Chapitre 4 Échos de Légendes

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Le petit matin illuminait la sublime cité d'Aldaron, révélant sa beauté enchanteresse. De longs ponts magnifiquement ouvragés reliaient avec grâce les cîmes des falaises environnantes aux entrées de la forteresse. La ville était jonchée sur une immense souche d’arbre. le vestige du roi des arbres qui avait autrefois régné en ces lieux, en des temps immémoriaux. Imaginez donc, une souche si colossale qu’on pouvait y faire tenir une ville entière. Ce tronc démesurément grand était le témoignage vivant de l'aube des temps.

Les compagnons d’aventure furent éblouis par la beauté des jardins luxuriants et des ruelles pavées qui entouraient les murs. Des fleurs aux couleurs vives et aux parfums envoûtants tapissaient les parterres, des fontaines formaient des cascades scintillantes ajoutant une touche de fraîcheur, de charme et de sérénité à ce tableau grandiose. Derrière les portes massives, les ruelles pavées étaient bordées de maisons aux toits colorés et aux fenêtres fleuries, tandis que des marchands déballaient leurs étales au marché animé.

Au centre de la cité se dressait le château, “Aldamir Elenath”, une structure imposante qui inspirait le respect et l'émerveillement. Les tours s'élevaient vers le ciel, ornées de gravures complexes et de sculptures représentant des scènes mythiques. Les fenêtres étaient parées d’immenses vitraux étincelants, créant une symphonie de couleurs à la lumière du soleil.

Les abords du château étaient également remarquables. Des jardins enchanteurs s'étendaient, parsemés de statues magnifiques et de fontaines sculptées. Samuel rassembla le groupe sur la place du marché, le sourire aux lèvres il déclara :

一 Bienvenue à Aldaron, la capitale de Veridion, cité des Sages et des Gardiens de l’Ordre de Dingîr. Nous avons accompli un long voyage, mes amis, et nous méritons un peu de repos avant de poursuivre notre périple. Donnons nous rendez-vous ici dans huit heures, puis, nous reprendrons notre route au nord, vers Eredvène.

Lyra hocha la tête, les yeux brillants d'excitation.

一 C'est une ville grandiose ! J'ai hâte de découvrir les trésors qu'elle recèle en potions et en plantes médicinales.

Ulrik afficha un sourire malicieux.

一 Et moi je t’accompagne, je vais chercher ce qui se fait de mieux en poisons. On ne sait jamais quand ça peut être utile.

Grom esquissa un rire chaleureux.

一 Je vais aller à la taverne. J'ai besoin d'un bon repas et d'une chope de bière bien fraîche.

Aranor acquiesça.

一 Erold et moi allons chercher une nouvelle arme pour lui. Il semble qu'une hache lui serait plus appropriée.

Erold grimaça en jetant un coup d'œil à son épée cassée

一 Oui, une hache serait plus solide, pour sûr. Et puis, ça a l'air tellement amusant de trancher des choses en deux.

Magnus prit la parole, toujours aussi calme et posé :

一 Je t'accompagnerai, Samuel, pour acheter les provisions nécessaires à notre voyage.

Le groupe se sépara alors, chacun se dirigeant vers son lieu d'intérêt. La guérisseuse et le roublard se faufilèrent parmi les échoppes du marché, s'attardant sur les étals de potions aux couleurs chatoyantes et de plantes aux senteurs enivrantes. Ulrik ne put s'empêcher de chuchoter quelques mots à l'oreille de Lyra, lui donnant quelques idées pour des poisons "au cas où". Lyra le réprimanda d'un regard amusé, mais elle ne put s'empêcher de rire devant l'insolence du filou.

Le colosse entra dans la taverne bruyante, accueilli par les rires et les conversations animées des clients. Il s'installa à une table, commanda un festin de plats locaux, et fut bientôt entouré de convives curieux. Il raconta avec entrain quelques-unes de ses aventures passées et celle en cours, suscitant l'attention de l'auditoire.

