dix
Ondine commençait à perdre espoir. A chaque pas qu’elle faisait, le soleil disparaissait un peu plus, les laissant marcher à l’aveuglette dans les faibles lueurs du crépuscule.
« Ah, regarde ! »
Ondine releva la tête pour voir Anath sourire de toutes ses dents. Elle était sur-élevée, s’agrippant au tronc d’un arbre droite en pente, et pointait quelque chose au loin. Elle tira Ondine contre elle pour lui permettre de voir également. La jeune femme soupira de soulagement : enfin un signe de civilisation ! Elles étaient presque arrivées.
Elles redescendirent de leur pierre et s’élancèrent à toute allure entre les troncs de plus en plus espacés, signe que la vie humaine était proche. Et puis, elles s’arrêtèrent nette à la lisière des bois sauvages. Devant elles s’étendait un immense verger sur lesquels les fruits n’avaient pas encore mûris. Sous les derniers rayons nitescents du soleil, et dû au bonheur d’être enfin proches du but, l’endroit paraissait comme magique, hors du temps.
Ondine éclata de rire la première et se mit à courir entre les rangées organisées des arbres fruitiers en criant à Anath de la rejoindre. Elles se poursuivirent longtemps de la sorte, jusqu’à finir allongées entre deux plants, à bout de souffle et infiniment heureuses.
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