quatorze
Intoxication alimentaire. Il fallait s’en douter. Rien ne pouvait jamais bien se passer. Pourtant, Ondine n’avait aucune idée de ce qu’elle avait pu manger qui la dérange de la sorte. Roulée en boule dans les draps, elle entendait Anath appeler médecin sur médecin dans l’espoir que l’un d’entre aux accepte de se déplacer.
Ondine regardait par la porte-fenêtre les petits oiseaux venir s’abreuver à la charmante cascade qui coulait à l’extérieur. Elle s’imaginait devenait un rouge-gorge et s’envoler loin, très loin, de ce maudit corps qui la faisait souffrir le martyr.
Ondine n’était pas du genre paranoïaque, alors elle n’était pas le moins du monde inquiète. Cela dit, à force de s’entendre répéter les mêmes questions sur un ton paniqué, l’angoisse d’Anath commençait à l’impacter :
« Tu es sûre que tu n’as rien mangé hier ? – Certaine. – Peut-être que tu as avalé un mauvais truc dans lac ? – Peut-être. – Tu ne t’es pas faite piquer ? »
Ondine lui répondait que tout irait. Puis Anath se mettait à culpabiliser de ses idées qui les avaient menées à cette sortie chaotique. Quand elle en arrivait là – plusieurs fois par heures –, Ondine déposait sa main sur son avant-bras et répondait :
« Arrête de dire n’importe quoi, elle n’est pas si mal cette sortie. Et puis, le plus important même si ça ne se passe pas toujours bien, c’est qu’on soit ensemble, pas vrai ? »
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