Pendant ce temps, Aranor et Erold visitèrent plusieurs forges et armureries de la cité, cherchant l'arme parfaite pour le jeune guerrier. Sur le trajet, Erold fut émerveillé devant tant de beauté, ses yeux filèrent dans tous les sens et un immense sourire illumina son visage radieux. C'était son premier séjour dans la capitale et il ne put s'empêcher de s'arrêter à chaque coin de rue, devant chaque bâtiment, subjugué par l'architecture, la richesse et la grandeur de cette ville. Cette euphorie ne laissa pas Aranor indifférent, il s'amusa de voir le jeune homme dans cet état d'excitation. Il le comprenait parfaitement, après tout il avait lui-même ressenti cette émotion lorsque, plus jeune, il avait pour la première fois mis les pieds à Aldaron.

Au fil des magasins, Erold fut totalement dépassé par tant de choix et de possibilités. Il essaya plusieurs haches, brandissant chacune d'entre elles avec un enthousiasme contagieux. Finalement, il en trouva une massive, solide et équilibrée, qui semblait être faite pour lui. Le manche était court, ce qui éviterait qu’il se brise sous la force de ses coups et son double tranchant promettait une adaptabilité au combat. Aranor sourit, satisfait de la trouvaille. Chaque membre de la compagnie avait reçu de Samuel, une bourse contenant dix pièce d'or. Erold en dépensa la totalité mais ne regretta pas un seul instant l'achat de cette nouvelle arme prometteuse.

Samuel et le magicien parcoururent les marchés, remplissant leur besace de provisions variées. Le chef, fin négociateur, faisait preuve d'une aisance naturelle pour trouver les meilleures affaires et obtenir les meilleurs prix pour leur voyage.

Au bout de quelques heures, la compagnie se réunit à nouveau sur la place du marché, les bras chargés de sacs et de paquets. Lyra tenait avec précaution ses potions et ses onguents, tandis qu'Ulrik dissimulait habilement ses fioles de poison dans ses poches. Grom affichait un large sourire aux lèvres et semblait visiblement éméché de quelques pintes de trop.

<< Prêts pour la suite de notre aventure ? >> demanda Samuel, son regard brûlant.

Le groupe hocha la tête avec entrain, prêt à continuer leur chemin vers la légendaire Brumevallée. Ils avaient trouvé ce dont ils avaient besoin à Aldaron, et ils savaient que la route serait semée d’embûches et de découvertes. La compagnie se mit en route vers le nord, en direction de l'imposante montagne de feu, Eredvène. Le voyage s'annonçait long et périlleux, mais tous étaient motivés.

En marchant, le groupe discutait joyeusement, partageant des anecdotes et des plaisanteries pour alléger l'atmosphère.

Erold marchait aux côtés de Samuel, curieux de connaître les motivations de leur chef pour partir à la conquête de la hache légendaire.

一 Dis-moi, quelle est l'histoire derrière cette quête ? Qu'est-ce qui t'a poussé à rechercher cette arme ? demanda-t-il les yeux brillants d'intérêts.

Le vieux guerrier le regarda avec un regard empreint de nostalgie.

一 La légende de la hache remonte à plusieurs générations. Mon père m'a raconté cette histoire quand j'étais enfant, et elle a toujours éveillé en moi un désir d'aventure et de découverte. On dit que cette arme est capable de repousser les créatures les plus maléfiques, et qu'elle détient un pouvoir incommensurable. Celui qui la possède se verrait investi d’un destin hors du commun.

Erold acquiesça avec force.

一 Hm,voilà qui fait rêver, ça semble être une quête noble. Je comprends maintenant pourquoi tu as décidé de nous réunir pour cette aventure.

Samuel sourit.

一 En effet. Et je sais que chacun d'entre vous possède des compétences uniques qui seront essentielles pour réussir cette mission. Vous êtes tous des héros à votre manière, et ensemble, nous pourrons accomplir de grandes choses.

Alors que la compagnie progressait vers Eredvène, certaines petites dissensions surgirent, souvent liées à des désaccords sur la meilleure approche à adopter face aux difficultés qui les attendaient. Les personnalités fortes et les objectifs individuels pouvaient parfois entrer en conflit.

La première éclata trois jours après avoir quitté Aldaron. Une dispute entre Ulrik et Lyra au sujet de l'utilisation de poisons. Le filou défendait l'idée que quelques fioles pourraient être utiles pour affaiblir les ennemis les plus dangereux, tandis que la guérisseuse s'opposait farouchement à l'idée de recourir à de telles méthodes, préférant privilégier les soins et les remèdes naturels. Le débat animé s'acheva finalement lorsque Samuel intervint avec diplomatie, trouvant un compromis qui satisfaisait les deux parties : l'utilisation de poisons ne serait envisagée qu'en dernier recours, et uniquement pour des situations d'extrême danger.

