le visage tendu par la concentration, Elsa fit apparaître des piliers de glace depuis la mer pour aider son ami à traverser la distance qui le séparait du Narval. Lorsqu’il arriva à son flanc, elle utilisa la surface de la bête pour y créer des points d’accroche. Aodhan avait raison : la peau du Narval était semblable à de l’eau, et elle pouvait y créer de la glace.
Aodhan se hissa habilement jusqu’au dos du Narval, repoussant les ombres qui tentaient de le faire tomber de nouveau. Mais une fois au sommet, il fut coincé par cette même mer de créatures qui lui barrait la route jusqu’à la corne. Il était dans une impasse, et il ne semblait y avoir aucun moyen de traverser ou de contourner. D’ici, Elsa ne pouvait plus l’aider. Elle tomba à genoux, complètement vidée de toute énergie, haletant comme si elle venait de courir plusieurs kilomètres. Elle leva un regard désespéré sur Aodhan, qui ne parvenait plus à avancer. Les ombres se rapprochaient dangereusement…
Soudain, un rocher gigantesque s’abattit sur la nuée de monstres, avec une telle force que le Narval vacilla. Surprise, Elsa regarda autour d’elle. Derrière elle, la terre tremblait à rythme régulier, et elle comprit aussitôt lorsqu’elle fit volte-face.
— En plein dans le mille ! s’exclama joyeusement Honeymaren en sautant sur place.
La jeune Northuldra était juchée sur l’épaule d’un géant de pierre, qui avançait lentement vers le Narval. Derrière eux, deux autres géants s’occupaient de porter des rochers d’une taille titanesque. Lorsqu’ils arrivèrent à la hauteur d’Elsa, les géants s’arrêtèrent.
— Honeymaren ! l’interpella Elsa avec toute la force qui lui restait. Je t’avais dit de ne pas venir !
— Mais tu es contente que je l’ai fait ! rétorqua cette dernière avec un sourire. Allez, il faut aider Aodhan !
Le géant sur lequel elle se tenait se tourna vers l’un de ses congénères, souleva l’un des rochers qu’il portait, et le projeta avec force vers le Narval. Elsa poussa une exclamation d’horreur en portant les mains devant sa bouche.
— Tu es folle ! Tu vas le toucher lui aussi !
— Je sais ce que je fais, regarde !
Elle pointa du doigt en direction du dos du Narval, et Elsa plissa les yeux pour essayer de voir ce qu’elle lui montrait.
La mer d’ombres s’était fragmentée et de nombreuses créatures tombaient du Narval ou disparaissaient en fumée. Dans l’une des failles créées dans la masse grouillante par les rochers, Aodhan se précipitait en esquivant les ombres qui tentaient de l’attraper. Il avait réussi à traverser.
Face à lui, d’autres ombres tentaient de s’emparer de la corne, mais le dôme de lumière les repoussait avec violence. Mais à chaque impact, la puissance du dôme faiblissait et ce dernier rétrécissait dangereusement. Aodhan s’approcha et fit tournoyer son épée pour tuer les quelques ombres sur son passage et plongea en avant. Il traversa le dôme sans aucun problème et, alors qu’il se relevait, il se sentit envahi par une douce et réconfortante chaleur. Il tendit la main vers la corne et s’en saisit.
Dès qu’il la brandit dans les airs, la corne s’illumina. Une lumière aveuglante les obligèrent tous à fermer les yeux, tandis qu’elle irradiait toute la zone. Des cris stridents retentirent tout autour d’Aodhan, et il comprit que les ombres disparaissaient, complètement détruites par le pouvoir de la corne. Le poids de la marque ténébreuse qu’il avait à son bras disparu elle aussi.
Enfin, la lumière faiblit et retourna dans son réceptacle. En ouvrant les yeux, Elsa découvrit que toutes les créatures qui avaient envahi le Narval, comme un système sanguin corrompu, avaient disparues. Devant elle se tenait la créature mythique dans toute sa splendeur.
Le géant de pierre d’Honeymaren tendit la main vers la tête du Narval et Aodhan sauta dans sa paume dure. Il le déposa sur la colline, près d’Elsa, qui se précipita pour le prendre dans ses bras. Le jeune homme lui rendit son étreinte, tenant toujours la corne dans sa main. Il ferma les yeux, qui avaient repris leur couleur normale, pour profiter de cet instant.
— Nous avons réussi, murmura-t-il avec un sourire.
Ils rompirent leur étreinte lorsque Honeymaren les rejoignit, et ensemble, ils avancèrent au sommet de la colline. Devant eux, le Narval de Lumière les regardait, flottant paisiblement dans les airs. Les nuages noirs s’estompaient et laissaient entrevoir le ciel, qui commençait à se teinter des derniers rayons du soleil.
Le narval poussa un nouveau chant. Loin de la complainte, il ressemblait plutôt à un grand soulagement. L’animal commençait à disparaître, sa silhouette se mêlant au ciel et à la mer redevenue calme. Il cligna des yeux, comme pour les remercier de l’avoir libéré, et son esprit disparu définitivement, emporté par une brise chaude. Le Narval était en paix.
La nuit était tombée depuis longtemps lorsqu’Elsa et Aodhan arrivèrent enfin au campement Northuldra sur le dos de Nokk, accompagnés d’Honeymaren de nouveau perchée sur l’épaule du géant de pierre. Aodhan tenait fièrement la corne du Narval dans sa main crispée, comme s’il avait peur qu’elle disparaisse elle aussi. Mais la corne était bien là, projetant sa faible lueur dorée sur eux, vibrante de magie. Ils se sentaient tous euphoriques et avaient hâte de partager la joie de leur victoire avec leurs amis.
Mais lorsqu’ils posèrent pied à terre, ils remarquèrent aussitôt que quelque chose n’allait pas. Les tentes étaient éparpillées et sans dessus-dessous, les Northuldras et les réfugiés d’Arendelle étaient disséminés en petits groupes tremblants de peur.
Les trois compagnons échangèrent des regards inquiets et se précipitèrent vers la tente de Yellena. En les entendant arriver, Kristoff et Olaf sortirent de leur tente et se hâtèrent à leur rencontre.
— Kristoff ! Olaf ! s’exclama Elsa, sa voix trahissant sa panique grandissante. Que s’est-il passé ?
Kristoff se mordit la lèvre, visiblement mal à l’aise. Il semblait chercher ses mots et évitait soigneusement de croiser le regard d’Elsa. Cette dernière redoutait de plus en plus ce qu’il s’apprêtait à lui annoncer. Le vent froid balaya le silence qui s’était installé entre eux, et le jeune blond prit enfin la parole :
— Elsa, pendant votre absence, Roderick a envahi le camp avec ses ombres. Il… Il a enlevé Anna.
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