trois
« Ok alors, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Je commence par quoi ?
– La mauvaise, » soupira Ondine.
Elles étaient remontées sur leur petite barque tant bien que mal, trempées comme des soupes et couvertes de vase – Ondine plus qu’Anath. Anath, qui avait réussi à monter la première, avait même menacé sa petite amie de la laisser couler comme vengeance à leur chute.
« En tombant à l’eau, on a fait tomber les deux rames. Et je ne les vois nulle part à la surface. »
Ondine la fixa un très, très long moment en silence, avant d’exploser :
« Tu es en train de me dire, que nous sommes coincées au beau milieu d’un lac IMMENSE sans rames ?!
– T’as tout compris. »
Trois choix s’offrirent à Ondine. Le premier : étrangler Anath pour cette journée infernale puis partir à la nage. Le second : la noyer puis partir à la nage. Le troisième : fondre en larmes. Elle n’eut pas à prendre de décision, étant donné qu’Anath rit avant de lui laisser faire son choix.
« Et la bonne nouvelle…
– Pitié, ne me dis pas que la bonne nouvelle c’est qu’on est bloquées ici ensemble.
– C’est ce que j’allais dire.
– Ce n’est PAS une bonne nouvelle, Anath! »
La jeune femme comprit que bien qu’elle ait encore envie de charrier sa petite amie, ce n’était plus le moment. Ondine était véritablement au bord de la crise de nerfs, pliée en deux, la tête sur les genoux et entourée de ses bras. Au lieu de cela, Anath se pencha et tira de sous son emplacement une canne à pêche, puis une palme et l’accrocha au bout en l’enroulant dans le fil de pêche. Ça ferait l’affaire.
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