dix-sept
Lorsqu’Ondine rouvrit les yeux, elle ne se trouvait ni dans une forêt, ni devant leur appartement et cela la mit de mauvaise humeur. A coté d’elle, Anath avait l’air las. Elle cligna des yeux plusieurs fois en essayant de comprendre ce qu’il se passait et pourquoi il y avait autant de lumières à perte de vue.
Quand sa vision se clarifia, elle gémit.
« Dis moi que c’est une blague…
– J’aimerai. Mais ça va faire deux heures que j’attends que la situation se décante. »
Elles étaient coincées au beau milieu de l’autoroute, en plein dans des bouchons. Il leur faudrait bien tout la nuit pour en venir à bout.
« Je veux rentrer, pleurnicha Ondine.
– Si tu te plains encore une fois, tu marches, répondit Anath un peu plus agressivement qu’elle ne l’aurait voulu. Je n’y suis pour rien. Et j’en peux plus de ces foutus gamins qui s’amusent à me faire signe devant ! »
Curieuse, Ondine tourna la tête et remarqua qu’en effet, deux enfants secouaient la main. Elle leur répondit avec un grand sourire.
« Pourquoi ils te dérangent ? C’est mignon !
– Ils me montraient leurs consoles en tirant la langue parce que je n’en ai pas.
– Bah, on n’a pas besoin de ça pour s’amuser. Regarde plutôt, je vais te venger. »
Elle se contorsionna pour atteindre son sac à l’arrière et le posa sur ses genoux. Là, elle sortit des paquets de chips, de biscuits et tous les repas qu’elles n’avaient pas pu manger. En reprenant sa position initiale, elle grommela que son ventre lui faisait un mal de chien.
Elle secoua la main pour attirer l’attention des enfants de la voiture précédente et, avec un grand sourire, leur montra toute la nourriture qu’elles possédaient alors qu’eux, manifestement pas ; ils leur adressèrent de charmants doigts d’honneur.
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