Plus tard, une autre dispute émergea entre Grom et Aranor concernant l'itinéraire à suivre pour contourner Eredvène. Grom, habitué des terres montagneuses, pensait qu'il serait plus rapide de traverser les montagnes plutôt que de faire le détour par les tunnels. En revanche le forgeron, connaissait mieux les sentiers sûrs et préférait ne pas risquer de perdre du temps à chercher un passage dans des montagnes inconnues et extrêmement dangereuses. Le débat se prolongea jusqu'à ce que Lyra propose une solution : suivre le plan initial de Samuel en passant par les tunnels, mais garder un œil sur les montagnes au cas où un itinéraire plus rapide se présenterait. Le chef valida, sachant au fond de lui qu’il était hors de question de s’aventurer sur Eredvène. Une semaine avait passée depuis leur départ de la capitale et malgré les quelques querelles, l'ambiance était plutôt bon enfant.

Après une journée de marche particulièrement épuisante et lorsque la nuit tomba, le groupe établit un campement confortable près d'un ruisseau étincelant. Les flammes dansantes du feu de camp éclairaient leurs visages fatigués, mais remplis de rêves. Ils partagèrent un repas simple mais chaleureux, profitant de l'occasion pour renforcer leurs liens.

Pendant que le groupe campait, Grom raconta des légendes ancestrales. Il raconta l’histoire de la Gardienne des Brumes, une figure mystérieuse des terres de Veridion :

<< On raconte qu’un épais brouillard l’accompagne, et si vous avez le malheur de vous y égarer alors vous vous retrouvez confronté à une foule de souvenirs. On dit que l’assaut de ces souvenirs perdus vous plonge au plus profond de votre être, impossible d’en sortir s’en faire face à vos mémoires les plus secrètes et les plus troublantes ! Certains s’y perdent à jamais, errant aujourd’hui encore dans les limbes des brumes de la Gardienne, égarés dans le voile du passé. >>

Erold frissonna.

<< Nom d’une tête de gnome. Voilà bien un défi auquel je n’aimerai pas faire face ! >>

Aranor, à son tour, partagea l'histoire de la Forge du Dragon, un lieu mystique où, selon les légendes, un ancien dragon gardien de la forge avait créé des armes légendaires pour les héros de l'époque. Ces armes possédaient des pouvoirs uniques et incroyables, et leur simple évocation remplissait Erold d'émerveillement. Il raconta comment chaque forgeron de sa lignée rêvait de retrouver la Forge du Dragon pour s'inspirer de la grandeur passée et perpétuer la tradition de création d'armes exceptionnelles. Il évoqua également l’armurerie des Gardiens de l’Ordre de Dingîr. Les hommes de cet ordre millénaire étaient des sages et des guerriers, protecteurs de la Lumière et gardiens de l’équilibre entre les dimensions. Selon lui ils possédaient une panoplie d’armes de légendes et d’artefacts puissants, leurs forgerons étaient réputés à travers Veridion comme étant les meilleurs.

Erold, émerveillé, se sentait fier de faire partie de cette équipe. Les dissensions étaient vite oubliées et les histoires contribuèrent à façonner la dynamique du groupe, renforçant leur compréhension mutuelle et leur respect pour les compétences et les aspirations de chacun. Le voyage vers la Brumevallée n'était pas seulement un voyage physique, mais aussi un voyage intérieur qui les conduisait à se connaître et à s'apprécier de plus en plus.

Alors que la nuit avançait, le groupe se dispersa pour prendre du repos, chacun trouvant un coin tranquille pour s'allonger sous les étoiles. Erold resta éveillé un moment, pensif, les yeux fixés sur les flammes du feu de camp qui crépitaient devant lui. Le voyage vers les Lames du Destin promettait d'être difficile, mais le jeune homme savait qu'avec Samuel à leur tête, ils avaient une chance de réussir. Il se laissa bercer par les bruits apaisants de la nature et s'endormit, rempli d'espoir et de confiance en l'avenir.

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