quinze
« T’as mis vachement de temps à comprendre, pour quelqu’un qui a ses règles depuis le collège.
– Ah, tais-toi, râla Ondine. Normalement, j’aurais dû les avoir en rentrant. »
Recroquevillée sur elle-même dans un canapé sur la terrasse, Ondine essayait d’atténuer la douleur. Sans bouillotte ni médicaments, elle avait l’impression de mourir de l’intérieur en plus de salir absolument tous ses vêtements. Elle disait adieu à la fois à son t-shirt blanc neuf qui était irrécupérable après leur trempette dans le lac, à sa robe de lin portée seulement deux heurs, mais aussi à sa lingerie achetée exprès pour l’occasion.
Soudain, alors qu’elle finissait une page du bouquin qu’elle lisait, Anath éclata de rire. Ondine se déplia légèrement en haussant un sourcil, dans l’attente d’explications.
« Quoi ? finit-elle par demander.
– Je repensais aux gars sur les réseaux sociaux qui en font des caisses. Tu sais, du genre "Si ma copine a ses règles, je la prends dans mes bras, je la berce, je la réconforte et je change les draps pendant qu’elle se douche", comme si c’était dramatique.
– Si seulement tu pouvais être ce genre de petite amie. »
Elles se regardèrent un instant avant de rire de nouveau. Puis Ondine grimaça et replia les jambes contre sa poitrine. Elle vit du coin de l’œil qu’Anath posait son livre et contournait le canapé. Anath la décala avec douceur et vint s’installer contre Ondine qui sourit. Si sa remarque n’avait été qu’une blague au départ, elle devait avouer qu’elle avait bien envie d’être chouchoutée.
Elle se laissa aller dans les bras d’Anath et essaya de lire en se tordant le cou, jusqu’à ce la brune comment à retirer les fleurs qu’elle avait mises dans sa tresse, en lui faisant des papouilles dans les cheveux. Là, elle ferma les yeux pour apprécier pleinement ce sentiment d’apaisement qui l’envahissait.
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